Macron a-t-il réussit « l’implosion » des droites ?

Pour les conservateurs français, c’est simple, “le défi est de survivre à Macron” titre La Vanguardia. Et voilà une tâche qui ne sera pas aisée tant la droite est divisée, notamment après la destitution de Virginie Calmels, proche d’Alain Juppé et ex-numéro deux du parti.

Cette dernière a eu le tort de critiquer la ligne adoptée par Laurent Wauquiez, qualifiée d’“identitaire et populiste”. “La goutte qui a pu faire déborder le vase, relate le journal espagnol, est un récent tract de LR [Les Républicains] diffusé dans le pays et sur Internet sous le titre ‘Pour que la France reste la France’ et qui dénonçait le ‘communautarisme musulman’.

La stratégie d’intransigeance de Laurent Wauquiez pourrait lui coûter cher, estime de son côté Le Soir, qui s’interroge : “Peut-il être le redresseur de son camp ?” Pas sûr, et encore moins si l’on se souvient du discours du patron des Républicains devant des étudiants d’une école de commerce à Lyon :

Les Républicains isolés sur la scène politique

Pour le quotidien de Barcelone, les Républicains sont dans une position délicate, car ils sont “pris en tenaille” entre le centre droit d’un côté, qui “adhère à la politique libérale de Macron et de son gouvernement”, et le Rassemblement national de l’autre, nouveau nom du parti de Marine Le Pen, auquel s’ajoutent “d’autres forces mineures d’extrême droite”. Une configuration qui isole Les Républicains.

Or le temps presse, aux yeux du quotidien belge, car “les élections européennes [en 2019] seront pour Laurent Wauquiez un premier test électoral”. Et il pourrait bien échouer, par sa propre faute analyse Le Temps dans un éditorial, puisqu’il a fait de Virginie Calmels une rivale dangereuse. “Alors que, jusqu’à l’affrontement de ces derniers jours, personne ou presque ne voyait en elle une quelconque alternative.” La conclusion du quotidien Suisse est féroce : “La droite française est désormais celle de la peur.”

Pari réussi pour Macron ?

Pour La Vanguardia, “les effets collatéraux de la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle française il y a un peu plus d’un an se font encore sentir”. Ce qui a des conséquences très directes sur tout l’échiquier politique, abonde The Times :

Avec Les Républicains en plein effondrement et les socialistes proches de l’extinction, la scène de l’opposition est ouverte pour Marine Le Pen […] et Jean-Luc Mélenchon […].

Pour autant, la La Vanguardia met en garde le président français : “La forme qu’a prise son arrivée au pouvoir et sa politique alimentent aussi un désir de revanche.”


Hugo Florent – Courrier Int. – Titre original Vu d’Europe. “La droite française est désormais celle de la peur” – Source 


 

5 réflexions sur “Macron a-t-il réussit « l’implosion » des droites ?

  1. bernarddominik 24/06/2018 / 11h59

    Ca me rappelle le « moi ou le chaos » de De Gaulle, Macron a réussi son pari d’exploser le PS et les LR en attirant les socialistes et les LR plus proches du centre. Mais , si je peux comprendre que les proches de Juppé ou Pecresse se retrouvent plus prés de Macron que de Wauquiez, en ce qui concerne le PS je ne vois rien de socialiste chez lui. Il faudra bien dire adieu aux services publics à la française, EDF qui a investi tous ses profits et ses capacités d’endettement dans des achats hasardeux de filliales à l’étranger et la SNCF qui a oublié le service des usagers et la continuité du territoire et des services, les controleurs aèriens qui ont discrédité notre espace aèrien etc. Est ce propre à un certain cynisme français? Et là je pense aussi à toutes nos ONG discréditées par des affaires de sexe et d’argent dans les pays où elle interviennent.

    • Libre jugement 24/06/2018 / 12h01

      Noir c’est noir Bernard … mais au bout du tunnel ….

  2. marie 24/06/2018 / 14h17

    Bonjour, je ne cache pas que je suis de droite et bien sûr, je pense que Macron a réussi son pari, il a bien mener la gauche en bateau, en particulier F. Hollande. Je ne suis pas non plus extrémiste, je pense aussi que les politiques de quelque bord soit-ils sont surtout là pour leur propre destinée politique, n’hésitant à jeter aux orties leurs beaux principes si un bon poste est en vue, alors maintenant, j’essaie de ne pas m’énerver, je regarde avec un peu d’amertume de loin la politique à laquelle j’ai crue.
    Bon après-midi
    Amitiés
    MTH

    • Libre jugement 24/06/2018 / 16h02

      Merci beaucoup pour ce témoignage qui je dois le dire me confirme dans l’utilité de ce blog.
      Force est de constater que, au moins depuis le deuxième mandat de Chirac, la société française joue la séparation humaine avec d’un côté les salariés et de l’autre les entreprises et leurs actionnaires, bénéficiaires d’actions financières.
      J’ai quelques souvenirs des notions économiques et financières qui régnaient entre les années 60 et 70; les entreprises étaient satisfaites des résultats lorsque les résultats annules étaient positifs aux alentours de 10 % avant impôts, soient un peu plus de 3 % après celui-ci.

      Actuellement les actionnaires exigent un rendement de leurs capitaux de l’ordre de 15 à 20 %, une valorisation demandée ne pouvant s’effectuer par thésaurisation de placements boursiers au détriment de la production réalisée par le secteur salarial.

      Ce que beaucoup appellent le libéralisme n’est autre que la forme la plus évoluée du capitalisme financier. Le changement de société ne pourra dans ces conditions voir le jour qu’en réformant les mentalités des financiers de par le monde ce qui ne se fera pas hélas, aussi facilement que de l’écrire sur du papier ou prendre exemple sur des révolutionnaires qui au demeurant ont toujours fini par établir des relation commerciales et l’ouverture au libéralisme (les exemples sont légions, Cuba , Chine, Uruguay, Urss, etc.)

      Dans tous les cas merci pour votre commentaire, en vous souhaitant un bon dimanche.
      Michel C.

      Petit rappel : j’écris avec un logiciel.

  3. tatchou92 24/06/2018 / 18h53

    « Adieu veaux, vaches, cochons.. » Vite un sursaut général !

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