Contraintes et mécanismes du consentement

“Libre et éclairé”. Telle doit être, selon la loi française, l’expression du consentement de deux personnes qui s’apprêtent à avoir une relation sexuelle. Le Code pénal n’en donne pourtant une définition qu’à travers son franchissement, l’usage de la violence, la contrainte ou encore la menace. Le consentement des individus existe-t-il donc par défaut, s’il n’est pas vicié par la force ?

« Je n’en avais pas envie, mais… »

Combien de nos récits sexuels ont commencé par cette phrase ?

Combien sommes-nous à avoir ressenti ce malaise, face à une relation reconnue comme consentie, mais pas vraiment désirée ? Les témoignages sont nombreux. Coïncidence ? Ou bien ces expériences ambiguës, ces « zones grises », relèvent-elles de normes et de processus sociaux ? Entre le « non » et le « oui », entre le viol et la relation désirée et acceptée, la réalité semble plus complexe qu’il n’y paraît. Car des inégalités de genre demeurent dans nos sociétés, qui viennent brouiller les frontières. Dans un tel contexte, que vaut le consentement ? Faut-il ne retenir que sa définition juridique, qui stipule qu’en dehors d’une contrainte explicite, il doit être considéré comme « libre et éclairé » ? Nos corps seraient-ils consentants par défaut ? Mais sommes-nous vraiment toutes et tous égaux face à la capacité à consentir ? C’est pour répondre à ces questions brûlantes qu’Alexia Boucherie a enquêté auprès de jeunes adultes. Pour interroger, en pratique, les conditions qui permettent ou non de formuler un consentement « libre et éclairé ». À l’heure de sa publicisation massive, entre injonctions culturelles et résistances féministes, il est temps d’en explorer le spectre et de faire émerger de nouveaux outils, pour tracer les contours d’un consentement plus égalitaire.

Titulaire d’un master en sociologie et militante queer, Alexia Boucherie s’intéresse à la question du genre, aux violences sexistes et aux féminismes. Troubles dans le consentement est son premier ouvrage.

Dans ce livre elle y détaille la façon dont les enjeux de pouvoir peuvent pousser les personnes engagées dans des relations affectives (principalement les femmes, quand il s’agit d’une relation hétérosexuelle) à concéder des rapports qu’elles ne désiraient pourtant pas.

Pour contenter, selon les stéréotypes, un partenaire masculin qui par essence ne pourrait pas s’en passer, ou pour la bien-portance d’un couple dont le sexe est encore perçu aujourd’hui comme une composante majeure.

Hétéronormés, ces rôles assignés aux femmes et aux hommes ne se cantonnent pas aux relations hétérosexuelles mais touchent chacun d’entre nous, sans distinction de sexualité, tant leur assimilation se fait dès le plus jeune âge, “guidés” que nous sommes par notre fond pré-individuel culturel.

D’où la volonté de l’auteure de teinter son travail universitaire de militantisme afin d’encourager lecteurs et lectrices à se saisir des outils à leur disposition pour situer leurs consentements passés et futurs, et apprendre à mieux cerner les contraintes pour s’en émanciper.

Premier ouvrage de la collection Genre ! « Troubles dans le consentement »(Du désir partagé au viol : ouvrir la boîte noire des relations sexuelles) Alexia Boucherie, 188 pages – ISBN: 979-10-252-0432-0. Prix TTC: 16 €


Mon Avis : Un livre très bizarre que celui de la chercheuse Alexia Boucherie apporte son regard éclairant sur les enjeux de pouvoir qui régissent nos relations affectives et sexuelles. Bien évidemment il faut toujours chercher à comprendre les mécanismes qui amènent quelques individus à certains comportements, le speech de ce livre semblait apporter quelques réponses aux questions des personnes entraînées dans la déviance. Reste que d’analyse en suspicion d’analyse psychologique pour ne pas dire psychiatrique n’amènera pas de réponse précise ni sur la contrainte ni sur les mécanismes du consentement.


