Pour sortie du grand débat : Un référendum ?

Coup de théâtre. Alors que l’hypothèse d’un référendum le jour des élections européennes semblait définitivement écartée, ce scénario revient sur la table.

La possibilité de coupler cette consultation des Français au scrutin européen du 26 mai a en tout cas refait surface, mercredi soir [06 Mars 2019], au cours d’un dîner secret organisé l’Élysée par le chef de l’État. Plusieurs membres du gouvernement et des responsables de la majorité étaient convoqués pour évoquer l’atterrissage politique du grand débat et les élections européennes.

Autour du président de la République Emmanuel Macron étaient présents le premier ministre Édouard Philippe, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, le chef de file des députés macronistes Gilles Le Gendre, le patron de La République en marche (LREM) Stanislas Guerini et les responsables du MoDem François Bayrou et Marielle de Sarnez, le directeur de la campagne des européennes Stéphane Séjourné, et plusieurs ministres dont Jacqueline Gourault (Cohésion des Territoires), François de Rugy (Transition écologique et solidaire), Bruno Le Maire (Économie et Finances), Gérald Darmanin (Action et Comptes publics), Sébastien Lecornu (Cohésion des Territoires) ainsi que la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon (Transition écologique et solidaire). Le président du groupe LREM au Sénat, François Patriat, était convié, mais n’a pu être présent.

Un long repas, selon les participants, qui s’est achevé à 23h30 et au cours duquel chacun devait présenter des propositions pour l’atterrissage politique du grand débat. « Le référendum au moment des européennes est encore sur la table et reste une option. Ce sera arbitré fin mars », confie l’un des convives. « Macron veut se laisser le choix », glisse un autre.

Cette réunion a eu un effet collatéral inattendu. Prévue depuis le début de semaine, elle a conduit à annuler une étape du déplacement d’Emmanuel Macron dans les Alpes-de-Haute-Provence. Et pas n’importe laquelle: le chef de l’État souhaitait faire une halte à Forcalquier, dans le fief de son ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, avant son débat à Gréoux-les-Bains, à 35 kilomètres de là. Las, il a dû rester à l’Élysée mercredi soir et n’a décollé de Paris

Réunion à Matignon

Place Beauvau, les équipes se tiennent prêtes depuis plusieurs semaines pour permettre d’organiser une telle consultation le 26 mai, même si le délai de trois mois qui doit théoriquement être observé pour organiser un référendum est déjà dépassé.

Au début du mois de février, plusieurs responsables macronistes avaient toutefois fait part de leurs réserves quant à l’opportunité d’adosser un référendum aux élections européennes.

Pour beaucoup, à l’instar de François Bayrou, ou encore de la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau, cette hypothèse portait « le risque d’occulter l’enjeu européen ».

D’autres proches du chef de l’État y voyaient « un triple avantage: technique, politique, tactique ».


Mathilde Siraud, Marcelo Wesfreid, Le Figaro – Titre Original : « Référendum : Macron cogite encore ». Source (Extrait) –


3 réflexions sur “Pour sortie du grand débat : Un référendum ?

  1. jjbey 09/03/2019 / 22h48

    Abracadabrantesque, pour penser à une telle éventualité soit ils sont tombés sur la tête, soit ils sont complètement dépassés par les évènements. L’une comme l’autre éventualité est peu crédible mais pendant ce temps là on ne parle pas des vrais problèmes et le système n’est pas remis en cause. Tournons la page….

  2. fanfan la rêveuse 10/03/2019 / 11h56

    Bonjour Michel,
    La fin du grand débat approche, devant le nombre important de participation et donc d’opinions sur une quantité gigantesque de sujets, il semble évident que seul les grandes lignes vont remonter. Premier point !
    Il me semble bien pensé de mettre en place un référendum, une façon de calmer la situation car il sera impossible au gouvernement de satisfaire autant de revendications. C’est donc la majorité à ce référendum éventuel, qui l’emportera.
    Nous ne tarderons plus à savoir, encore un peu de patience !
    Bon dimanche Michel ! 🙂

    • Libres jugements 10/03/2019 / 17h11

      Bonjour Françoise et merci pour votre commentaire.

      Toutes questions ont pour base, une cause. Base qui n’est pas forcément commune pour tout le monde revendiquant.

      Bien évidemment entre dans chaque questionnement un certain nombre de paramètres : l’état de l’éducation populaire (et ceci sans parler de niveau), le souhait de rechercher en commun un futur meilleur (encore faut-il définir ce qu’est « le meilleur »), traduire l’ambition solidaire (si toutefois elle existe dans le nid français de l’individualisme), la volonté de faire évaluer les acquis, de dénoncer la poursuite de l’évolution d’une société inéquitable (désorganisée à dessein pour le moment), etc.
      Voilà déjà un postulat qui semble très difficile à satisfaire au regard de la multitude des questionnements et doléances à mettre en équation/résumer.

      Aussi et sans verser dans le pessimisme faut-il dès aujourd’hui considérer qu’il sera extrêmement difficile de satisfaire toutes les personnes qui de près ou de loin attendent des réponses « qui conviennent » d’autant que beaucoup attendent des réponses miraculeuses changeant radicalement leur devenir.

      Ne nous trompons pas, ce grand débat n’accouchera certainement pas d’un « grand soir » changeant la société.

      De même l’organisation d’un référendum dans les conditions de délai restreint n’apaisera absolument pas l’ensemble des revendications s’exprimant depuis six mois dans l’Hexagone.

      Certes il faut attendre l’évolution, la suite qui sera donnée … lois, décrets, référendum… toujours est-il que s’il n’y a pas réponse satisfaisante pour l’ensemble de la population nous risquons des événements beaucoup plus graves que ceux enregistrés jusqu’à maintenant.

      Très cordialement
      Michel

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