Benalla – C’est rien ou un redoutable scandale d’état

Le plus inquiétant est bien le silence total du locataire de l’Élysée.

« Rambo » et le Président …

Déjà présent dès la campagne du futur président, un jeune homme brun à la barbe impeccable et aux cheveux gominés, carrure de rugbyman, son habituelle oreillette à l’encolure, est le seul à escorter dans l’ombre l’orateur…

Il suivra ensuite le vainqueur de la présidentielle dans la Cour du Louvre en marche vers l’estrade et vers son destin. Dans les bains de foule, à tous les meetings, sur le vélo lors des vacances au Touquet, sur les skis dans les Pyrénées, au bord des courts de tennis, sur les plateaux télévisés, lors des déplacements en province… Alexandre Benalla est omniprésent en plus des policiers du service de protection des personnalités (SPO).

Autour de lui et de Vincent Crase, se forme une équipe de gros bras tapageurs équipés de matraques, de grenades de dispersion, pilotant à des vitesses folles le candidat sur les autoroutes, repoussant cameramen et photographes sans ménagement. Ou au contraire facilitant le travail de ceux missionnés par l’agence Best Image, dirigée par une proche du couple présidentiel.

A l’Elysée, Benalla perçoit un salaire mensuel de près de 10.000 euros, dispose d’une voiture et d’un appartement de fonction sur le très chic Quai Branly à Paris.

Le jeune chef-adjoint de cabinet adjoint, participe à tous les briefings sécurité avec les policiers du SPO. Il est même présent le 1er mai quand le préfet de police Michel Delpuech et le ministre Gérard Collomb rendent visite aux troupes. Des policiers et des députés … dénoncent « une sorte de police parallèle » rappelant le triste souvenir du SAC (service d’action civique) de grandes gueules gaullistes (Foccart, Ponchardier, Foucher, Pasqua, Sanguinetti, etc.)

Présent à tous les briefings sur la sécurité

Il était officiellement adjoint au chef de cabinet de la présidence de la République, mais, officieusement, il était donc le monsieur Sécurité du chef de l’État. Comment Alexandre Benalla a-t-il pris une telle importance auprès d’Emmanuel Macron, alors que la sécurité de ce dernier est normalement dévolue au GSPR (groupe de sécurité de la présidence de la République) ?

Benalla, surnommé « Rambo » par certains policiers qui l’ont fréquenté, bénéficiait d’une « carte blanche », nous expliquaient hier des photographes de presse. Un électron libre à l’Elysée. « Quelqu’un d’extérieur qui vient s’immiscer dans un dispositif comme cela, c’est une source d’emmerdes assurée », expliquait hier à nos confrères de France Info Alain Le Caro, fondateur du GSPR et qui l’a dirigé de 1983 à 1988. […]

Emmanuel Macron, est aujourd’hui protégé par des policiers issus du service de la protection (SDLP) et de gendarmes du GIGN. Mais jamais jusqu’à présent, un civil, même réserviste de la gendarmerie comme Benalla, n’a bénéficié d’autant de pouvoir dans ce dispositif, dans cette proximité, et cette relation de confiance nécessaire avec le chef de l’État. […]


D’après Pascal JALABERT et Xavier FRÈRE – Le Dauphiné Libere – 21/07/2018


6 réflexions sur “Benalla – C’est rien ou un redoutable scandale d’état

  1. bernarddominik 23/07/2018 / 8h09

    Tres inquiétant, ça fait penser aux sinistres SA d’Hitler qui allaient faire le coup de poing contre les manifestants de gauche. Macron est il sur cette voie? La révision constitutionelle, son attitude méprisante, son refus de tout dialogue sur ses réformes sont autant d’indices inquiétants

    • Libre jugement 23/07/2018 / 10h49

      J’ai du mal à comparer Macron aux sombres années hitlériennes -il ne me semble pas être dans les mêmes dispositions ni economiques ni sociales- mais étant de la génération ayant connu le SAC, oui …. bien des similitudes.
      De plus à « force de punir/sous estimer/ponctionner le petit peuple de chômeurs, précarisés, salariés comme retraités », que grince beaucoup de cadres moyens et artisans et dirigeants de certaines PME, pour que s’épanouissent les fortunés français, il y a espoir d’un assaut des revendications lourdes dans peu de temps … Déjà les élections européennes vont étêter le soi-disant non parti En Marche

  2. jjbey 23/07/2018 / 10h02

    Benalla … pourquoi pas Ben Allah, fils de dieu en arabe, ça sonne de la même manière et on résume ainsi la situation.
    Jupiter se donne des fils, ceux qui ont sa confiance et sont prêts à tout pour obéir à la voix de leur maitre. Il y en a plein l’assemblée nationale, les ministères …
    On doit aussi faire régner l’ordre alors il faut des gens de confiance et Benalla est de ceux-là, sa fâcheuse propension à taper fort sur ceux qui expriment leurs désaccords doit être un plus pour le CV.
    Une brute épaisse à 10 000€ par mois payée par nos impôts. Faut bien ça pour justifier de la hausse brutale de la CSG et montrer en même temps que si l’on est pas d’accord le pouvoir a de quoi répondre … et les hommes qu’il faut pour le faire.

  3. marie 23/07/2018 / 14h11

    Pour moi , un seul responsable dans cette affaire Mr Macron, bien sûr des têtes vont tomber, il faut bien des lampistes, et cela va tomber ou bien cette affaire pourrira d’elle-même, ou bien le sieur Benalla sait beaucoup de choses, il faudra alors qu’il se taise, un suicide serait le bienvenu, ou bien une mise « à l’ombre » avec un gros chèque, il y a plein d’hypothèses; mais pour moi, un seul coupable qui lui ne sera pas inquiété, quand je pense à la trahison de Macron sur Hollande, je me dis qu’il vaut mieux ne pas être de ses amis!
    Bon après-midi
    MTH

    • Libre jugement 23/07/2018 / 18h26

      Pas mal analysé … mais attendons d’autres infos vont sortir du « chapeau » … et pas d’la gamine !

  4. tatchou92 23/07/2018 / 14h54

    Vous avez dit République irréprochable ?
    Oui, le SAC, oui les voltigeurs de 1986, poursuivant le jeune étudiant Malik OUSSEKINE..

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