L’asile, c’est de la folie !

Et comment va la psychiatrie ?

De plus en plus mal, merci. À Amiens, le personnel de l’hôpital psychiatrique mène une grève interminable depuis le 15 juin pour obtenir pas moins de 60 postes de soignants.

Ils sont fous, ou quoi ?

En novembre, la députée En marche ! Barbara Pompili avait elle-même dénoncé la « faiblesse hallucinante des effectifs, qui transforme cet hôpital en vaste garderie ». La députée ne s’était pas remise de voir certains malades sanglés ou assommés de médocs, le regard vide, «  réduits à l’état de morts-vivants », disait-elle, comme au bon vieux temps des asiles…

Le plus dément, c’est qu’Amiens n’est pas une exception. Selon « Le Monde » (19/8), « entre 2010 et 2016, près de 300 000 personnes supplémentaires ont été suivies en psychiatrie », avec des moyens en berne.

Un peu partout, infirmiers et aides-soignants dénoncent une situation « indigne ». Mais, pour obtenir des créations de postes, ils sont priés de s’accrocher : 26 jours de grève à l’hôpital psychiatrique du Havre, 66 jours à Rennes et même 18 jours de grève de la faim à l’hôpital du Rouvray.

En janvier, la ministre Agnès Buzyn avait promis des « mesures d’urgence » pour la psychiatrie, « parent pauvre » de la médecine, qui n’a pas bénéficié d’un vrai « investissement depuis des années ».

Résultat, six mois plus tard : pas de lits, de sous, de personnel. Mais une « feuille de route », pondue le 28 juin, avec 37 mesures pétaradantes, du genre « développer la prévention » ou « promouvoir la e-santé mentale ». Les e-malades vont déjà mieux ! La question des moyens, elle, tient en une petite ligne : le ministère propose de « préserver le budget de la psychiatrie à partir de 2018 ». C’est trop !

Pas de hausse, donc, pour le « parent pauvre », qui reste toujours aussi pauvre.


Signé I. B. dans le Canard Enchainé – 22/08/2018


 

5 réflexions sur “L’asile, c’est de la folie !

  1. bernarddominik 29/08/2018 / 19h15

    Oui et en plus les réorganisations des divers secteurs imposent des déplacements toujours plus longs. A Marseille une partie du secteur est a été déplacé au sud de Marseille. En transports en commun 2h en voiture aux heures de pointes 1h30. Certains malades renoncent aux soins

  2. jjbey 29/08/2018 / 23h58

    Faut de l’argent pour tout cela et on ne peut tout à la fois servir grassement les actionnaires et utiliser une partie des richesses produites à des actions à caractère social. LE CHOIX EST FAIT.

  3. fanfan la rêveuse 30/08/2018 / 7h00

    Bonjour Michel,

    Encore un triste constat !
    Comment en somme nous arrivé là ?
    Comment est-ce possible de penser ainsi ?
    Je ne sais pour vous, je me sens si impuissante face à tous ceci…
    Bonne journée Michel

    • Libres jugements 30/08/2018 / 14h43

      Les démolitions des acquis sociaux ont été programmés petit à petit. Elles ont commencé dès la rédaction de la Ve république et chaque fois accompagnés d’arguties semblant très pertinents. En acceptant chaque fois de petites transformations, nous voilà arrivé aux situations catastrophiques d’aujourd’hui.

      Fraternellement
      Michel

  4. tatchou92 30/08/2018 / 14h00

    Cachez, enfermez ces malades que je ne saurais voir..
    Coup de chapeau aux familles et valeureux soignants.

    La psychiatrie, c’est comme la vieillesse, çà fait peur, çà coûte cher, ne rapporte rien..

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