Vu d’Italie. Pourquoi Macron envisage de prendre le risque d’un référendum

Emmanuel Macron pense recourir à une consultation des Français, le même jour que les élections européennes. Il espère éteindre la crise des “gilets jaunes” et reprendre la main : une stratégie risquée, selon La Repubblica.

“L’histoire récente nous enseigne que les référendums ne portent pas chance”, prévient La Repubblica. Le quotidien italien cite les exemples du Brexit, vote décidé par David Cameron, du vote italien sur la réforme constitutionnelle, de Matteo Renzi ou encore celui de la consultation des Grecs sur le plan de sauvetage européen. “Et maintenant, c’est le tour d’Emmanuel Macron.”

Après avoir été envisagé pour la réforme constitutionnelle, “cette fois, le référendum aurait pour objectif implicite d’éteindre la protestation des ‘gilets jaunes’, qui traîne depuis près de trois mois, et de redonner de la force politique au chef de l’État”, estime le quotidien italien. Malmené dans les sondages, fragilisé malgré l’annonce de mesures économiques,“le jeune dirigeant ne peut accepter un déclin de son pouvoir et de son image. Ce n’est pas dans sa nature.”

Rappelant que la décision n’est pas encore officiellement confirmée, La Repubblica juge ce “choix politiquement risqué”.

Emmanuel Macron a choisi le 26 mai, jour des élections européennes, “espérant augmenter la participation électorale et atténuer les arguments de l’opposition”. Mais “cela dépendra beaucoup des questions” soumises aux Français, estime le journal.

Précédents français

Les conseillers du président réfléchissent à un questionnaire à choix multiples, comprenant des questions au sujet de la réforme constitutionnelle, comme la réduction du nombre de parlementaires ou le décompte des bulletins blancs lors des élections.

Et de rappeler que “la France a quelques leçons à donner sur les consultations populaires. Depuis 1958, début de la Ve République, il n’y en a eu que neuf.” Mais les résultats n’ont pas toujours été ceux qui étaient attendus : “la dernière consultation a eu lieu en 2005, sur le projet de Constitution européenne, qui a été rejeté avec 54,6 % des suffrages”.

En outre, conclut La Repubblica en guise d’avertissement,l’“arme politique préférée du général de Gaulle” – il y a eu recours quatre fois – lui“a été fatale” en 1968 : “battu avec 52,4 % de ‘non’, il a été obligé de démissionner”. Source

La Repubblica Rome www.repubblica.it – Lu dans « le courrier int. » – source

7 réflexions sur “Vu d’Italie. Pourquoi Macron envisage de prendre le risque d’un référendum

  1. bernarddominik 07/02/2019 / 15h35

    De Gaulle c’était tout de même une autre stature que Macron. Il n’a pas eu besoin de l’adoubement de la city de Londres, il a eu le courage de se dédire sur l’indépendance de l’Algérie, il y a eu plus de violences mais moins de blessés par les forces de l’ordre en mai 68, et le gouvernement a mené de véritables négociations. Certes Macron a hérité d’une démocratie divisée entre ceux qui paient et ceux qui reçoivent, mais n’a pas réussi à trancher dans les 20% les plus aisés (ceux qui paient le plus) s’il devait continuer a assommer ceux qui peuvent se payer des vacances ou faire plus payer ceux qui peuvent s’offrir un yatch ou un avion privé. Or ceux qui votent le plus sont les classes moyennes aisées, et surtout les retraités, les dindons de sa farse.

  2. fanfan la rêveuse 07/02/2019 / 15h55

    Un référendum est la demande de l’avis du peuple. Il est certain qu’il peut y avoir une réponse qui n’est pas attendu par les dirigeants. En ce cas, le gouvernement doit se plier à la volonté des français sans déroger à la volonté de la majorité des votants.
    Je ne vois pas pourquoi polémiquer sur ce sujet, lorsqu’on met en place un référendum on doit appliquer le résultat, point final !
    Les italiens seraient ils en manque de sujets pour publier un tel article…

    • Libres jugements 07/02/2019 / 17h52

      Pour répondre à votre dernière question Françoise, nous trouvions intéressant de connaître la position des partenaires de l’union européenne sur le fait que Emmanuel Macron envisageait de sortir de la crise des gilets jaunes par un référendum. Nous n’avons trouvé que la position de l’Italie au jour T du « postage » de cet article. Nul doute que le Royaume-Uni serait aux anges si notre jupitérien de service se « cassait le nez », quant aux Allemands Angela Merkel bien d’autres chats à fouetter avec la montée du nationalisme (même cas pour la Hongrie, Pologne, Autriche). Les Suisses sont saturées de référendum et ne se positionne pas sur celui de la France. Reste l’Espagne et le Portugal qui sur bien des points cherche à endiguer la grogne qui monte portant également dans ces pays, la montée des extrêmes.
      Quant au référendum français, pour le moment il n’est qu’envisagée. Avant de l’applaudir ou de le l’exécrer, nous attendrons d’en connaître là où les questions.

