Qu’en pensez-vous ?

Dans une interview de Claire Messud parue dans « Les Inrocks, j’ai trouvé cette affirmation :

Le rôle de l’écrivain

n’est pas de juger mais de décrire.

Étés-vous d’accord ?


Pour info : des héroïnes qui servent de trame à la description sociale des USA, correspondant, hélas, cent fois hélas, à l’idée que chacun peut se faire de ce qui sera de mise en Europe, en France sous peu. MC

Un livre à lire. « La fille qui brûle », Claire Messud – Gallimard – 256 p – 20€


En cinq livres, Claire Messud s’est taillé une place de choix dans la littérature américaine. Avec La fille qui brûle, elle s’attaque à la vie d’adolescentes dans une petite ville du Massachusetts. Et poursuit sa réflexion sur l’Amérique, la fiction, les autres.

[…]

On lit ce livre d’une manière spéciale car il sort après le mouvement MeToo. Vous dites : “Grandir, pour une fille, c’est apprendre à avoir peur.” MeToo, dans le milieu littéraire aux Etats-Unis, qu’est-ce que ça a donné ?
C’est encore le début, mais certaines ont parlé. Plusieurs ont dit avoir subi les assauts d’un écrivain, Junot Díaz. Je ne crois pas toutefois que les femmes se soient organisées comme dans le cinéma. On verra. Mais il y a d’autres choses dont on prend conscience. Si on regarde les couvertures des livres écrits par des femmes, par exemple. On tente de vendre chaque livre de femme avec une jolie jeune fille sur la couverture.

Pourquoi situer votre roman dans une petite ville du Massachusetts ?
Royston n’existe pas, mais j’ai beaucoup pensé à une commune qui s’appelle Georgetown, entre Boston et le New Hampshire. Je voulais un endroit où les filles seraient amies à l’école primaire et fréquenteraient le même lycée. Dans une agglomération plus grande, elles auraient sans doute été séparées. Je voulais un endroit où il y ait des gens de la classe moyenne, à laquelle elles appartiennent toutes les deux. Cassie ne grandit pas dans un milieu défavorisé, sa mère est infirmière. Cela dit, il y a une différence sociale avec Julia, et une différence dans ce que l’on attend d’elles. Au moment où elles arrivent au lycée, cela commence à se voir. Le groupe d’ados se divise entre ceux qui iront forcément à l’université et les autres, pour qui ce ne sera pas évident. Dans une grande ville, cela n’apparaît pas de la même façon, les jeunes sont séparés plus tôt, c’est rare qu’à 16 ans on passe du temps avec des amis qui ont des avenirs très différents du nôtre. Dans les petites villes, c’est encore comme ça, les jeunes se voient tout le temps.

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Source de l’ajout : LIEN

La fille qui brule


La critique:

LeFigaro   13 avril 2018

Dans une prose baignée d’intensité, l’auteur de La Femme d’en haut décrit une histoire d’amitié et d’enfance.
Actualitte   16 mai 2018

C’est du grandir qu’il est question dans La fille qui brûle. Grandir chacun à sa façon, chacun avec ses armes. Et tout le monde ne dispose pas des mêmes, loin de là.

 

5 réflexions sur “Qu’en pensez-vous ?

  1. Pat 10/06/2018 / 17h19

    On dit la même chose pour les journalistes. Or même pour eux qui ont une formation, un patron, une éthique…il est difficile de rester totalement objectif…Quant à l’écrivain, qui est-il si ce n’est un quidam qui prend sa plume pour exprimer son goût, son opinion…et heureusement qu’écrire est encore permis à tous et cela de mille façons différentes.

  2. Libre jugement 10/06/2018 / 18h58

    L’affirmation de Claire Messud sur : « Le rôle de l’écrivain n’est pas de juger mais de décrire. » ne me semble pas juste.
    Je prends exemple (entre autres) sur : Jean Jacques Rousseau « Du contrat social » où « Émile ou l’éducation », John Steinbeck, « En un combat douteux », Emile Zola dans sa série « les Rougon-Macquart », Victor Hugo « Les Misérables », Henri Barbusse « Le Feu », Elsa triolet « Le Cheval blanc », et comment lire « La peste » paru en 1947 d’Albert Camus sans voir une relation de la guerre de 40/45, ou encore Henri Alleg « La question », ce livre qui fut ultra censuré, archi contesté, et que toutes les autorités dirigeantes reconnaissent aujourd’hui comme un fait historique indiscutable (surtout pas à l’honneur de certains militaires français qui pourtant « enseignèrent » aux militaires Argentins du temps de Pinochet « leur art de la torture »), etc.
    Ce panel, non exhaustif, d’écrivains, n’ont-ils fait que conter la société dans lequel ils évoluaient sans en induire un jugement ? Michel Clemenceau

  3. Le Jardin Secrêt De Marguerite 10/06/2018 / 20h07

    Il est vrai que l’écriture est observation et ressenti. Selon les époques, la mode, la politique met entre les mains d’un écrivain une plume qui va bien au goût du jour… La censure dure depuis toujours et aucun siècle n’a pu y échapper.

    • Libre jugement 11/06/2018 / 10h54

      Je ne pensais pas aux positions politiques personnelles des auteurs lorsque j’ai « posté » cet ajout, j’entendais dire que la « situation extérieur,la description de la manière de vivre » de la société est souvent décrite si ce n’est directement du moins en toile de fond par les auteurs.

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