Gouvernement : Oublier les associations !

Les Français et l’action associative.

Un « sondage OpinionWay pour HelloAsso » mené auprès d’un échantillon de 1.144 personnes fin septembre, faisait ressortir les éléments suivants :

  • 65% des activités extra-professionnelles, scolaires ou universitaires des personnes interrogées (le sport en club, ou en groupe, l’accès à la culture, la solidarité, le caritatif, l’action sociale…) sont permises grâce à une association.
  • Une famille sur deux en France est engagée dans une association à titre bénévole, ou pour une aide ponctuelle.
  • 90 % des sondés jugent que les associations permettent de créer du lien social
  • 85 % estiment qu’elles manquent de moyens financiers
  • 72 % pensent que les pouvoirs publics ne soutiennent pas suffisamment les associations

Ce dernier item a trouvé une illustration bien verte dès le lendemain, mardi matin 16 octobre 2018, au moment de l’officialisation du remaniement gouvernemental.

« Les 1,3 million d’associations et les quelques 21 millions de Français qui se déclarent engagés dans le monde associatif peuvent légitimement se demander qui est leur ministre de tutelle. La mention « Vie Associative« , qui figurait jusqu’à avant le remaniement dans l’intitulé du portefeuille de Jean-Michel Blanquer, est tout simplement rayée de la liste », observe HelloAsso, il s’agit là d’un « symptôme du peu de reconnaissance à un secteur pourtant capital « concentrant  » selon les chiffres 9 à 10 % de l’emploi privé » ».

« Si le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, était jusqu’au remaniement »en charge de la jeunesse et de la vie associative », il n’est désormais plus en charge que de la jeunesse ». « Même oubli symptomatique dans l’intitulé de son secrétaire d’Etat Gabriel Attal, qui fait son entrée au gouvernement pour s’occuper « de la jeunesse et de la mise en place du service national universel » ». « Après les coupes budgétaires dans les contrats aidés, la suppression aujourd’hui d’un ministère en charge des associations est une nouvelle preuve du peu de considération que porte ce gouvernement au monde associatif en France ».


Mikaël Lozano, La Tribune, titre original : « La vie associative, grande oubliée du remaniement ? » – Source (Extrait)


 

6 réflexions sur “Gouvernement : Oublier les associations !

  1. fanfan la rêveuse 20/10/2018 / 8h31

    Bonjour Michel,
    C’est comme tout, je pense qu’il y a du tri à faire dans cette catégorie.
    Ne vous énervez pas, je m’explique.

    Entre couper les vivres et donner démesurément, l’intelligence serait certainement de trier de façon plus sérieuse.
    Ainsi lorsque l’association est « vitale » aide aux plus démuni par exemple, il est évident qu’il faut un soutien, par contre lorsque cela ne l’est pas, c’est aussi à l’association de se remonter les manches pour subvenir à son fonctionnement.
    Je sais bien que je vais faire hurler certains, mais il faut remettre chaque chose à sa juste valeur.
    Je vous donne un exemple concret qui m’irise le poil. Je connais une personne qui est au sein d’une association pour la découverte de la musique classique en milieu rurale. Très bien, je n’ai rien à redire. Ou je m’agace, c’est que la présidente de cette association ne compte que sur des subventions, et pas des petites sommes, je suis outrée, pour faire fonctionner cette association. Elle fait venir de grand noms de l’étranger qui demande des sommes importantes, prends en charge leurs frais de transport et d’hébergements et de restaurations.
    Qui finance Michel ? En très grande majorité la région, le département etc, il faut vous dire que cette dame est connu, et quelques grands noms comme Dior par exemple. Cette association est toujours dans le négatif, aucune de ses manifestations ne couvrent ses frais, ceci plusieurs fois par an, il me semble 3 fois. Là il y a un problème !
    La personne que je connais lui a expliqué que fonctionner ainsi n’était pas normal, qu’il fallait voir à la baisse les objectifs, rien à faire, cela continue alors que c’est la disette pour une majorité…
    L’erreur Michel est de donner trop facilement pour certains, alors cela semble normal, profitons en…Pauvre France !
    En attendant d’autres n’y arrivent plus…

    Sur ces écrits qui m’ont encore agaçées, je vous souhaite une très belle journée Michel !

    • jjbey 20/10/2018 / 9h13

      Il y a association et association, celles « bien pensantes » et les autres.

