On croit rêver

« Ce n’est pas le salaire qui a fait mon engagement. » Interviewé en direct par le média Brut ce mercredi 16 janvier, Benjamin Griveaux a affirmé être encore locataire « parce que le prix du mètre carré est trop cher » à Paris.

Une déclaration qui pourrait bien crisper une partie des Français à la vue des 7 900 euros nets que le porte-parole du gouvernement gagne tous les mois. Une déclaration qui ajoute de l’huile sur le feu à quelques jours de l’acte X des gilets jaunes qui se tiendra ce samedi.

VIDEO – DIRECT – Entretien avec @BGriveaux, porte-parole du gouvernement. Gilets Jaunes, grand débat et affaire Benalla : il répond à vos questions et à celles de @RemyBuisine :

« Ce n’est pas un avantage financier d’être élu »

Selon Benjamin Griveaux, il faut « qu’on laisse tomber cette espèce de mythe » concernant les conditions salariales des élus, « ce n’est pas le salaire qui a fait mon engagement » affirme celui qui confie qu’il gagnait 2 fois et demi plus avant d’entrer en politique, lorsqu’il était directeur de la communication et des affaires publiques d’Unibail-Rodamco. « Je ne vis pas dans un château », clame-t-il encore. « Je suis locataire, je ne suis pas propriétaire à Paris parce que le prix du mètre carré est trop cher. » Il ajoute : « Je n’ai pas hérité, je n’ai pas d’argent caché. Je n’ai pas de voiture, je ne m’habille pas dans des costumes très chers. »

franceinfo rappelle que si le porte-parole du gouvernement n’est pas propriétaire de son appartement parisien, il possède en revanche une maison de campagne dans son département d’origine, en Saône-et-Loire. Et selon sa déclaration de patrimoine, Benjamin Griveaux a souscrit un prêt immobilier de plus de 400 000 euros et dont il lui reste encore 270 000 euros à rembourser.


Service Actu de « Les Inrocks » – Source


 

7 réflexions sur “On croit rêver

  1. fanfan la rêveuse 21/01/2019 / 6h53

    Bonjour Michel,
    Cette tentative de banaliser les salaires de nos élus m’agace. Pourtant cette publication ne vient pas des médias des chaines télévisées. Pourquoi ?

    Lorsqu’une entreprise va mal, elle commence par limiter ses différents postes de dépenses et si cela ne suffit pas, il est demandé un effort aux salariés. Si cela ne relève toujours pas pas la situation, il y a licenciement.
    Qu’ils gagnent plus, je veux bien, il y a responsabilités, mais autant, non…Alors qu’attendent ces messieurs dames ! C’est pourtant qu’une logique, il n’y a pas besoin de faire de hautes études pour le comprendre…

    Comment peut-on demander inlassablement aux Français de payer la note sans jamais se remettre en question ! (et encore pas tous, car nos maires et conseils régionaux et départementaux ont des salaires convenables à mon sens, ayant creusé le sujet pour les doléances du Grand Débat)

    Bonne journée Michel !

  2. bernarddominik 21/01/2019 / 10h25

    Son travail chez Unibail Rodamco consistait à faire pression sur les élus pour que soient maintenues, sinon augmentées, les niches fiscales favorables aux établissements financiers. Quant au salaire des élus c’est leur cumul qui mène à des sommes très importantes. Il y a 20 ans le cumul de leurs indemnités permettait au couple Royal Hollande de gagner 70000€ par mois. Quand un élu cumule les postes de conseiller départemental, de maire, de vice président de l’agglomération il dépasse allègrement les 10000€ par mois, et si en plus il est sénateur, c’est le jackpot. Il touche la totalité de chaque indemnité et pourtant ne fait le travail qu’à temps partiel. Et parfois se rajoutent les jetons de présence aux conseils d’administration, manière de se payer un ministre, sans le dire.
    La corruption est le sang de cette république. Elle irrigue du haut au bas de l’échelle des élus. Combien de permis de construire, d’attributions diverses, sont accompagnés d’une enveloppe ou d’un échange de service ? Plus qu’on ne le crois.

  3. Libres jugements 21/01/2019 / 11h33

    je vais faire une réponse commune suite aux commentaires ci-dessus, de Françoise et Bernard.
    A priori vos indignations seront partagées sur les sommes allouées « rétribuées » à certains élus. Mais faut-il systématiquement faire des amalgames car pour beaucoup se sont des remboursements qu’astreignent leur fonction.
    je cite ce qui se passe aux niveaux des maires (défraiement de frais de représentation) et adjoints (défraiement de frais de missions), plus des délégations auprès de divers organismes (défraiements de frais de missions) représentation auprès des communautés de communes (défraiement de réunion et défraiement de frais de mission) le tout n’empêchant pas dans les petites communes rurales soient d’exploiter eux-mêmes une entreprise, soient de recevoir les « fruits financiers » de la délégation ou de la gérance. II en est à peu près de même pour les conseillers départementaux, Et le système de défraiements se poursuivent à tous les échelons des élus.

