De quel droit !

Prenons deux jeunes ayant le même diplôme, le même âge, le même parcours, qui postulent pour le même emploi. L’un a deux ou trois fois moins de chances d’être recruté que l’autre. Pour les recalés, les compétences ne sont pas en cause, ce sont les origines : les diplômés de l’enseignement supérieur issus de l’immigration et des quartiers populaires figurent parmi les profils les plus discriminés.

Selon un rapport publié en 2016 par l’Observatoire national de la politique de la ville, « un diplômé bac + 5 de plus de 30 ans a 22 % de chances de moins d’occuper un emploi de cadre lorsqu’il est issu des quartiers prioritaires ».

Une enquête de l’Institut national d’études démographiques (INED) va dans le même sens et révèle un écart de taux de chômage pour les enfants d’immigrés non européens de 4 à 5 points par rapport aux jeunes nés en France métropolitaine de parents français.

Ces inégalités ne sont pas nouvelles, mais elles ont tendance à s’accentuer.

Trop souvent les entreprises cultivent l’entre-soi et privilégient des profils de diplômés de grandes écoles de commerce ou d’universités de renom, c’est-à-dire d’établissements auxquels la plupart des jeunes issus des quartiers populaires ont difficilement accès.


Editorial « Le Monde »– Titre original, « Discriminations, les murs à abattre », Source (Extrait)


 

5 réflexions sur “De quel droit !

  1. bernarddominik 08/01/2018 / 17h29

    Cette inégalité n’est pas toujours due au fait d’habiter un quartier défavorisé mais trés souvent à la manière de s’exprimer. J’ai vu des personnes recalées à l’embauche, non à cause de leurs qualifications, mais de leur langage chatié, qui ne gêne pas pour un technicien, mais est rédibitoire pour négocier, et plus particulièrement, négocier à l’international. En revanche, je n’ai jamais vu de refus du à l’origine (dans mon secteur d’emploi, métallurgie puis finance).

    • Libre jugement 08/01/2018 / 18h08

      Tout comme moi retraité depuis un certain temps, votre commentaire manque, peut-etre, d’actualité.
      Aujourd’hui ou le chômage est du essentiellement au manque d’entreprises d’emplois , soit par délocalisation soit par suppression de pan entier de certaines industries, si un DRH a devant lui 3-5, voir 10 postulants, la sélection se fera d’abord au faciès puis a son lieu de residence, au maintien, au degré connaissances générales, etc.
      Croyez bien que je le condamne mais c’est un fait hélas, avéré.
      Cordialement

  2. Pat 08/01/2018 / 20h34

    Généraliser serait discriminer les recruteurs. Les entreprises n’ont pas toutes les mêmes intérêts. Une grande entreprise sera sans doute plus ouverte pour laisser s’exprimer une plus grande mixité sociale, culturelle, ou encore utilise des techniques de recrutement standardisées alors qu’une PME doit trouver LE candidat, LE profil qui correspond en tous points à ses critères. La loi condamne et doit condamner toute discrimination, mais l’employeur est censé connaître le mieux celui qui convient au poste.

    • Libre jugement 08/01/2018 / 20h45

      Donc pourquoi changer si j’ai bien compris

    • Libre jugement 09/01/2018 / 3h57

      Autrement dit: recrutement a la carte… Interdit mais existe belle et bien.
      La France, pays NON egalitaire en droits et devoirs…. Dont il faut changer les mentalites

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