Et le social ?

Nous y sommes : la vague brune est là qui semble emporter tout sur son passage et, une fois encore, l’Amérique du Sud devient le laboratoire des formes les plus avancées des alliances néfastes entre libéralisme débridé et autoritarisme outrancier.

Voilà que les esprits éclairés nous disent qu’il n’y a pas assez de politique et qu’il faut reconquérir la cité par la politique.

La bonne recette.

Si c’était si simple et si la conscience politique suffisait, on pense bien que le paysage politique ne serait pas monopolisé par la force stérilisante de l’extrême centre, en France, par exemple. Le plus souvent dans ces discours, rien n’est dit sur l’impératif d’amélioration du « social », devenu presque un gros mot.

Tant que le social, c’est-à-dire l’attention aux plus vulnérables, et le souci de la relance économique par l’augmentation des salaires, pour une consommation responsable mais partagée, ne seront pas à l’ordre du jour, rien ne se fera par la politique. C’est en rendant leur dignité à toute cette France invisible de ceux qui n’y arrivent pas à la fin du mois qu’on pourra commencer à parler de politique et de ses combats légitimes.

La bonne politique commence par la revalorisation immédiate des salaires. Ici et là, on entend évoquer l’infra-politique du peuple, comme si le fait de manifester pour le minimum vital n’était pas encore de la politique, comme s’il existait une politique pour les uns, mais pas pour ceux qui en sont réduits à exprimer leur colère de leurs tripes. Ce n’est qu’en reprenant la volonté de construire une société plus juste où les mots collent enfin à la réalité :

  • Une société de sécurité sociale, car cela aussi fait partie de l’intégrité politique, qu’on fera profondément changer les mentalités.
  • Pas d’écologie sans souci prioritaire pour les plus défavorisés, sinon ce n’est qu’une politique de bobos ;
  • Pas de reconstruction de l’Europe sans mise au centre d’une société où les richesses produites circulent mieux et sont réparties de façon plus éthique, sans inflation masquée, sinon ce n’est qu’une construction abstraite.
  • Pas de politique sans une profonde réflexion sur sa dimension sociale et ses impératifs de vie décente et responsable.

Pierre Serna – Source


 

2 réflexions sur “Et le social ?

  1. bernarddominik 28/10/2018 / 9h48

    Le parti des travailleurs a permis à des millions de brésiliens de manger à leur faim grâce à son programme de distribution de nourriture. Mais il n’a pas protégé son économie contre la spéculation et le désinvestissement (même erreur que la France) mais l’absence de lois de protection sociale a rendu le choc plus drammatique qu’en France, la classe moyenne apauvrie s’est détournée des partis traditionnels pour l’extrême droite, nous y avons échappé de peu en France: si le FN n’avait pas cette image de parti d’une famille, les LePen, et avait un « chef » plus sur de lui que Marine LP (qui a mené une campagne maladroite), il aurait probablement gagné face à Macron.

    Si la FI continue à se regarder le nombril, les LR à se quereller pour le poste de chef, et Macron à taper sur les classes moyennes et aisées, l’affaire est dans le sac pour le RN

    • fanfan la rêveuse 29/10/2018 / 6h51

      Bonjour bernarddominik,
      Si les politiques travaillaient non pas pour leurs nombrils ni pour un parti, nous n’en serions pas là, tout simplement
      😦

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