Une affaire de femme

Le 19 janvier 2018, des milliers de militants américains manifestaient contre le droit à l’avortement.

À leurs côtés, un soutien de taille : Donald Trump, “honoré et très fier” d’être le premier président à soutenir cette “Marche pour la vie” annuelle.

Sa prise de position remet en question la légalité de l’avortement – un droit acquis aux États-Unis il y a presque un demi-siècle. 

Au lendemain de ce rassemblement, des centaines de milliers d’Américaines, à travers tout le pays, lui répondaient avec une “Marche des femmes” en opposition à sa politique. Rien qu’à Los Angeles, elle a réuni un demi-million de personnes. 

Car désormais les femmes parlent.

D’un pays à l’autre, les problématiques diffèrent : obtenir l’égalité salariale en Allemagne, témoigner sur les agressions sexuelles et le harcèlement dans la foulée du mouvement #MeToo aux États-Unis, revendiquer le droit de ne pas être mère en Chine ou obtenir celui de conduire en Arabie Saoudite.

Mais, quel que soit l’objet de la lutte, le combat est devenu mondial, relayé sur tous les continents via les réseaux sociaux. Et chaque avancée locale participe au mouvement planétaire vers l’égalité entre les femmes et les hommes.

Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, l’universitaire britannique Mary Beard rappelle cette phrase de L’Odyssée d’Homère, qui inspire depuis longtemps les fondations de nos institutions : “La parole est l’affaire des hommes.” Pour briser cette idée ancestrale de la femme réduite au silence, qui hante depuis toujours nos sociétés, celles qui n’ont désormais plus peur de faire bouger les lignes s’expriment.

Une poétesse indienne montre des photos de ses règles sur Instagram ; des femmes guitaristes espagnoles rivalisent avec des hommes dans le milieu du flamenco ; une écrivaine britannique imagine un monde dans lequel les rapports de forces seraient inversés.

Toutes ont un but commun : se rendre visibles et faire entendre leur voix.


Claire Pomarès et Clara Tellier-Savary – Courrier international – source


 

3 réflexions sur “Une affaire de femme

  1. tatchou92 08/02/2018 / 16h27

    …. logique mon cher Watson…

    • Libre jugement 09/02/2018 / 10h12

      Tu parles d’une logique…

      Décidément les différentes églises, réparties sur le territoire des USA, ont plus de pouvoir que les lois des états.
      Mais il est vrai qu’un pays sur lequel a président la république est ordonnée sur la Bible, il ne peut en être autrement.

  2. jjbey 09/02/2018 / 0h30

    Et la statue de la Liberté est de quel sexe?

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