Quel regard Caroline Poggi et Jonathan Vinel portez-vous sur l’expansion des sources médias, l’accès pratiquement libre aux informations érotiques et pornographiques … MC
En quoi le rapport au porno est-il genré pour vous ?
- Caroline Poggi – Une fille qui regarde du porno, c’est moins accepté par la société. C’est le même problème pour la masturbation et pour le sexe en général. Le contenu est pensé pour les hommes. Et puis le porno féminin comme celui d’Erika Lust, je n’aime pas du tout. Elle refait finalement les mêmes choses que chez les hommes. Elle essaie de trouver une forme marrante mais qui fait vite racoleur. C’est hyperfroid, hyperdéfini, je ne trouve ça ni beau ni touchant. C’est un produit, une recette. Je préfère le porno amateur pour la sincérité qui s’en dégage.
Quelle scène de sexe vous hante ?
- Jonathan Vinel – Je pense que ce sont les castings de Pierre Woodman. Je les ai découverts assez tôt et ils ont servi de point de départ pour Notre héritage.
- Caroline Poggi – Crash de David Cronenberg, un choc érotique à 16 ans.
En quoi le porno peut-il changer notre rapport au sexe d’après vous ?
- Caroline Poggi – On copie, ça ouvre un champ des possibles. Parce que tout ce qui existe peut exister en version porno, même le hand spinner ! Après, ça peut aussi être très violent dans l’esthétique du corps. Avoir ces images de corps porno “parfaits” peut paradoxalement inhiber.
- Jonathan Vinel – Oui, il se dégage du porno une forme de mensonge du corps, comme par exemple avec l’opération que beaucoup d’actrices font pour que leurs lèvres ne dépassent pas, comme une Barbie. C’est hyperangoissant pour une fille. Et puis le porno est très codifié, ça ferme dans le sens où le risque est de finir par se regarder baiser.
Est-ce qu’il vous arrive de ressentir un manque de porno ?
- Jonathan Vinel – Je ne pense pas. J’aime bien composer mon propre porno dans ma tête.
- Caroline Poggi – Moi non plus. L’esthétique du porno est présente partout, détournée par la publicité et sur Instagram. C’est l’esthétique dominante.
Propos recueillis par Bruno Deruisseau- Les Inrocks – Titre éponyme – Source
Bonjour Michel,
Je ne vois pas en quoi le porno peut être positif pour nos jeunes. Il est plus sain et bien plus beau de laisser l’inné se mettre en place, puis cheminer avec l’autre dans l’amour, il me semble.
Personnellement je ne trouve rien de beau et de romanesque dans le porno, cela est même écoeurant.
Belle journée à vous Michel !
🙂
Ok comment faire pour grandir