      Ce n’est pas la même chose de promouvoir la musique (je reprends l’exemple) en milieu rural et de faire venir à grands frais des musiciens bien rémunérés que de soutenir des migrants qui veulent échapper au pire.

      Si vous faites la promotion de laïcité, ouille ouille ouille, mais surtout ne vous avisez pas de défendre les services publics …

    • Libres jugements 20/10/2018 / 17h21

      Bonjour Françoise,

      Certainement qu’en lisant ma réponse au sujet des associations, vous allez trouver que je suis à la fois trop dur et certainement trop souple.
      Je m’explique.
      Les associations qu’elles soient-elles, pâtissent de la déficience de l’État en matière d’accompagnement sociétal à différents niveaux, culturels, sportifs, cultuels, sociaux, à bon nombre de niveaux de la vie, etc.

      Ainsi si bon nombre d’associations caritatives existent (et font un travail remarquable) c’est bien par manque (la plupart du temps) d’un pouvoir d’achat anormalement bas d’un trop grand nombre de nos concitoyens, ne serait-ce que pour survivre… le mieux serait de pouvoir vivre décemment. Armée du Salut, Croix-Rouge, secours populaire, banque alimentaire, etc.

      Ainsi si bon nombre d’associations humanitaires existent et font un travail remarquable c’est bien à cause de la cupidité des gouvernements, des hommes, d’intérêts économiques. Médecins sans frontières, handicap international, etc.

      Ainsi pour nombre d’associations sportives existantes qui vivaient, évoluaient, organisaient, promouvaient des activités saines et nécessaires, se voient aujourd’hui privées de subventions, d’aides à l’embauche d’encadrements, dans l’obligation de ne plus assurer un service à leurs adhérents.

      Sans oublier nombres d’associations à but exclusivement ludique, de rencontres générationnelles ou intergénérationnelles, peintres, potiers, photographes ou cinéastes, joueurs : de cartes (Tarots, Belotes, etc.) ou d’échec, de go ou de dames, ou autres; marcheurs, escalade, randonnées, excursionnistes, boulistes ou aqua-gym, théâtreux ou musiciens, etc qui ne « vivent » le plus souvent que grâce à la perception de cotisation.

      Profitons-en dans le lot pour dénoncer la disparition de tous ces encadrements sociaux qui faisaient un travail souvent en en sous marin au niveau des banlieues et que le plan « banlieues » de Macron a lacement abandonné, laissant ainsi s’étendre de véritables ghettos, remplient de guets-apens, lieux d’associalisations, de diffusion d’idéologies extrémiste et communautariste, etc.

      Certes il faut dénoncer les points négatifs de certaines associations. Commençons par rappeler le but des associations régies par la loi 1901 qui affirment que ce type d’association ne peut ni faire de bénéfices, ni rémunérer ses dirigeants (les remboursements de frais étant strictement encadrés et surtout non reguliers)

      Je pense en cela à une personnalité comme M Crozemarie (l’affaire des dons pour la recherche du cancer, détournés à son profit), Bernadette Chirac et ses pièces jaunes (qui pour ces déplacements en province exige hôtel, restaurant, et véhicule de luxe (le montant des frais payés lors de son passage dans la ville de Montélimar a défrayé la chronique), David Douillet toujours affecté à la recherche des pièces jaunes qui possédaient une Porsche Cayenne au nom de l’association. Ce bon docteur Bernard Kouchner qui en excès de vitesse disposait par Médecins sans frontière d’une Ferrari …

      De ces « associations » d’aides et services à la personne (locales, régionales ou nationales), ADMR, etc., et j’ajouterai, ce que je pense être une ineptie, déjà au niveau du fisc (absence d’impôts sur les bénéfices, souvent absence d’impôts locaux (locaux prêtés gratuitement avec privilèges sur l’électricité, eaux, commodités), tout au moins vis-à-vis de certaines entreprises (PME), et par contre employeurs de centaines, voire milliers (et oui) d’employés rémunérés en toutes légalités exerçant dans nombres associations. Autrement dit des entreprises sans avoir réellement le souci des déclarations fiscales.
      Certaines associations utilisent d’ailleurs les services de personnes exerçant sous le régime de l’auto entreprenariat – sans déplacer le problème ni parler des contraintes de ce régime, sans pour autant prétendre que c’est la solution idéale, à la limite je pense que lorsque la nécessité de recourir à une professionnalisation devient une nécessité, l’emploi d’une personne dans ces conditions, est possible (sans prétendre encore une fois, que c’est la solution idéale).

