La dette du service publique SNCF, par la faute de ….

Suite à l’article « L’ordonnance Spinetta « paru dans ce blog  (lien) , j’ai reçu l’article ci-dessous qui éclairera sous un autre angle le déficit actuel de la SNCF qui … selon le grand Édouard, chef des Sinistres … doit être partagé …

En vous souhaitant bonne lecture. Merci à JJ. Bey.

Efforts pour partager la dette financière par qui?

C’est l’état qui a créé cette dette en refusant que la SNCF emprunte sur le marché intérieur français comme elle le faisait jusqu’en 1973 auprès des petits épargnants.

Giscard a obligé l’entreprise à emprunter sur les marchés financiers, adieu l’argent des épargnants, vive les emprunts libellés pour certains en Marks. Une inflation à deux chiffres et à cette époque la dette a vite flambée.

Comment alors financer le TGV?

En empruntant, l’état refusant de jouer son rôle d’actionnaire et investissant plus sur le réseau autoroutier que sur le réseau ferré. Dans le cadre de cette volonté gouvernementale la SNCF organisa sa fuite en avant en abandonnant les investissements sur le réseau ferroviaire et plus particulièrement le fret.

La part du marché du transport de marchandise qui était supérieure à 50% s’est ainsi réduite à quelques pourcents aujourd’hui, gonflant le trafic des marchandises sur autoroutes pour le plus grand profit des sociétés à qui on a confié leur gestion. Le capital financier agit sur tous les tableaux. Tout est organisé pour cela. Alors que Spinetta fasse le constat du mauvais état des lignes secondaires, il n’y a rien d’extraordinaire là-dessus, les cheminots dénoncent avec vigueur depuis de très nombreuses années le manque d’investissement hors TGV.

Par contre ce qui relève du dogmatisme c’est l’acharnement à vouloir détruire le statut du cheminot. Statut acquis par la lutte. S’il est protecteur il soumet cette profession aux rigueurs de dispositions qui permettent d’assurer le service public en toutes circonstances y compris les pires. Les cheminots, entre autres, ne sont jamais retraités, ils sont pensionnés c’est à dire que le lien de subordination n’est pas rompu entre l’employeur et le salarié mais seulement suspendu et que dans certaines circonstances le « retraité » peut être rappelé.

Question non évoquée : quel rapport y a-t-il entre le fait que les cheminots soient sous statut et la résorption du déficit de l’entreprise? Aucun car ce n’est pas ce statut qui est la cause du déficit mais la volonté politique de faire de la SNCF une vache à lait du capitalisme financier.

J’arrête là mon intervention, mais je suis outré par la falsification qui laisse croire que ce sont les travailleurs du chemin de fer qui seraient responsables de la situation de l’entreprise.

Le mensonge est au pouvoir.


Merci à JJ bey pour cet article documenté


 

7 réflexions sur “La dette du service publique SNCF, par la faute de ….

  1. bernarddominik 28/02/2018 / 21h44

    Apres la SNCF ce sera le tour d’EDF une dette colossale due en partie à des investissements hasardeux à l’étranger (Argentine Italie UK), et en France, un statut du personnel comparable aux cheminots (sauf pour la retraite où une petite soulte a été versée pour faire avaler la pilule à l’ARCO et l’AGIRC qui ont du accepter, avec la complicité des syndicats, des charges nouvelles non couvertes par les cotisations. Rappelons les 3,3 milliards de déficit de la retraite SNCF. Cela déplait à beaucoup qu’on aborde ce sujet, mais j’ai pris pendant 43 ans le train pour aller travailler, et j’en ai vu de toutes les couleurs, les cheminots faisant grève pour le service public ça me fait bien rire. Mais il faut cependant dire que les enarques qui ont dirigé SNCF et EDF pendant des décennies ont montré leur incompétence à diriger des entreprises qui ne peuvent fonctionner comme Bercy.

  2. bernarddominik 28/02/2018 / 22h08

    Des exemples? Pendanr la grève un collègue entend par hasard un échange entre cheminots: le conducteur bloquait un train et des centaines de voyageurs car sa fille était en retard. Mon collègue proteste auprés du cadre SNCF qui était là et se voit menacer pour troubles a l’ordre public! J’en ai une dizaine comme ça vécues par moi même ou des amis proches . J’ai vu disparaître les chantiers navals de la Ciotat gangrenés par les abus des salariés. Les cheminots ont l’avantage de détenir un service indispensable au pays. Mais les féodalités sont appelées à disparaître et à vouloir les défendre c’est leur entreprise qu’ils risquent de détruire. La démonstration de JJ Bey gratte certains où ça les démange mais ne met nullement en avant le cout et la question des amortissements, aucune entreprise ne peut financer ses amortissements par l’emprunt, ce que fait la SNCF. Son discours fait sourire, les cheminots le répètent depuis 40 ans sans regarder la réalité des comptes, comme le bénéfice de 1,5 milliard obtenu en empruntant 2,5 milliards.

    • Libre jugement 01/03/2018 / 11h25

      Bernard, je n’ai jamais fait mystère que tous les commentaires reçus étaient publiés, qu’ils me plaisent ou non, tant qu’ils ne comportaient pas d’insultes caractérisées.