    La question est de savoir si ces cumuls sont moralement acceptables ou non.

    Pour ma part j’ai eu à me présenter aux élections municipales et j’avoue bien humblement avoir eu beaucoup de craintes à être élu (cela ne s’est pas fait malgré deux tentatives) devant l’imbrication et le temps nécessaire pour remplir la mission correctement. Élu, il faut accepter les multiples déplacements dévolus à la charge par conséquent avoir un véhicule en état de marche représentant automatiquement des frais non négligeable ; mais également doit être tenu en compte l’absence de vie familiale. Aussi je ne suis pas sûr que soit imméritée les montants « touchés » par certains élus.

    Je pense qu’il est trop facile de taper sur ce qui est considéré comme moralement incorrect, c’est-à-dire l’ensemble des défraiements touchés par certains élus, mais n’est-il pas plus indécent, celles et ceux qui n’hésitent pas à dire qu’ils ne peuvent se loger, s’habiller, voir etre obligé de manger des pâtes régulièrement à la vue des sommes qu’ils encaissent … et en parallèle, votent des lois taxant à droite ou à gauche, réduisant les aides sociales, les subventions sociales, etc.

    Je suis conscient que mon commentaire peut susciter bien des controverses, chacun est en droit d’avoir un avis.

    • fanfan la rêveuse 22/01/2019 / 18h59

      Bonsoir Michel,

      Personnellement je ne connais pas ce système de défraiement de mission dans ma commune, alors j’ai cherché à comprendre. Je vous joins le lien qui en dit plus :
      https://www.collectivites-locales.gouv.fr/regime-des-remboursements-frais-des-elus-municipaux-0#__RefHeading__94_833220970

      Qu’en aux indemnités des élus dans ma commune, moins de 500 âmes, voici notre mode de fonctionnement. Le maire à l’intégralité de son indemnité soit 661,20. Le premier et second adjoint partagent leurs indemnités avec le troisième adjoint. Décicions prise au départ de notre mandat en 2014

      Je vous joins aussi le lien pour le régime indemnitaire des élus : https://www.collectivites-locales.gouv.fr/regime-indemnitaire-des-elus#Indemnités%20de%20fonction%20brutes%20mensuelles%20des%20maires

      Donc 256,70 x 2 = 513,40 : 3 = 171, 13 par adjoint et par mois. Les conseillers restant ne prennent rien.
      Le conseil municipal pense que travailler au bien-être de notre commune est un sacerdoce et non une source de revenu.

      J’ai longtemps pensé aussi qu’il était normal que nos élus soient bien rémunéré mais je vous avoue que depuis quelque années, devant l’étendu de ce que nous découvrons petit à petit, je n’ai plus cette opinion.
      Ayant suivie le débat de la semaine dernière de Mr Macron avec les maires, je peux vous dire qu’il n’a pas du tout cette vision et estime que nous avons bien des services en France.

      Bonne soirée Michel !
      🙂

      • Libres jugements 23/01/2019 / 11h56

        Bonjour Françoise,
        Fort bien si cela se passe de la manière que vous citez dans votre commune. et nous ne pouvons qu’applaudir à vos décisions.

