Réflexions sur la Bioéthique

[…] Parler de bioéthique, c’est d’abord différencier morale et éthique.

La morale, ce sont des règles de conduite normatives fondées sur des valeurs relatives et auxquelles on s’oblige. L’éthique est quant à elle une régulation impartiale de l’action établie par la société à partir d’une réflexion argumentée, qui fait donc appel à la raison et à l’autonomie de la pensée. Il y a donc dans l’éthique une nécessité de justifier ce qui est énoncé qu’il n’y a pas dans la morale.

Débattre de bioéthique ne consiste pas à opposer des morales inconciliables, mais à distinguer des opinions dans leur pluralité et en conscience, pour parvenir à les réguler selon ce qui semble le plus juste.

La bioéthique touche les problématiques d’accès aux droits, d’autonomie, de dignité, de liberté individuelle, de libertés publiques, de liberté de conscience, de responsabilité individuelle et collective, tant de sujets qui tiennent à cœur aux militants laïques.

Elle se fonde sur quatre principes : le respect de l’autonomie du sujet, la bienfaisance, la non-malfaisance, et la justice. Le principe de bienfaisance implique toujours une conception déterminée du bien, il revient à dire : « traite autrui comme tu voudrais être traité ». Une personne est dite autonome si elle est libre et capable. Respecter l’autonomie d’autrui suppose donc des conditions : information nécessaire à une prise de décision éclairée, vérification que cette information a été comprise, et vérification de la capacité de la personne à décider. Alors, respecter le principe d’autonomie revient à dire : « traite autrui comme il souhaite être traité ».

Les principes d’autonomie et de bienfaisance se confrontent et parfois même s’opposent. Alors il faut bien déterminer celui qui en dernier ressort doit primer. […]


Christian Gaudray, Source (Extrait)


 

6 réflexions sur “Réflexions sur la Bioéthique

  1. bernarddominik 25/08/2018 / 11h48

    Les 4 principes de l’ ethique énoncés me semblent être aussi ceux de la morale, et cette démontration m’a semblé montrer le contraire de l’énoncé et en certains points me rappellent le cathéchisme. On n’est plus à l’époque oú morale et religion étaient liées. Et je crois bien qu’aujourd’hui ce qu’on appelle éthique c’est l’évolution de la morale occidentale, avec ses valeurs individuelles qui font souvent passer l’individu avant le collectif la morale faisant passer l’immédiateté du besoin avant le devenir de la collectivité

    • Libres jugements 25/08/2018 / 12h35

      bonjour Bernard,
      Qu’importe si cet article vous fait penser a un pensum religieux, a une possible conscience morale d’un autre temps … qu’elle société voulons-nous : celle du « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, un monde d’androïdes, un monde d’équité devant la vie comme devant la mort, …

      Citation extrait de Wikipédia mais résumant parfaitement mon sentiment sur la bioethique …
       » …. dans ce monde, on apprend que les sociétés anciennes ont été détruites par un conflit généralisé connu sous le nom de « Guerre de Neuf Ans ». C’est l’unique garde-fou motivé par tous les aspects de l’individualisme ou de la culture, ardemment combattus par la société.

      Dans cette société, la reproduction sexuée telle qu’on la conçoit a totalement disparu ; les êtres humains sont tous créés en laboratoire, les fœtus y évoluent dans des flacons, et sont conditionnés durant leur enfance. Les traitements que subissent les embryons au cours de leur développement déterminent leurs futurs goûts, aptitudes, comportements, en accord avec leur future position dans la hiérarchie sociale. Ainsi, les embryons des castes inférieures reçoivent une dose d’alcool qui entrave leur développement, les réduisant à la taille d’avortons, et sont traumatisés par tout ce qui concerne la nature ou les fleurs. Cette technique permet de résoudre les problèmes liés aux marchés du travail en produisant un nombre précis de personnes pour chaque fonction de la société, nombres déterminés par le service de prédestination.

      Les membres des castes inférieures (Delta et Epsilon) sont produits en série (comme les Ford T) par un procédé de division cellulaire au stade qui suit la fécondation in vitro d’un ovule (le procédé Bokanowsky), ainsi un atelier d’usine « taylorisée » peut être équipé de machines identiques conduites par vingt-quatre, quarante-huit ou quatre-vingt-seize ouvriers jumeaux absolument identiques (On parlerait actuellement de clones).

