Qui veut désertifier la ruralité ferme les écoles

C’est une bataille de chiffres dans laquelle chacun accuse l’autre de «mauvaise foi» […] …

 Sauf que, cette fois, les contestations sont d’une autre ampleur et ciblent la mesure phare du programme d’Emmanuel Macron : le dédoublement des classes en CP et CE1 dans l’éducation prioritaire (ZEP).

Début février 2018, les syndicats d’enseignants SNUipp-FSU, SE-Unsa et Sgen-CFDT alertaient sur la fermeture de « beaucoup de classes, particulièrement en maternelle et dans le domaine rural ». [Est dénoncé] une école rurale « dépouillée » et un dédoublement des ZEP « insuffisamment budgété ». […]

Pour JM. Blanquer cela n’est que démagogie !

Le député LR G. Peltier, qu’il « n’y [aurait] plus de fermeture de classes dans les écoles primaires » rurales, rappelant la promesse d’Emmanuel Macron, dans un discours lors de la Conférence nationale des territoires, en juillet 2017.

Agacé, Jean-Michel Blanquer [y va de son laïus autosuffisant]. « Dans chaque département rural de France, on comptera à la rentrée prochaine plus de professeurs par élève que cette année », [dit-il] en évoquant les 3.881 postes qui doivent être créés dans le premier degré, alors qu’il y aura 32.657 élèves de moins.

[ce que le texte ne dit pas, ce sont les lieux où ces élèves seront en moins, néanmoins il est facile de deviner que la ruralité sont ces lieux]

A Jean-Louis Bricout, il rétorque par exemple que son département (l’Aisne) subira des fermetures de classes « bien moins nombreuses que celles qui auraient dû se produire » [l’idée du moins mal que pire est bien en place – MC] compte tenu de la baisse démographique, « huit au lieu de trente ».

Sauf que ça ne colle pas !

… Chiffres à l’appui, la dotation nationale du premier degré, hors postes spécifiques, est de 3.600 postes, précise Xavier Suelves, délégué national écoles du SE-Unsa. Les 32.000 élèves en moins attendus peuvent permettre de récupérer 1.200 postes, soit un vivier de 4.800 postes, alors qu’il en faudrait 7.200 [pour respecter les dédoublements de classe préconisés par le gouvernement]. « Il faut donc récupérer 2.400 postes sur les viviers classiques … qui sont les postes de remplacement, ceux liés à la formation continue et le milieu rural », [CQFD] […]


Marie-Christine Corbier, Les Echos – Titre original : « Bataille de chiffres sur les fermetures de classes en milieu rural » – Source (Extrait)


 

Une réflexion sur “Qui veut désertifier la ruralité ferme les écoles

  1. tatchou92 22/02/2018 / 23h15

    Toujours la même chanson, et les mêmes menaces sur l’école.
    Beaucoup d’inquiétudes sur le devenir de l’école maternelle…
    Qu’ont-Ils en tête ? on est bien loin de la scolarisation de tous les enfants de 2 ans 1/2 dont nous avons tous rêvé.. Qu’en sera-t-il demain?

Les commentaires sont fermés.