        Je vais juste faire un parallèle avec le village du Sud Ardèche où j’habite actuellement.La commune compte au dernier recensement moins de 1.000 personnes et est donc soumise d’une part lors des élections à la représentativité en fonction du quota de vote obtenu. Sont rémunérés: le maire, premier et second adjoint … Mais des conseillés peuvent recevoir des délégations spécifique et chacun des élus peuvent toucher une indemnité de frais de délégation.
        La commune fait partie de l’intercommunalité (comprenant 28 communes) d’une part avec pratiquement toutes les compétences qui étaient précédemment dévolues à une municipalité. chacune de ces compétences est répartie dans l’intercommunalité en délégation, comme par hasard 28, avec un président à leur tête et un adjoint plus déconseillé – rémunération du président de l’intercommunalité, des présidents de délégation et leurs adjoints, mais également ils sont défrayés « des frais de délégations spécifiques ».
        les délégations au niveau municipal : le syndicat des ordures – 48 communes (Sictoba), le syndicat de distribution des eaux (Seba), le syndicat de distribution de l’électricité (SDE), la délégation auprès du service e l’enlèvement des ordures (paiement au poids pour les usagers), le syndicat de la chasse, délégation à Natura 2000, délégation au grand site de préservation des gorges de l’Ardèche, et j’en oublie certainement dans cette énumération à la Prévert ou tout les délégués qu’il soit nommé en poste ou reçoivent une délégation particulière, sont défrayées régulièrement. Je pourrais aussi cité telle maire de commune également président d’EHPAD entre autres.
        Ainsi le montant des impôts locaux comprenant les rémunérations directes ou indirectes (via les défraiements) pourraient correspondre facilement à un salaire que toucherait les élus pour représenter la commune mais si une telle mesure existe par une loi, il serait possible aussi de destituer un ou des élus ne remplissant pas leurs tâches , d’où l’utilité de consultation municipale de la population régulièrement sur les options ou projets à prendre. Ce serait là réellement l’exercice de la démocratie pleine et entière au moins au niveau des municipalités et intercommunalités.
        Connaissant nettement moins les compétences et attributions dévolues aux conseillés départementaux ou régionaux, députés …. Je m’abstiens de tout commentaire.

        • fanfan la rêveuse 23/01/2019 / 15h51

          Bonjour Michel,
          Ce n’est pas si, c’est ainsi que nous fonctionnons.
          Notre maire et les 2 premiers adjoints sont en retraite, ils ont donc pris les commissions qui prennent beaucoup de temps. Ensuite nous avons, nous les conseillers, ceux qui sont moins prenantes et qui nous parlent le plus afin que nous puissions les assumer correctement. Un collègue qui travaille dans un groupe de bâtiments et Travaux publics a entre autre la voirie. Personnellement étant très prise par mon travail, j’ai les impôts et les listes électorales. En parlant d’impôts, voila maintenant 4 ans qu’ils n’ont pas augmenter d’1 centimes au niveau communal. Pour cela il faut une gestion très pointilleuse, chaque dépense est pensée intelligemment. Notre maire avait une belle entreprise, cela aide, notre conseil diversifié en matière de compétences professionnels.
          Nous avons remarqué effectivement et je vous rejoins dans votre analyse, que notre souci de gestion commence déjà au niveau de l’intercommunalité. Pour exemple, nous sommes partis en mauvais terme il y a 1 an (remaniement oblige) avec notre ancienne communauté de communes, car nous avons dénoncé haut et fort les abus de celle-ci. Pourquoi y avait il 1 président et 5 vice-présidents ? Pour la rémunération, le statut, les avantages, ces messieurs étaient tous copains…et je ne vous parle pas des magouilles…Cela a fini par remonter, il y a eu un recadrage…Nous sommes bien mieux depuis notre nouvelle affectation, ouf !
          Mais si nous réfléchissons bien Michel, qu’est-ce-qui ne va pas, l’état ou l’Homme ? Le comportement de l’Homme qui en veut toujours plus. Pourquoi avons nous tant de lois ? Car il faut tout le temps parer les débordements de l’Homme !
          Il n’y a pas si longtemps que cela, être élu n’était pas une histoire de place au soleil, de bon salaire et une belle retraite mais un honneur et une volonté du travail bien fait en plus du souci de venir en aide aux administrés et de contribuer au bon fonctionnement de la France, chacun à son échelle.
          Je vous rassure il y a encore des gens honnêtes qui font leur travail, mais combien…

          Voici les compétences du conseil département :https://www.interieur.gouv.fr/Archives/Archives-elections/Departementales-2015/Les-competences-du-conseil-departemental

          Et ceux du conseil régional : https://www.interieur.gouv.fr/Archives/Archives-elections/Departementales-2015/Les-competences-du-conseil-departemental

          Ayant creusé leurs indemnités pour le grand débat, je peux vous dire qu’ils sont très corrects, je vous les transmets :https://www.collectivites-locales.gouv.fr/regime-indemnitaire-des-elus#départementaux

          Ils font un travail de proximité, d’écoute et d’aide, dont ici, nous n’avons pas du tout à nous plaindre.
          Voila j’en ai terminé pour aujourd’hui Michel, bonne fin d’après-midi à vous.

  4. jjbey 22/01/2019 / 23h53

    Personne ne vit de l’air du temps et les élus comme les autres ont besoin de vivre.
    La proposition maintes fois rééditée d’un statut des l’élu proposé par la PCF est simple.
    L’élu est protégé, il doit retrouver un emploi en fin de mandat et percevoir pendant celui-ci le salaire qu’il percevait dans son activité professionnelle ……

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