Un problème ?

Quel problème ?

En vérité les propos de Macron à Versailles posent bien des questions alors que le chef de l’état c’est livré ni plus ni moins a définir une politique générale qui si elle avait été prononcée par le 1er Ministre aurait fait l’objet d’un vote par le parlement, or dans « l’utilisation » du congrès non seulement l’hôte de l’Élysées endosse le rôle de 1er Sinistre (le rendant de fait inexistant) mais ne fait qu’ordonner la feuille de route autant à ses ministres qu’aux parlementaires sans que ceux-ci puissent émettre soit un veto, soit des amendements. La promesse de changer la constitution en rendant possible au président d’être questionné et de répondre renforce l’idée de l’accaparement du rôle de Président premier ministre, autrement ressenti comme une posture dictatoriale sachant de plus le personnage très enclin a usé de décrets, d’ordonnances ou de 49,3 – Il y a donc danger à changer une nouvelle fois la constitution française, Ve du nom. MC


D’après Ellen Salvi, Médiapart – Titre original : « Constitution: Emmanuel Macron veut jouer tous les rôles » – Source (Extrait) 

[…] … Malgré les dénégations d’Édouard Philippe [au lendemain des déclarations du président de la république devant le congrès des parlementaires à Versailles], [au regard d’] un amendement [à la constitution] qui permettrait au chef de l’État d’échanger directement avec les parlementaires, [ce qui amènerait à « empiéter considérablement sur la fonction du premier ministre », Bertrand Mathieu professeur de droit constitutionnel à l’université Paris I, explique-t-il à Mediapart.]

«  Cela affaiblit le premier ministre et politiquement, à terme, cela peut affaiblir le président car il sera désormais dans l’arène, poursuit-il. Le rôle traditionnel du premier ministre, c’est de protéger le président, c’est lui qui encaisse les coups. Là, on va se retrouver dans une situation où c’est le président qui va directement les encaisser. » Pour le constitutionnaliste, le chef de l’État a profondément modifié «  l’équilibre institutionnel » en faisant du Congrès un rendez-vous annuel. » […]


Dans un article signé d’Aurélien Soucheyre dans l’Humanité– Source (Extrait)

[…]  Une atteinte sans précédent au principe de séparation des pouvoirs

Le fait qu’Emmanuel Macron, lors du Congrès de Versailles lundi, ait annoncé qu’il réclame lui-même un amendement sur le projet de loi a mis le feu aux poudres. « Cela porte une atteinte sans précédent au principe de séparation des pouvoirs », a dénoncé Sébastien Jumel. Le contenu même de cet amendement a fortement ému les députés, puisque le président souhaite pouvoir répondre aux parlementaires lors du prochain Congrès. « Ce n’est pas anecdotique : c’est un changement de régime ! S’il y a réponse du président, il y a débat. Cela revient à un discours de politique générale, et il doit y avoir vote. Le président devient responsable devant le Parlement. Il est le chef de la majorité. Quid de l’élection présidentielle au suffrage universel ? Dès lors, plus rien ne la justifie », s’est navré un député

« Au fond, la tribune du Congrès rend fou. Nous l’avons vu avec le précédent président (qui y a défendu) la déchéance de nationalité et nous venons de le revoir », a raillé Jean-Luc Mélenchon. L’insoumis, très critique envers l’actuelle « transition entre la monarchie présidentielle et la monarchie présidentielle absolue », considère cette réforme constitutionnelle comme le point d’orgue de l’une des « sessions parlementaires les plus réactionnaires que le pays ait connues ». […]


D’après Marion Mourgue dans Le Figaro – Source (Extrait)

[…] … «Allons-nous donner un chèque en blanc à M. Macron pour réduire le pouvoir du Parlement?» En une phrase, lundi au Congrès de Versailles, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Christian Jacob, a résumé la pensée de l’ensemble des élus Les Républicains. Pas question de valider une réforme institutionnelle qui remettrait en cause le bicamérisme ou transformerait le Parlement en chambre d’enregistrement. «Avec cette réforme, vous faites prendre au pays le chemin d’un pouvoir technocratique, éloigné du terrain et coupé des réalités», a d’ailleurs insisté Christian Jacob à la tribune en qualifiant le texte de «dangereux».

Depuis des mois, les élus LR montent au créneau pour dénoncer «la régression démocratique» proposée par l’exécutif et rappeler leurs «lignes rouges». Si les élus ne refusent pas la baisse du nombre de parlementaires par principe, les députés LR s’opposent néanmoins à la réforme du mode de scrutin pour les élections législatives avec l’introduction de la proportionnelle quand les sénateurs LR s’inquiètent d’un manque de représentation des territoires. Tous condamnent la révision du droit d’amendement qui nuira selon eux à la qualité du travail parlementaire. «C’est dans la délibération, née des allers-retours entre les commissions et l’Hémicycle, et enrichie par des amendements, que vit la démocratie», explique le député de l’Yonne, Guillaume Larrivé, au risque sinon que «seule la technocratie gouverne le pays». […]