      Toutefois cela ne m’empêche pas de ne pas être d’accord sur la formulation de votre commentaire pour la raison qu’il ne démontre rien … non pas dans le petit détail … mais dans l’intégralité –le fond- du problème du rapport Spinetta.

      Chacun de nous a des exemples d’une ou de quelques personnes toujours malintentionnées, profiteuses, etc. pour autant ces quelques personnes ne sont pas le comportement majoritaire du personnel de l’ensemble des services publics … et quand bien même ils appartiendraient à des classes « dites privilégiées » en matière de retraite, je dis bien « dites » car à bien y regarder, je ne suis pas sûr qu’elles soient si « privilégiées » que cela … et quand bien même elles le seraient, leurs revendications pourraient aider à ce que tous les retraités soient traiter à égalité, ce seraient au moins un acquis qui constituerait un rajustement du pouvoir d’achat, permettant à la France, un regain d’activités commerciales.

      Pour conclure, ne faisons pas comme le gouvernement où les financiers, qu’une réflexion financièrement comptable des salariés du service public ; ne cédons pas au diktat de Bruxelles prônant l’ultralibéralisme jusque dans les services régaliens et par conséquence le tout privatisé.
      Les exemples sont hélas pléthores des états ayant conçu leur gestion sur la privatisation et le désintéressement national des entreprises évoluant sur leur sol ; en dehors des dictatures, des intéressements personnels, tous ont constaté qu’il y avait là une erreur magistrale, dans cette forme de gouvernance.
      Exemple: les hôpitaux anglais est, à ce point significatif de l’erreur à ne pas commettre …

  3. jjbey 01/03/2018 / 12h35

    Le commentaire de Bernard n’est pas surprenant, il montre à quel point l’opinion est martelé et perméable aux mensonges d’état.
    Oui les cheminots sont les premiers défenseur du service public et il n’y a pas de quoi en rire car, contrairement aux affirmations reproduites à l’envie par les médias, chaque journée est déduite, charges « patronales » comprises de la paie du gréviste. Sans les actions des cheminots il n’y aurait pas eu de TGV…… Je ne multiplierai pas les exemples, les instituts d’histoire sont consultables.

    Imaginer un seul moment que la « spécialité » des cheminots est de « prendre en otage les usagers » relève de la maladie mentale.

    Pas plus que les autres professions qui défendent leurs intérêts, les cheminots en viennent à cette extrémité devant le refus de leur direction de négocier, ne se pliant même pas à la Loi qui énonce que l’entreprise doit ouvrir des négociations dès lors qu’un préavis de grève est posé.
    Ce qui compte depuis tout le temps c’est le profit immédiat et même si les suppressions de lignes et autres turpitudes sont nuisible au développement économique des communautés concerné le capital n’hésite pas à commander, (car c’est lui qui est aux manettes), la destruction du service public.

    Ce qui vaut pour la SNCF, on le vit pour tous les services publics et les bureaux de poste fermés, les écoles qui subissent le même sort ne sont pas moins utiles à la population que les hôpitaux et autres maternités bouclées car non rentables … au sens capitalistique du terme. Alors quand les postiers, les agents d’EDF et autres éboueurs [manifestent leur mécontentement], même si je ne connais pas bien leurs problèmes, j’ai plutôt tendance à être solidaire et j’évite de colporter les mensonges fussent-ils officiels.

    Avoir une opinion c’est aussi s’exposer à la critique et je remercie Bernard de s’être exprimé même, et la lecture du présent billet le montre assez bien, notre désaccord est manifeste.

    C’est de l’échange, que l’on s’enrichit intellectuellement parlant bien entendu.

  4. tatchou92 01/03/2018 / 16h51

    Après la poste, EDF, Air France, les Cheminots, demain la RATP ?
    La fonction publique à la moulinette ? Il ne nous resterait que nos yeux pour pleurer ???

    Ayant été fonctionnaire pendant 40 ans, je n’ai jamais eu l’impression d’avoir été nantie, chouchoutée et profiteuse d’un système généreux…ni grassement payée.

    Heureusement que mai 68 est arrivé pour permettre la revalorisation du SMIG d’une part et des grilles salariales d’autre part.
    Nous avons donné comme les cheminots nos nuits, nos weekends, nos fériés pour permettre aux structures de tourner, Nous aimions notre boulot.
    Je pense à mes collègues hospitaliers aujourd’hui, qui en arrivent au burn out et à se supprimer sur le lieu de travail…

  5. Libre jugement 02/03/2018 / 10h49

    “La dette est colossale, il faut réformer !”

    Un leitmotiv revient très souvent depuis l’annonce du gouvernement de réformer la SNCF par ordonnances : “la dette est colossale, il faut réformer !”, serinent en chœur éditocrates établis et médias libéraux. Trois jours de congé de plus que les cinq semaines légales, 100 euros de plus que le salaire moyen en France, et un accès au logement. Voilà en gros les fameux avantages dont peuvent – ou pouvaient, dira-t-on sans doute bientôt – jouir ceux qui assurent la circulation de plus de 67 millions de personnes sur plus de 30 000 km de lignes. On laisse le lecteur juge !

    Source Les Inrocks et nombreuses autres – (Extrait) https://abonnes.lesinrocks.com/2018/03/01/actualite/le-statut-de-cheminot-peut-parler-dun-veritable-avantage-111053626/

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