“Je ne veux pas qu’un homme me dise quoi mettre »

Pamela Anderson parle de sa vision du féminisme et de la liberté.  Cette femme n’est pas qu’une poupée de Malibu hollywoodienne.

  • […] Au fil de votre carrière vous avez revendiqué une image sexy. Aujourd’hui, certaines féministes le voient comme une forme de message politique qui défend le droit de faire absolument ce que l’on veut de son corps. Qu’en pensez-vous?

Je trouve cela très positif que des femmes engagées revendiquent de plus en plus un sex appeal. Je me bats pour une liberté totale de chaque choix de vie, afin de repenser la notion de féminisme : je le suis, que je sois plus ou moins couverte, ou que je décide de moins travailler pour m’occuper de mes enfants. C’est mon droit. Il n’y a pas une seule façon d’être libre. Je ne veux pas qu’un homme me dise quoi mettre, et pas non plus qu’une femme le fasse ou censure mes choix.

Je m’amuse parfois à dire que la libération sexuelle a aussi entraîné beaucoup de mauvais sexe (rires). Je n’ai rien contre les relations polyamoureuses, libertines, mais pour moi, chacun définit les paramètres de sa liberté. Pour ma part, le meilleur sexe est dans une relation amoureuse et engagée, cela doit paraître surement drôle venant de moi, mais je suis assez classique finalement. Aimer de façon dévouée est une force aussi. Je respecte tous les choix, mais je veux me sentir libre d’aimer comme je le souhaite.

  • Que pensez-vous de la prise de conscience actuelle dans la mode et le cinéma ? […]

Il était grand temps ! De plus en plus de femmes comprennent l’importance d’utiliser leur visibilité vers un éveil, une prise de position, et pour lancer une discussion sur l’époque. Pour moi, ces espaces (tapis rouges, catwalks) ont toujours été discrètement politisés, mais pour la première fois, c’est assumé, […]

  • […] Est-ce que les codes du beau ont changé depuis vos débuts ?

D’une part, les photos ne cachent absolument plus rien, elles montrent chaque détail, ce qui atténue un peu le mythe d’antan, avec ses beaux clichés noirs et blancs […]. Sinon, il n’y a plus un seul canon de beauté typique, mais une diversification de ce que l’on considère beau, et c’est vraiment formidable. […]. On recherche une individualité, un besoin d’être unique plutôt que de ressembler à un modèle pré-écrit.

  • Vous inquiétez-vous des notions de politiquement correct grandissantes ?

Non, pas vraiment. […] … je me dis que tout engagement est un apprentissage progressif au fil d’une vie, et que plutôt que de juger les autres, il faut d’abord apprendre à se regarder.


Propos recueillis par Alice Pfeiffer Les Inrocks – Source (Extrait)