Chapeau melon et parapluies… L’uniforme de la célèbre place financière anglaise, La City de Londres, dissimule la plus gigantesque toile d’araignée de l’évasion fiscale.
Sur les bords, les minuscules territoires d’outre-mer restant de l’empire et qui accueillent les évadés : 110 000 comptes rien qu’aux Îles Vierges.
En intermédiaires, une galaxie de firmes spécialisées dans la fiscalité (optimisée) et la comptabilité (arrangée). Les fonds déménagent, mais reviennent aussi, notamment sous la couverture d’actifs britanniques qui prospèrent dans le très spéculatif marché londonien de l’immobilier.
De luxueuses propriétés s’achètent via des sociétés offshore. Le président des Émirats arabes unis s’est fait pincer dans l’un de ces montages. Les raisons de l’établissement à Londres de 40 % des sièges sociaux des 250 premières multinationales se comprennent mieux.
La City est le carrefour de l’argent, sa lessiveuse mondiale.
Le Brexit l’inquiète et la rassure à la fois. En s’allégeant des contraintes et des régulations fiscales communautaires, elle pourrait accentuer son rôle d’aspirateur des flux financiers gris. D’autres parient sur un affaiblissement : Paris convoite une part du marché et promet à ceux qui rejoindraient la France… des allégements fiscaux.
Patrick Apel-Muller – Source