D’après Erwan Duchateau Les Inrocks – pour partie. Source


4 réflexions sur “Contraintes et mécanismes du consentement

  1. jjbey 08/03/2019 / 23h30

    Faisons nous plaisir, tel est le mot juste pour définir une relation consentie. Si le plaisir n’y est pas c’est que quelque chose ne fonctionne pas et là les raisons sont multiples, de la contrainte physique ou morale à la lassitude, du vouloir faire plaisir sans en recevoir. Cette multitude ne peut se généraliser, elle est propre à chaque relation et je souhaite bien du plaisir à qui veut décortiquer les mécanismes. Dès lors qu’il s’agit d’une relation contestée devant la justice il faut bien définir ce qu’est le consentement qui ne peut-être qu’éclairé. Cela signifie que la personne qui est considérée comme victime n’a pas été en mesure de refuser un rapport pour des raisons tant physiques que psychiques. Il appartient au juge d’apprécier mais la loi défini ce qu’on appelle la majorité sexuelle et dès lors que la relation entre un adulte et un mineur sort de cette ligne rouge, la condamnation tombe……

  2. fanfan la rêveuse 09/03/2019 / 13h59

    Bonjour Michel,
    Un livre qui n’éclaire pas, si j’en crois vos écrits, alors rien ne sert de dépenser quelques euros pour lui.
    Merci à vous pour votre partage Michel. Très bon samedi après-midi à vous ! 🙂

  3. Alexia Butcherie 21/03/2019 / 16h01

    Si je retire un étrange plaisir à voir mon livre qualifié de « bizarre », un doute vient toutefois m’effleurer quant à la véritable lecture de mon livre par Michel… Car votre « analyse » ne correspond en aucun cas au contenu de ma recherche qui n’a aucune dimension psychologique ou psychiatrique, puisqu’elle est… Sociologique. En cela, je décris le phénomène du consentement sexuel, son rôle, ses enjeux, les rapports de pouvoir qui le traversent, comme un fait social, rien de plus. Qui plus est, non pas dans une population « déviante », mais bien dans la population commune, vous, moi, la voisine, votre patron… Dans le plus banal des quotidiens. C’est pour cela que votre analyse m’étonne. Mon livre est-il si mal écrit pour que des contre-sens aussi gros soient possibles, en tout points?!

    En enlevant tout côté vénal, je vous encourage donc à vous faire votre propre opinion de l’ouvrage, et de ne pas vous baser sur un compte rendu de lecture qui ne reflète en rien le véritable propos du livre…

    Belle journée à vous,
    Alexia Boucherie

    • Libres jugements 21/03/2019 / 17h17

      Bonjour Alexia,

      Je suis désolé si mon avis ne convient pas à votre attente.
      Vous me permettrez au moins d’avoir un avis et d’être libre de l’exprimer.

      A 78 ans, je suis de la génération ou les relations durant une grande partie de ma vie active, entre les êtres quels qu’ils soient, étaient parfaitement claires, réglées par une sévère éducation d’avant-guerre, cumulés aux contraintes des années de guerre 40-45, et un tas d’interdits … Enfin, je n’avais pas 18 ou 20 ans en mai 68, mais 27 ans et déjà parents. j’ai donc vu la société de 68 et l’évolution qui en suivit sur le plan relationnel entre hommes et femmes, certaines libertés (absolument nécessaire tant le carcan ancestral était pesant) mais qui fut une grande révolution sexuelle et relationnelle… pour certaines et certains
      Reste qu’aujourd’hui, je ne suis pas sûr que le féminisme (Metoo, le Harcèlement, condamner les clients des prostituées, l’égalité totale hommes-femmes) et son positionnement sociologique engoncé dans des ridelles légalistes, soit une valeur absolue de la liberté entre individus, je pense qu’il y a toujours à nuancer.
      Le mot même de « consentement » revêt tellement de forme aujourd’hui : exemple le consentement mutuel d’un divorce, le consentement mutuel d’une séparation à l’amiable avec son patron … quant au mot « contrainte », nous sommes tous contraints un jour ou l’autre a faire des choses que nous n’avions même pas envisager un jour.
      Voilà nombre de réflexions que j’ai eues en lisant votre ouvrage, par contre je ne peux vous laisser dire que je n’ai jamais lu ce texte.
      Ce qui est vrai, c’est que je n’ai à aucun moment considéré votre livre comme une recherche sociologique, n’ayant trouvé que des parallèles de dysfonctionnement avec la société actuelle.

      En toute cordialité
      Michel

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