      Sur les événements que vous citez Françoise, nous avons le cas en Ardèche de certaines associations qui ont un retentissement pour le moins régionale, certaine nationale, d’autres internationaux. (La course cycliste de l’ardéchoise , plus de mille participants y compris internationaux, Concerts « Aluna » quatre jours, plus de trente-cinq mille participants (Portée régionale), Le raid des gorges de l’Ardèche, plus ou moins 500 participants (participation internationale), la descente du cours de l’Ardèche entre six cents et huit cents participants selon les années (participation internationale), sans parler des organisations plus locales, festivals, expositions, concerts divers, etc. Toutes ces associations à la base composées d’un bénévolat actif ne pourraient organiser valablement les activités citées, sans subventions municipales, intercommunales, départementales, régionales et solliciter le sponsoring. Ces associations offrent plus que la satisfaction à leurs participants, ils apportent un grand supplément financier aux commerces locaux.

      Pour en terminer, permettez que je reprenne ce que je disais en introduction, l’activité des associations ne devrait jamais pallier le manque d’efficience des communautés, de l’État. Retournons-nous alors sur la répartition budgétaire de l’État et dénonçons la spoliation de certains ministères au profit de celui des armées sans oublier d’exiger que tout à chacun paye un impôt sur les diverses rentrées financières. Que soient jugés tous les détournements financiers sans tenir compte des personnalités, entreprises, à qui ils appartiennent.
      Vous avez sollicité ma position sur les associations, bien évidemment ma réponse n’est pas figée et pourrait évoluer en fonction d’arguments.
      Vous souhaitant un excellent week-end pour vous et les vôtres
      Cordialement
      Michel

      • fanfan la rêveuse 20/10/2018 / 17h45

        Sur le fond je suis en accord avec vous Michel qu’en à nos dirigeants.

        C’est l’abus que je dénonce, 15 000 euro pour 50 entrées n’est-ce-pas exagéré (exemple cité) , cela depuis 5-6 ans.
        Les subventions sortent des impôts que nous payons. Comment peut-on accepter cela ? Et distribuer aussi facilement l’argent des contribuables.
        Dans notre villages nous avons des associations, elles ne fonctionnement pas ainsi et vivent, les aides leur sont versées mais dans l’ordre du raisonnable. Et même si une association ne doit pas faire de bénéfices, ce que je sais, sa gestion doit permettre de financer au moins une partie des frais pour l’année et non vivre exclusivement de subventions.
        Il faut revoir notre copie, le fonctionnement actuel ne peut plus être.

        Attention je ne dis pas que le gouvernement a raison, je trouve extrême de couper les vivres, il faut étudier les dossiers plus sérieusement et mettre des priorités aux bons endroits, où il y a un réel besoin humain.

        Vous avez parfaitement le droit d’avoir votre pensée comme j’ai la mienne Michel, partager c’est progresser dans sa pensée 😉
        A bientôt !

  2. Pat 20/10/2018 / 15h54

    L’argent se faisant plus rare, chacun va commencer par tirer la couverture à lui en expliquant que son association est plus importante que celle du voisin et qu’il lui faut davantage de subventions…
    En ce domaine un tri existe déjà et il faut montrer patte blanche pour obtenir quoique ce soit…

    Si il y a corruption encore faut-il le prouver avant de dénigrer et de juger du plus méritant.
    Beaucoup d’associations sont dynamiques en France et tentent de récolter de l’argent par divers moyens.
    Bravo à elles mais le fait que les aides diminuent malheureusement ne doit pas nous inciter à nous bagarrer pour le bout de gras mais à trouver des alternatives.

    • Libres jugements 20/10/2018 / 17h45

      Beaucoup de sagesse mais portons notre attention sur les vrais problèmes que sont : « pourquoi tant d’associations doivent supplanter le manque créé par les décisions, lois, décrets et la gouvernance de l’état … »

      Voir éventuellement la réponse que j’ai faite dans un commentaire (ce n’est nullement une fin de non recevoir, juste que j’ai déjà beaucoup argumenté, je suis prêt a en discuter aussi en dehors de ce blog (Mon E mail mcgrospierres@gmail.com)

      cordialement
      Michel

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