IVG – Des gynécologues réagissent

Selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français les propos anti-IVG du gynécologue au micro de Quotidien ne sont en aucun cas représentatifs de la profession.

La majorité des gynécologues sont « au service des femmes dans toutes les situations de leur vie, et l’IVG en fait naturellement partie« , a assuré le 13 septembre le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) dans un communiqué envoyé aux rédactions. Le collège réagit aux propos de Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues (Syngof), qui a assimilé l’interruption volontaire de grossesse (IVG) à un homicide.

Le 11 septembre en effet, le gynécologue a assumé au micro de Quotidien, sur TMC, son refus de pratiquer des IVG, arguant que les gynécologues ne sont « pas là pour retirer des vies« . En face, la journaliste Valentine Oberti lui a répondu que « ce n’était pas un homicide de faire une IVG« , ce à quoi Bertrand de Rochambeau a rétorqué : « Si, madame. »

Les gynécologues « continueront d’assumer leur rôle auprès des femmes »

« Des remarques isolées de l’un ou l’autre praticien à titre personnel, ne peuvent en aucun cas être considérées comme représentatives de notre profession, qui assume et continuera d’assumer son rôle auprès des femmes de France« , a déclaré le CNGOF. Le gouvernement a pour sa part « fermement » dénoncé les propos de Bertrand de Rochambeau, et rappelé que l’IVG était un droit fondamental.

Le CNGOF a néanmoins précisé qu’une clause de conscience « accompagne tous les actes médicaux » et permet donc à un médecin de ne pas pratiquer une IVG s’il ne le souhaite pas. L’instance a toutefois souligné que la loi impose aux praticiens récalcitrants « d’expliciter immédiatement » leur refus à la patiente « et de l’orienter sans délai vers un confrère prêt à effectuer cet acte« .

L’instance a par ailleurs tenu à rassurer : « La clause de conscience s’exprime de moins en moins » dans la jeune génération de gynécologues, « si bien qu’il n’y a pas et n’y aura pas dans notre pays (contrairement à certains de nos voisins), de conflit d’intérêt entre la clause de conscience des médecins et le droit des femmes« , assure le communiqué.

Cependant, le CNGOF pointe des dysfonctionnements : « Les manques de personnels médicaux mettent toutes les activités de gynécologie obstétrique en tension, ce qui peut altérer aussi, et c’est regrettable, le parcours des femmes en demande d’IVG. » Aussi l’instance assure-t-elle qu’elle restera « vigilante sur la disponibilité de l’IVG sur tout le territoire national« .

Le CNGOF est la société savante (association d’experts qui fait autorité) des gynécologues et obstétriciens. Elle est distincte du Syndicat national des gynécologues (Syngof), qui est un syndicat professionnel.


La rédaction d’Allodocteurs.fr France Télévisions – Source


Le quotidien « La Croix », qui se flatte d’être un modèle de modération et de charité chrétienne, vient de faire une surprenante courte échelle aux excités de La Manif pour tous. Le 6 septembre, une partie de ses abonnés ont reçu une « publicité » et un « appel aux dons » émanant de cette charmante association, qui s’est trouvé un nouveau cheval de bataille avec le projet d’ouverture de la PMA à toutes les femmes.

C’est une première pour le journal catho, propriété des augustins de l’Assomption, qui avait pour religion, jusqu’à présent, de ne diffuser que des pubs commandées par des sociétés commerciales ou par des associations humanitaires.

 Jamais par des partis politiques, comme c’est le cas de La Manif pour tous, qui a demandé — et obtenu — ce statut en 2015.

L’initiative a déclenché une rébellion de fidèles, comme en témoigne la flopée de lettres de lecteurs publiées par « La Croix » le 10 septembre.

Le directeur du journal leur a répondu en leur assurant que « cette insertion publicitaire n'[avait] rien à voir avec la ligne rédactionnelle de « La Croix » sur ces sujets. Laquelle demeure inchangée ».

Un chef-d’oeuvre de jésuitisme, comme dirait le pape François, quand on sait que le quotidien applique en principe la ligne du Vatican et que le Saint-Siège reste fermement opposé à la libéralisation de la PMA…


Lu dans Le Canard Enchainé du 12/09/2018


 

2 réflexions sur “IVG – Des gynécologues réagissent

  1. tatchou92 17/09/2018 / 21h57

    Plus de 40 ans après la loi VEIL, les réacs de tous poils ne désarment et ne désarmeront pas. Restons vigilants, et observons aussi ce qui se passe à l’est de notre pays.. pas très réjouissant !

  2. jjbey 18/09/2018 / 15h33

    La LIBERTE n’est toujours pas complètement admise dès lors qu’il s’agit de celle des femmes à disposer de leur corps. Que ce responsable syndical fasse valoir sa clause de conscience est aussi un droit mais il ne saurait le faire es qualité de responsable d’une organisation de gynécologues.

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