Le scandale Dépakine

On savait que le nombre de victimes de la Dépakine était effarant, mais, pour la première fois, c’est écrit dans une étude officielle.

Cet antiépileptique, prescrit pendant des années à des femmes enceintes, a provoqué des troubles du développement chez 16.600 à 30.400 enfants.

L’étude, publiée le 22 juin 2018 par l’Agence du médicament et l’Assurance maladie, reprend une fourchette déjà établie par la littérature scientifique : de 30 à 40 % des enfants exposés in utero à ce médicament souffrent d’autisme, de retard mental ou de troubles du comportement !

S’y ajoutent les malformations congénitales, qui ont touché de 2.150 à 4.100 enfants…

Indemniser les victimes coûtera un « pognon de dingue », comme dirait l’autre.

Mais, pour le moment, seul l’Etat a mis au pot. Le labo Sanofi, lui, continue de botter en touche : dans un communiqué, il « conteste fermement les estimations » publiées par les autorités sanitaires ! L’Etat va-t-il aimablement payer la note tout seul ? Pas du tout : pour faire passer Sanofi à la caisse, « des discussions ont lieu », a assuré la ministre Agnès Buzyn, sur France Inter (25/6).

Avec un ton aussi guerrier, le labo doit trembler…


Lu dans « Le Canard Enchainé du Mercredi 27 juin 2018