S’informer, oui, mais …

… question lancinante, ça sert à quoi de vouloir savoir, ça apporte quoi.

Si l’apport de connaissances est dans le but de fanfaronner lors de quelques tablées familiales ou entre amis, révélateur d’une autosuffisance bien mal placée, par contre être capable d’analyser autrement les évènements présentés « brut de fonderie » ou de « façon orientée pour servir quelques intérêts » par les différents médias, est un apport personnel de valeur.

J’ai lu le livre de Gilles Kepel titré : « Sortir du chaos: Les crises en Méditerranée et au Moyen-Orient ». Il n’a rien d’une histoire romancée, n’est pas plus un roman d’aventures, ni un pensum politique, juste l’énumération des faits collationnés. Cela produit un ensemble de textes ardus, compliqués de plus par des phrases étirées, fourmillant de renseignements retraçant une cinquantaine d’années sur lesquels il est bon de revenir pour comprendre les enchaînements menant à la mise sur le devant de la scène internationale, de l’islam, l’islamisation et toutes les réflexions à son sujet.

Après avoir lu le livre de Gilles Kepel, il vous sera difficile d’accepter benoîtement les diffusions orientées par les médias, politologues et pseudo experts sur les enchainement d’évènements ayant pour sujet, Islamisation, Attentats, Daesh, Irak, Iran, Syrie, Égypte, Libye, Tunisie, Arabie Saoudite, Yémen, etc. et vous révèlera qui en sous-main interfère, programme et organise ses intérêts économiques et stratégiques. Un gigantesque poker menteur mondialisé ou aucun gouvernement n’est dédouané. MC


Résumé officiel:

L’horreur du « califat » de Daesh au Levant entre 2014 et 2017 et son terrorisme planétaire ont été une conséquence paradoxale des « printemps arabes » de 2011. Pourtant ceux-ci avaient été célébrés dans l’enthousiasme des slogans démocratiques universels et de la « révolution 2. 0». Comment s’est installé ce chaos, et peut-on en sortir pour de bon après l’élimination militaire de l’ « Etat islamique » ?

Ce livre replace les événements en contexte, depuis la guerre d’octobre 1973 (du « Kippour » ou du « Ramadan »), suivie de l’explosion des prix du pétrole et de la prolifération du jihad, à travers ses trois grandes phases depuis l’Afghanistan et Al-Qaïda. Puis il propose le premier récit complet rétrospectif des six principaux soulèvements arabes, de la Tunisie à la Syrie.

Il expose enfin lignes de faille et pressions migratoires en Méditerranée et au Moyen-Orient, et éclaire les choix décisifs qu’auront à faire Emmanuel Macron, Donald Trump ou Vladimir Poutine, ainsi que les peuples et les dirigeants de cette région – mais aussi les citoyens de l’Europe. Nourri de quatre décennies d’expérience, de séjours sur le terrain, avec des cartes inédites

4 réflexions sur “S’informer, oui, mais …

  1. ibonoco 09/11/2018 / 15h40

    Gilles Keppel, un grand nom de SciencePo non ?

    • Libres jugements 09/11/2018 / 16h14

      Gilles Kepel est politologue spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain.
      Il est professeur des universités à l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL) et dirige la chaire Moyen-Orient Méditerranée à l’École normale supérieure.

      Comme tous les politologues il a ses détracteurs : Olivier Roy sur l’analyse des causes du terrorisme islamiste en France et le sociologue Vincent Geisser l’accuse quant à lui de contre-vérités, de raccourcis simplistes, et d’une tendance à « islamiser » à outrance les problèmes des banlieues

      Pour ma part je cherchais depuis un bon bout de temps, un écrit  » permettant de comprendre les tenants et les aboutissants de cette islamisation, de ces entrelacs, dans cette partie géopolitique fort compliquée à comprendre si l’on se borne à quelques débats, à quelques informations tronquées, orientées diffusé sur les différents conflits qui, en réalité en lisant le livre, se bornent à des luttes d’influences de quelques personnages ou états quand ce n’est pas directement des problèmes de vision de société.

      De toute façon ce livre est la vision de Gilles Kepel et comme tout avis (et ce même s’il s’en défend) ne peut être que son ressenti, son analyse, mais il permet au moins de connaitre, et le début de l’histoire, et ses déroulements, les intérêts personnels et d’états de chacun.

      Il m’est plus facile à l’issue de cette lecture, de rechercher d’autres avis qui, contrairement au livre, sont le plus souvent parcellaire sur un événement particulier s’étant passé dans ces régions. Entre autres, jamais je n’aurais englobé l’Iran dans le continent asiatique et pourtant… jamais je n’aurais soutenu au début de la dictature de Saddam Hussein, aucune femme n’était voilée en Irak et que bien d’autres libertés étaient permises…

      A priori, une habituelle lectrice de ce blog, devrait elle aussi donner son avis, s’étant engagé à lire ce livre… attendons ce qu’elle pense de ce pavé de 500 pages.

      • ibonoco 09/11/2018 / 18h04

        Et bien merci. J’ai en effet vu plusieurs interventions de Gilles Keppel sur des chaînes TV il y a quelques années. Et j’ai toujours apprécié son approche politique du monde musulman ainsi que son érudition. Je crois savoir qu’il parle d’ailleurs courramment l’arabe. Je retiens donc ce livre … mais auparavant, j’ai d’autres chantiers à terminer.

  2. La Nébuleuse 11/11/2018 / 1h16

    A croiser avec les thèses d’Olivier Roy effectivement ! Personnellement je connais assez mal l’un et l’autre, mais quand même mieux Olivier Roy. J’avais lu en partie le livre Le piège Daech de JP Luizard mais sinon j’ai lu peu d’ouvrages sur le sujet je dois dire. L’enquête qui vient de paraître de Laurent Bonelli et Fabien Carrié mérite le détour aussi

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