      En toute cordialité
      Michel

      • fanfan la rêveuse 08/02/2019 / 6h52

        Bonjour Michel,
        Comme vous le dites si bien, pour l’instant il n’est pas d’actualité, alors pourquoi polémiquer ! Que d’encre pour rien…Si, à mon sens cela ne sert qu’a nourrir le mécontentement…
        Bonne journée Michel !

        • Libres jugements 08/02/2019 / 10h47

          … « pourquoi polémiquer », Françoise.

          En tout premier lieu nous n’avons en aucune façon ouvert la boîte de pandore, nous n’avons pas inventé la possibilité d’un référendum, Macron lui-même l’a indiqué dans diverses réunions consacrées aux « grands débats ».
          Alors pourquoi pensons-nous qu’il faille en parler.
          Parce qu’un tel événement (comme nous l’avons dit dans un précédent article) c’est toujours révélé être une partie délicate et diviseuse de la la population française.
          Dans le même temps nous ne sommes pas certains que tous ces référendums aient résolu pleinement les problèmes posés.
          Quelles sont les solutions pour sortir de cette crise, alors que dans le même temps le jupitérien élyséen, refuse de toucher à l’ISF et apparemment aux niches fiscales.
          Il nous semble que la solution ne pourra venir d’une refonte totale de la société en commençant par une nouvelle constitution. Nous pensons être arrivés au bout du bout de la Ve République qui aujourd’hui, n’a plus rien à voir avec sa conception d’origine.

          Maintenant il faut se poser la question : qui nourrit le mécontentement si ce n’est le gouvernement en place exécuteur des œuvres de Macron.

          Très amicalement et en vous souhaitant une bonne journée Françoise.
          Michel

  3. fanfan la rêveuse 08/02/2019 / 14h31

    « Maintenant il faut se poser la question : qui nourrit le mécontentement si ce n’est le gouvernement en place exécuteur des œuvres de Macron. »
    Vous n’avez pas entièrement raison Michel. Qui nourrit depuis maintenant 11 semaines ce dossier explosif, les médias et cela inlassablement ! J’allume la télévision, on ne parle plus que de ce sujet, indemne pour la radio…

    Dans la vie rien n’est jamais blanc ou noir, certe Mr Macron a fait l’erreur de ne pas prendre en compte les français. De balayer et d’ignorer ce mouvement au départ, de nous prendre un peu à la légère, comme tous nos anciens dirigeants d’ailleurs mais dans une atmosphère moins difficile, mais il n’a pas toutes les responsabilités.
    Ne pas être d’accord avec nos dirigeants est une chose, leur mettre tous sur le dos n’est pas très juste.
    Nous nous devons de faire la part des choses, une réalité ce qui arrive n’est pas l’oeuvre intégrale de ce gouvernement mais la décision de taxer plus encore le diésel est la goutte qui à fait déborder le vase. La colère n’est pas nouvelle mais elle se nourrissait depuis maintenant quelques années.
    Je ne soutiens pas l’un ou l’autre mais j’essaye d’être le plus juste possible dans mon raisonnement.
    Bonne après-midi Michel !

    • Libres jugements 08/02/2019 / 14h42

      Comme disait (parait-il car jamais confirmé) Georges Marchais : « J’ai bien entendus votre question, mais c’est ma réponse ».

      Non, je galéje, bien sûr la part des médias n’est pas a soustraire de « l’envolée » de la situation « gilets jaune » mais attention, dans le même temps les énarques (de services) sont en train de digérer cet événement qu’est la continuité de cet anarchique mouvement spontané du départ, qui devient ultra revendicatif sur le mode « être tout contre » qui sert le pouvoir en place.

      Vous ne formulez et souligner souvent dans vos commentaires, Françoise, il faut remettre à plat un grand nombre de problèmes de la gouvernance de la France actuellement, liés à toutes les dérives cumulées de cette cinquième constitution.

      Comme vous je suis en plein doute sur l’issue de ces événements, tout comme une poursuite sereine de ce quinquennat.

      Bonne soirée
      Michel

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