Je pollue, tu pollues, nous polluons : payez !

Vous allez voir bande de zouaves ce qui va vous arriver sur le coin du nez à vous foutre de la gueule des Français comme vous le faites. Non Emmanuel, non Édouard, vous et toute votre clique n’avez aucun respect ni pour vos électeurs ni pour l’ensemble des concitoyens, oui Guignol en chef et subalterne j’ai autant de dédain envers vous que celui que vous avez envers la plus grande partie des français. MC

 […] Incapable de convaincre les ménages qu’il prend soin de leurs revenus [et pour cause puisqu’il fait tout l’inverse], l’exécutif doit faire face à une nouvelle révolte, cette fois des automobilistes excédés par l’augmentation des prix à la pompe. Le 17 novembre, un appel au blocage des routes a ainsi été lancé. Certes, la hausse des prix à la pompe s’explique aux deux tiers par celle du prix du pétrole, mais l’ajout de taxes censées dissuader encore davantage les ménages d’utiliser leur automobile a encore accru le mécontentement. [Que le baril de pétrole augmente est vrai mais appliqué dessus 60 % de taxes est insupportable pour le porte-monnaie – certaine démagogie exerce son pouvoir les impôts ont diminué… mais faut bien récupérer de l’argent autrement ! – MC]

Jusqu’ici, les critiques sur la question venaient plutôt de la gauche et de l’inégalité des cadeaux fiscaux consentis aux plus aisés et aux entreprises. Cette fois, la contestation reprend un des thèmes préférés et traditionnels du populisme de droite, le fameux « automobiliste vache à lait de l’État ». Mais les deux mouvements convergent pour pointer non seulement l’incapacité du gouvernement à convaincre de la logique globale de sa politique, mais aussi l’inanité d’une démarche obsédée par son idéologie de marché. Car, dans les deux cas, le gouvernement prétend agir pour faire face à un besoin : d’un côté la relance de l’investissement productif, de l’autre la lutte contre le réchauffement climatique.

[…] Réduisez les taxes sur les revenus du capital et attendez que les investisseurs se pressent pour financer les entreprises. Augmentez les taxes sur le diesel et attendez que les automobilistes passent massivement à la voiture électrique ou aux transports en commun.

Tout cela est fort beau, du moins en théorie. Las, encore une fois, le gouvernement doit apprendre qu’il y a loin de la théorie à la pratique et que les marchés parfaits n’existent pas.

[…] Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, ont-ils, malgré leurs multiples sorties médiatiques, toutes les peines du monde à convaincre qu’ils prennent soin du pouvoir d’achat des plus modestes. Malgré ce qu’ils disent, la priorité a bien été donnée au capital (avec des mesures dès le 1er janvier). Et les ménages savent que l’arbitrage qui, à l’été 2017, a consisté à réduire la hausse prévue des salaires du privé a été pris pour financer ces mesures sur le capital, alors même que ces dernières ne réaliseront pas les promesses avancées par l’exécutif.

Or voici que le gouvernement agit de même, quoique dans l’autre sens avec le prix du carburant. Son idée est simple. Il surtaxe le carburant et subventionne les voitures électriques pour inciter les agents à délaisser les moteurs à essence et à se tourner vers les moteurs électriques. C’est l’argument défendu par l’économiste Philippe Martin, président du Conseil d’analyse économique, et soutien d’Emmanuel Macron. Seulement, les choses ne sont pas si simples. D’abord, cette taxe ne frappe ici que les ménages. Ensuite, il aurait été utile de se rappeler que les hausses passées du prix de l’essence n’ont pas incité les ménages à se tourner vers d’autres modes de locomotion. […]

Une grande partie des automobilistes n’ont pas de modes alternatifs, notamment dans les zones rurales. Ces zones où, depuis des décennies, on ne cesse de réduire l’offre de transport collectif, notamment ferroviaire. Comme les infrastructures liées à la voiture électrique sont, dans ces régions, également inexistantes, les habitants qui doivent se déplacer pour tout, y compris pour recourir à des services publics de plus en plus distants, n’ont pas réellement d’alternative. […]


Romaric Godin, Médiapart – Titre original – « Prix du carburant: le gouvernement paie cher une vision économique simpliste » – Source (extrait très partiel)


 

4 réflexions sur “Je pollue, tu pollues, nous polluons : payez !

  1. wurtzele1 06/11/2018 / 8h50

    « Tu pollue » a pour effet de piquer un peu les yeux, non? « Payez » ???

    • Libres jugements 06/11/2018 / 10h49

      Je ne cherche nullement a me justifier, mais il est vrai que je dicte via un logiciel qui transcrit souvent ce qu’il veut bien .
      Corrections du titre (au moins) faites.

      Merci
      Michel

  2. Skyler 06/11/2018 / 9h13

    Tout à fait d’accord !

    On habite en zone rurale, aucun transport n’est mis en place pour nous permettre de nous rendre à nos emplois respectifs, de plus, mon conjoint comme beaucoup fait des horaires décalés, que Manu Ier lui déniche un transport en commun qui circule passée une certaine heure de la nuit !

    Quant aux infrastructures pour voitures électriques, étant donné qu’on a même pas un commerce dans notre village (qui n’est pas une commune mais une partie de commune), je pense que l’homme aura marché sur Pluton avant le jour où on aura ce genre d’équipements !

  3. tatchou92 06/11/2018 / 9h44

    Il faudrait peut être plus de cars « Macron »un peu partout.. (ironie !)

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