Parcoursup et les suppliques des banlieues

« PARIS ne veut pas de nous ! Ce sentiment s’est profondément installé dans l’esprit des jeunes du département « 9-3″, depuis l’ouverture de Parcoursup. Pas une permanence parlementaire sans que je reçoive des bacheliers complètement abattus par le fait de n’être acceptés dans aucune fac parisienne, et qui me demandent d’appuyer leur demande d’affectation auprès du rectorat. »

 Chez les étudiants de banlieue, c’est une véritable poussée de pessimisme, voire de parano, que décrit Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental du «9-3».

Et l’élu de renchérir : « Depuis six années que je préside la Seine-Saint-Denis, je n’ai jamais été autant interpellé sur les questions d’accès à l’enseignement supérieur, alors même qu’elles ne relèvent pas de mon champ de compétences. »

Toubon ou tout faux ?

Le 8 août, saisi par une dizaine d’acteurs du département (élus, syndicats, parents d’élèves, etc.), le défenseur des droits, Jacques Toubon, a décidé d’ouvrir une instruction sur le fonctionnement de la nouvelle plateforme d’admission dans les facs.

A l’image de Stéphane Troussel, lesdits acteurs s’inquiètent « des algorithmes ou des modalités de sélection locaux conçus par les établissements » ; ceux-ci « laissent planer un doute très sérieux sur le choix des critères (…), qui pourraient être autant sociologiques que géographiques ». Hantise de la discrimination…

Recteurs cachottiers !

A une semaine de la rentrée, la nervosité ambiante est nourrie par l’opacité du système. « Le recteur de Créteil nous avait promis, pour le mois de juillet, un état des lieux chiffré sur les résultats d’affectation des étudiants. Il ne nous a toujours pas communiqué la moindre donnée.


Lu dans le Canard enchainé- 29/08/2018


 

3 réflexions sur “Parcoursup et les suppliques des banlieues

  1. bernarddominik 01/09/2018 / 11h15

    Éliminer les indésirables des quartiers populaires des facs élitistes de Paris est surement un des buts cachés de ce nouveau logiciel.
    Les énarques et cadres sup ne veulent pas mélanger leurs enfants avec la populace.

    Et si on mettait Paris au même niveau que les autres départements pour l’enseignement, en supprimant le classement des professeurs et donc répartir les meilleurs dans toutes les facs et non plus à Paris, et au passage si on imposait au ministères de la culture et de l’éducation de dépenser autant pour un provincial qu’un parisien on aurait fait un pas substantiel vers l’égalité.

    • Libres jugements 01/09/2018 / 15h34

      Faire un rapide constat sur le décalage scolaire entre un lycéen « des banlieues » et un lycéen « des arrondissements » aisés des métropoles est hélas trop facile.
      Étudier et remanier l’environnement-l’habitat, les contextes sociaux culturels ouvrant la porte aux communautarismes analyser les discordances des banlieues est un tout autre exercice qui mérite temps, volonté de changement et argent de l’État.
      Mais laisser « en l’état » de ghetto, d’abandon, permet de designer plus facilement les exactions, comportements, incivilités, etc.

  2. jjbey 01/09/2018 / 23h34

    Sont fous ces banlieusards, prétendre se placer au même niveau que les petits du seizième arrondissement. On aura tout vu ils osent brandir la devise de la République et surtout agiter son deuxième terme. La bourgeoisie ne saurait subir ce qu’elle ne supporte plus à savoir l’Egalité des citoyens.

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