Main basse sur les médias français, l’indépendance menacée ?

Jeudi [18 Oct 2018], quelques centaines de salariés se sont rassemblés près du ministère de la Culture à Paris. La raison ? Le rachat des magazines du groupe Mondadori (Science & Vie, Grazia, Télé Star, Closer) par le groupe Reworld, propriétaire entre autres de Marie France et Télé Magazine.

Le même jour paraissait un article dans Le Monde révélant que le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui a déjà conquis Marianne et a engagé le rachat des titres phares du groupe Lagardère, dont l’emblématique Elle, était en train de négocier une alliance avec l’un des actionnaires du grand quotidien du soir, le banquier Mathieu Pigasse.

Que penser de cette valse médiatique quand on sait que dix milliardaires possèdent déjà une grande partie des journaux français ? La concentration des médias est-elle une mauvaise nouvelle pour la presse ?

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« Le vrai modèle de Reworld c’est de faire du contenu pour les annonceurs. (…) Les journalistes sont inquiets, à Grazia notamment, ils ont peur que la qualité se dégrade et qu’à terme le magazine disparaisse » Chloé Woittier

Ils veulent faire du media branding. Ils disent qu’ils possèdent des marques médias. C’est du placement de produits. Cela n’a strictement rien à voir avec le journalisme ni l’information. (…) Le modèle de Reworld c’est de vider les rédactions de ses journalistes, ça va être un carnage dans ce qui reste de journalistes et pigistes ». Guillaume Duval

« Kretinsky se place comme un philanthrope , pour sauver les médias, il en a acheté beaucoup en République Tchèque et veut s’étendre à l’Europe occidentale. On peut penser que c’est une stratégie de milliardaire, mais sa fortune parait assez propre, pour l’instant ce n’est pas très inquiétant ». Chloé Woittier

« Il faut prendre des mesures législatives nouvelles sur les médias. Si les citoyens ne veulent plus  payer le contenu, et qu’en plus Facebook, Google se placent comme intermédiaire, faisons payer ses intermédiaires. Trouvons d’autres financements de la presse ». Guillaume Duval

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