La pression sur l’hôpital public, une méthode à bout de souffle

L’Etat privilégie les économies et rabote sur les sommes qu’il doit verser aux hôpitaux au titre des missions d’intérêt général, sans engager de réformes.

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La pression ne cesse de s’accentuer sur l’hôpital public, prié de conserver son offre de lits et de ne pas toucher aux effectifs tout en faisant de plus en plus d’économies. « C’est comme si on demandait aux dirigeants hospitaliers de courir le 100 mètres avec un sac de pierres », observe M. Valletoux.

Le gouvernement rabote sur les sommes qu’il doit verser aux hôpitaux au titre des missions d’intérêt général, et il met toujours plus haut la barre des économies requises : 1,1 milliard d’euros en 2017, 1,6 milliard en 2018. Ces objectifs concourent à la dégradation des conditions de travail des personnels soignants, soumis à des cadences infernales et mal rémunérés. Résultat : l’hôpital public est fragilisé, à bout de souffle.

Depuis 2004, les hôpitaux pratiquent la tarification à l’activité, un modèle qui rémunère la totalité des soins de médecine, de chirurgie et d’obstétrique et assure 70 % du financement. Il s’est substitué à la dotation globale, où les établissements devaient faire avec une enveloppe financière fixée pour l’année.

Une restructuration « indispensable »

Agnès Buzyn, la ministre de la santé, qui a longtemps exercé à l’hôpital public, a conscience de la gravité de la situation. […] [Elle] juge une restructuration des hôpitaux « indispensable » et veut « changer la place de l’hôpital public dans notre système ». La ministre estime que « 30 % des dépenses de l’assurance-maladie ne sont pas pertinentes » et reprend une rengaine entendue depuis des années, selon laquelle il faut « lutter contre les opérations inutiles ou les actes réalisés deux fois ».

Le plan qu’elle prépare, et qui pourrait être présenté en janvier, devrait favoriser le développement de la médecine ambulatoire, ce qui permettrait de désengorger les hôpitaux en fermant des lits ou en les réorientant vers des besoins nouveaux. « En chirurgie, a indiqué Mme Buzyn, l’objectif est qu’en 2022 sept patients sur dix qui entrent à l’hôpital le matin en sortent le soir, contre cinq aujourd’hui. »

[Pourquoi sept pourquoi pas huit ou … dix ?, c’est quoi ce chiffre avancé, un effet pour les medias ???- MC]

Le candidat Emmanuel Macron avait promis de « plafonner à 50 % » la part de la tarification à l’activité dans le financement des hôpitaux.

[Promesse encore promesse !]


Editorial LE MONDE – Source (Extrait)


 

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