Des associations assurant la dialyse, roulent sur l’or !

Ce n’est pas nouveau, bon nombre de syndicats, de financiers et d’économistes, ont toujours dit que la sécurité sociale était loin d’être déficitaire et on peut le comprendre en lisant cet article… Sauf que certains se gardent bien de balayer devant leur porte tant qu’ils amassent !

Est-ce enfin une des raisons pour laquelle la cour des comptes vient de programmer une vaste investigation, et le Sénat se prépare à lancer une enquête sur les florissants profits des dialyses pour insuffisants rénaux.

C’est un tout récent rapport de la chambre régionale des comptes de La Réunion qui les a alertés. Son analyse des finances de l’Aurar, association locale spécialisée dans les dialyses, montre à quel point ce business peut rapporter.

En 2015, selon ses propres chiffres, l’assurance-maladie perfusait 3 milliards d’euros pour dialyser 41.000 malades. Ce traitement de l’insuffisance rénale est souvent préféré, en France, à la greffe de rein, pourtant moins onéreuse (les 32.500 greffés ne coûtant « que » 700 millions d’euros par an à la Sécu). Et qui, à choisir, garantit une qualité et une espérance de vie supérieures.

La Sécu régale

Il faut dire que le tarif de remboursement des dialyses est, en France, deux fois plus élevé que chez nos voisins : une aubaine pour les néphrologues (médecins des reins), qui comptent parmi les toubibs les mieux payés de l’Hexagone. Une chance aussi pour les cliniques (dix des vingt plus rentables de France sont des centres de dialyse) et pour une cinquantaine d’associations jouissant d’une insolente santé financière.

A La Réunion, l’association Aurar est l’illustration parfaite de cette dérive. A elle seule, elle truste 46 % des dialyses pratiquées sur l’île. Les remboursements de la Sécu ont permis à cette association à but non lucratif (sic) de se tricoter un bas de laine de 52,6 millions d’euros, dont 19 millions de patrimoine immobilier, et 20,9 millions de trésorerie placés sur des comptes en banque. Le rapport de la chambre régionale (que « Le Canard » a pu consulter) s’étonne que l’Aurar, en trente-huit ans, n’ait jamais été contrôlée par l’agence régionale de santé ou par la caisse locale d’assurance-maladie…

Pas de veine…

Avec, en 2017, un bénéfice de 2,3 millions d’euros, pour 41,4 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’Aurar mène grand train : 370.000 euros de voyages et de réceptions en 2017, soit 22 % de plus en deux ans. En 2017, trois néphrologues membres du directoire ont touché 447.069 euros brut de l’association (trois fois le plafond autorisé par le Code de la Sécurité sociale, donc). Quant à la patronne de l’Aurar, la conseillère régionale (LRM) Marie-Rose Won Fah Hin, elle a perçu, en 2017, 205.488 euros (soit cinq fois le plafond de la Sécu). S’y ajoutent une prime exceptionnelle (40.000 euros environ), une voiture de fonction et un logement à Paris, que l’association loue 1.950 euros par mois.

Sollicitée par « Le Canard », l’intéressée n’a pas donné suite…

L’Aurar, qui a fait l’objet, l’an dernier, d’un redressement fiscal de plus de 7 millions d’euros, se trouve sous le coup d’une enquête du parquet de Paris, à la suite d’une plainte pour escroquerie déposée en septembre par… l’assurance-maladie. Comme les malades des reins, l’association est confrontée à de douloureux calculs…


Christophe Labbé journaliste d’investigation, écrit le plus souvent dans « Le Point », l’article ci-dessus est tiré d’un entrefilet paru dans le « Canard enchaîné » du 27/03/2019


6 réflexions sur “Des associations assurant la dialyse, roulent sur l’or !

  1. fanfan la rêveuse 28/03/2019 / 7h18

    Bonjour Michel,
    Ecoeurée ! Vous pouvez vous tourner dans tous les sens, il n’y a plus que des histoires de gros sous.
    Comment en sommes nous arrivés là ?
    Pourquoi autant de bassesses ?
    Comment allons nous nous sortir de cette façon de penser et d’agir ?
    Pauvre France, pauvre enfants, petits-enfants…
    Bonne journée Michel !

    • Libres jugements 28/03/2019 / 16h34

      Non, Françoise pas vous !

      …. Pas vous qui savez combien la société est cupide, intéressé.
      Parmi cette société il y en a de plus pervers, il y a des rats, des usuriers, des malfaisants, des intrigants, des trafiquants, des individus s’ingegnant à contourner les lois, etc.
      Partout où l’argent circule (mais avant lui le troc existait; je t’échange trois coquillages contre une pierre rouge ou bleue) est un voleur et un volé.

      Le ferions-nous, certainement pas, nous n’avons pas cette mentalité en magasin.

      Bonne soirée
      Michel

      • fanfan la rêveuse 29/03/2019 / 8h24

        Bonjour Michel,
        Non, il n’est pas possible d’agir ainsi. Vivre sur son prochain, le voler, lui mentir, le tuer à petit feu etc…
        J’ai honte du comportement des êtres humains, longtemps révoltée, j’en suis arrivée à l’écoeurement. Je constate et suis impuissante devant autant de non respect et de bassesse au nom du dieu « argent ». Ce qui me reste, dénoncer par des publications par le biais d’émissions les abus et non sens.
        Il faut que je vous raconte ce qui se fait au nom de l’écologie auprès de particuliers, mais pour l’instant je n’ai pas le temps.
        Bonne journée Michel ! 🙂

        • Libres jugements 29/03/2019 / 10h12

          je me doute un peu Françoise, l’écologie et surtout les écologistes c’est : « fait d’abord ce que je dis moi je ferai ce que je veux et surtout ne venez pas me donner une leçon, moi je sais ».

          J’ai hâte de lire votre article sur l’écologie et , si vous ne voulez pas le diffuser sur votre blog, je puis vous prêter des lignes sans problème et ceci sans être obligé de donner la provenance. Vous le savez je suis toujours à la recherche d’informations précises et véridiques. Il ne ne nous reste plus que la dénonciation (cette forme que je réprouve), mais qui malheureusement est la seule permettant d’informer un public de plus en plus large, celui délaissant les pseudos spécialiste de l’information… Ceux capables de parler aussi bien de la couche d’ozone, que du taux de la TVA, ou encore de la moralité dans les écoles.

          Bonne journée à vous et au vôtre
          Fraternellement
          Michel

  2. bernarddominik 28/03/2019 / 11h44

    Les machines qui aident à respirer pour les apnées coûtent très cher à la sécu, les médecins qui les prescrivent sont commissionnés.
    Tout ça payé par la communauté

  3. jjbey 28/03/2019 / 16h04

    Il y a ceux qui meurent de la maladie et ceux qui en vivent grassement.

    Quand on parle de le réforme de la sécurité sociale on n’affiche pas ces profits qui font vomir dans ce domaine comme dans d’autres.

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