Les luttes citoyennes au quotidien …

Les soulèvements populaires qui les ont précédés la naissance de nos républiques et la personnalité des politiques qui les ont mis en œuvre occupent la première place dans la mémoire collective et les livres d’Histoire.

En réalité c’est a chaque fois tout un peuple de personnes anonymes qui a forgé au jour le jour la société dans laquelle nous vivons, et par de nombreuses actions de courage, de résistance et d’initiative.

Si la France a vécu sous des régimes de royautés, régences, concordats, empires, c’est sous le régime des Républiques que les évolutions sociétales se font en règle générale par ses lois.

Par un ensemble de luttes sociales et de débats de société, les citoyens ont acquis plusieurs droits fondamentaux dont le droit de vote, tardivement pour les femmes, le droit d’association, le droit syndical ou encore l’IVG ou la suppression de la peine de mort parmi d’autres, ainsi que le droit à la liberté de conscience et au libre exercice des cultes, assuré et garanti par la loi de 1905.

Cet ensemble de dispositions législatives a pour conséquence que les citoyens que nous sommes vivent dans un pays civilisé leur assurant un minimum de bien-être et de sécurité.

En revanche, il faut constater qu’en ce qui concerne la vie quotidienne, de fortes inerties perdurent et maintiennent le citoyen en état de dépendance dans de nombreuses situations considérées comme marginales par la société dominante.

Ces inerties sont le produit d’une trilogie composée d’une classe politique peu renouvelée, d’archaïsmes culturels persistants entretenus par les religions et de pressions économiques envahissantes qui  détruisent peu à peu les services publics.

Dans ces conditions, les citoyens n’ont pas d’autre solution que d’entrer en lutte par tous les moyens à leur disposition, à savoir leur propre courage, leur capacité de résistance et leurs initiatives.

Courage, résistance et initiatives sont les trois principaux vecteurs des luttes citoyennes au quotidien.

Il en faut du courage aux personnes en difficulté pour affronter chaque jour l’adversité ; aux personnes et familles à très faibles ressources qui doivent aller quémander leur nourriture voire la récupérer dans les poubelles ; aux personnes handicapées dont les gestes quotidiens leur rappellent sans cesse leurs limites et aux familles qui les aident à vivre le plus décemment possible ; aux parents isolés, la plupart du temps des femmes, qui cumulent problèmes personnels et désir de donner à leurs enfants un avenir meilleur ; à tous ceux qui souffrent, quelle qu’en soit la raison, car il faut du courage pour supporter la souffrance.

Ainsi, par courage et résistance, les citoyens et leurs familles luttent au quotidien pour survivre et maintenir, pour eux-mêmes et pour la société, des conditions de vie que les inerties précédemment dénoncées veulent maintenir en deçà du niveau que la République devrait être en mesure de leur procurer.

Il faudrait du courage aux salariés pour sortir illico manifester leurs réprobations lorsque le JT de 20h délivre sans rougir, que 100 « personnalités » françaises sont devenues milliardaires en très peu de temps et que la fortune d’un Bernard Arnault a augmentée en un an de 13 % et pourtant pas d’impôts sur la fortune ! [Bizarre qu’elles soient désignées « personnalités » auraient-ils une autre valeur que vous et moi ? MC]


Article réalisé d’après un écrit de Michel Canet – Lu dans « UFAL info » N° 65


 

5 réflexions sur “Les luttes citoyennes au quotidien …

  1. bernarddominik 07/07/2018 / 10h47

    Une réflexion intéressante mais que je mets en regard avec une étrangeté de la France, qui écrit pourtant au fronton de ses mairies « égalité » c’est la propention de notre pays à créer des exceptions, des privilèges, comme si la règle commune ne devait pas s’appliquer à tout le monde, privilèges fiscaux pour les députés les magistrats les journalistes, exceptions sur les règles fiscales des comités d’entreprise pour edf et la sncf, retraite plus avantageuse pour les uns, hauts fonctionnaires qui cumulent les pensions privé public, prix de l’eau qui varie de 1 à 10 suivant où vous habitez, impôts locaux et fonciers plus élevés dans les communes pauvres, exemptions fiscales accordées par le ministre des finances.. La France est restée une monarchie, avec un monarque élu qui pendant son mandat songe d’abord à récompenser ses amis par le bon millier de prébendes de l’état.

    • Libre jugement 07/07/2018 / 11h58

      Est écrit aussi « FRATERNITE » alors que tous les enseignements et la morale dictée sont pour l’individualisme …
      Et de « LIBERTE » en laissant ecrire ce que certains veulent où font avec et grâce à leur pognon

  2. jjbey 07/07/2018 / 11h16

    La règle commune n’est pas forcement celle du nivellement par le bas, qualifier d’exception, de privilège l’amélioration de celle-ci est un abus de langage.
    Bien sur que les hauts fonctionnaires n’ont pas eu beaucoup de mal pour s’attribuer ce que l’on peut effectivement qualifier de privilèges. Mais le statut des gaziers celui des cheminots ne sont que le fruit des luttes menées par ces personnels. Courage, résistance et initiatives ne suffisent pas, il faut aussi s’organiser d’où l’importance bien comprise par les salariés de créer leur syndicat

  3. bernarddominik 07/07/2018 / 12h53

    Il est plus facile de lutter quand il n’y a pas de risque.
    Et n’oublions pas que ces avantages obtenus sont au détriment des plus pauvres et des plus fragiles. Car, à moins d’être complètement idiot, il faut reconnaître que ces avantages sont payés par les autres.
    Pour moi ce raisonnement conforte ce que j’affirme: les français sont restés dopés aux privilèges et aux combines.

    Triste mais très révélateur d’un état d’esprit

    • Libre jugement 07/07/2018 / 15h18

      Votre dernière ligne … un moment de lucidité via « Miroir mon beau miroir « ….

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