Médicaments à éviter

Vous en avez peut-être dans vos armoires à pharmacie. Près d’une centaine de médicaments sont « plus dangereux qu’utiles » et à éviter en raison des risques sanitaires « disproportionnés » qu’ils font courir aux patients, selon la revue Prescrire.

La revue a dévoilé ce jeudi sa liste noire, qui recense 91 médicaments, dont 82 vendus en France, à ne pas utiliser, à défaut de les voir retirer du marché. Elle a été établie sur la base d’analyses publiées dans la revue au cours des années 2010 à 2016, soit sept années, explique Prescrire.

Des risques injustifiés

Pour 2017, la revue a décidé d’inclure les médicaments autorisés dans l’Union Européenne, et analysés au cours de cette même période, qu’ils soient commercialisés ou non en France. Le registre des traitements critiqués – cancer, diabète, arthrose, allergies, maladie d’Alzheimer, nausées et vomissements – est vaste, que les médicaments en cause soient nouveaux ou anciens et les maux visés graves ou bénins.

 « La persistance des firmes à les commercialiser et l’inertie des agences du médicament qui tardent à les interdire totalement exposent les patients à des risques injustifiés », s’indigne la revue.

A titre d’exemple, des médicaments contre le rhume, des décongestionnants, comme la pseudo-éphédrine, exposent à un risque de troubles cardiovasculaires graves voire mortels (poussées d’hypertension, AVC, troubles du rythme cardiaque).

Ainsi, le Befizal, le Lipanor et le Lipanthyl, des hypocholestérolémiants, sont jugés sans efficacité préventive cardiovasculaire au-delà d’un effet placebo. En matière de médicaments contre la prise de poids, le Xenical n’a qu’une efficacité modeste et temporaire, note Prescrire

Une dizaine de médicaments suspendus par l’AMM

D’autres, utilisés pour soulager des maux de gorge ou des toux, comme le Muxol ou le Bisolvon, sans efficacité prouvée au-delà de celle d’un placebo, peuvent entraîner des réactions allergiques et des réactions cutanées graves, parfois fatales.

Sur la centaine de médicaments recensés par l’inventaire de la période 2013-2016, seulement une dizaine ont fait l’objet d’une suspension ou d’un retrait d’AMM (autorisation de mise sur le marché).

« Des décisions prises beaucoup plus souvent par l’Agence française du médicament ANSM que par l’Agence européenne du médicament (EMA) », constate Prescrire. Quant au déremboursement, c’est « un pis-aller » et « une parade » quand l’agence française se heurte à l’impossibilité de retirer un médicament autorisé au niveau européen.

Cette liste fait l’objet d’un dossier spécial dans son numéro de février, mise en accès libre sur son site: http://bit.ly/MédicamentsAécarter2017.


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