      Une fois enfants, les jeunes humains reçoivent un enseignement hypnopédique qui les conditionne durant leur sommeil, créant une morale commune profondément ancrée dans les subconscients de chacun. Les castes supérieures apprennent ainsi à mépriser les castes inférieures tout en sachant leur nécessité. Plus précisément, la société est séparée en cinq castes :

      les castes supérieures :
      Les Alpha en constituent l’élite dirigeante. Ils sont programmés pour être grands, beaux et intelligents. Ils sont vêtus de gris.
      Les Bêta forment une caste de travailleurs intelligents, conçus pour occuper des fonctions assez importantes. Ils sont vêtus de vert.

      les castes inférieures :
      Les Gamma constituent la classe moyenne voire populaire. Ils sont vêtus de kaki.
      Les Delta (vêtus de marron) et les Epsilon (vêtus de noir) forment enfin les castes les plus basses ; ils sont faits pour occuper les fonctions manuelles assez simples. Ils sont programmés pour être petits et laids (les Epsilon sont presque simiesques).

      Chacune de ces castes est divisée en deux sous-castes : Plus et Moins. Chacun, en raison de son conditionnement, estime être dans une position idéale dans la société, de sorte que nul n’envie une caste autre que la sienne, contribuant à l’objectif ultime de tout le système social : la stabilité.

      Cette société rend tabou le sujet de la viviparité : l’allusion à la maternité, à la famille ou encore au mariage font rougir de honte aussi bien les jeunes que les adultes. La sexualité y apparaît comme un simple loisir : chaque individu possède simultanément plusieurs partenaires sexuels (entre deux et six par semaine), et la durée de chaque relation est extrêmement limitée (quelques semaines seulement). Les femmes utilisent de nombreux moyens de contraception, appelés « exercices malthusiens », afin de contourner tout risque de reproduction qui échapperait au conditionnement réglementaire.

      Chacun des membres de la société est conditionné pour être un bon consommateur et est obligé de participer à la vie sociale. La solitude est une attitude suspecte.

      Tout le monde dans l’État mondial utilise du « Soma », substance apparemment sans danger qui peut, à forte dose, plonger celui qui en prend dans un sommeil paradisiaque. Le Soma n’a aucun des inconvénients des drogues que nous connaissons aujourd’hui. Il se consomme sous forme de comprimés distribués au travail en fin de journée. Cette substance est le secret de la cohésion de cette société : grâce à elle, chaque élément de la société est heureux et ne revendique rien. Les individus de toutes les castes se satisfont de leur statut par le double usage du conditionnement hypnopédique et du Soma.

      Les humains qui ne vivent pas dans l’État mondial sont parqués dans des « réserves à sauvages » délimitées par de hautes barrières électrifiées. Elles ont été créées par l’État mondial à cause des conditions climatiques et géologiques peu favorables : « Il n’a pas valu la peine ni la dépense de civiliser ». Ces sauvages perpétuent la reproduction vivipare et ont un mode de vie primitif. « 

  2. anne35blog 25/08/2018 / 13h47

    « Traite autrui comme il souhaiterait être traité » « pour moi aussi c’est le plus important » ;
    La lecture du « Meilleur des mondes » m’avait laissée complètement écoeurée!

    • Libres jugements 25/08/2018 / 14h58

      Merci Anne, pour avoir : et passé un moment sur ce blog ; et donner votre avis.

      Si nous pensons a l’époque ou ce livre fut écrit, il donnait une fiction que beaucoup devaient penser qu’elle n’arriverait jamais et pourtant … fécondations in vitro, cultures diverses, clonages, sélections génétiques sont courantes et encore tolerance dans certains pays de la GPA, etc.

      Cordialement
      Bon W-E
      Michel

      • anne35blog 25/08/2018 / 18h59

        Oui et ce n’est pas très gai tout ça!
        Bon week-end itou
        Anne

  3. tatchou92 26/08/2018 / 19h33

    Des débats intéressants, des positions ouvertes et d’autres très rétrogrades, la question est loin d’être tranchée, comme le montrent la fin de vie, la gestation pour autrui, le mariage pour tous, la PMA, la pression des « chapelles » de tous bords.. de toutes religions.

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