Accéder ou pas aux soins, à l’avenir de la société …
Alors que la richesse mondiale s’accroît, l’ambition commune – qui mobilise les États, l’Industrie, les patients et les citoyens, – d’un accès aux médicaments montre paradoxalement des signes de faiblesse dans sa mise en œuvre.
Question corollaire : franchirons nous ce virage ensemble ou séparément ?
Si l’objectif est de préserver et de restaurer la santé de chacun, pouvons-nous nous satisfaire de réduire les produits de santé-notamment pour les maladies principales-, à des biens de consommation courants tels que machine à laver, téléphone etc. L’accès aux médicaments pour tous dépend de la sincérité de la réponse à cette question par chacun des partenaires de la santé.
La réalité du système
Tout le monde s’accorde à dire que si le prix des médicaments est un des leviers qui favorise l’accès aux traitements pour tous, force est de constater que les discussions sont, aujourd’hui, dominées par l’exigence de rentabilité des actionnaires. Bien évidemment, chacun s’efforce de justifier sa position mais ne lâche rien.
Quand les traitements anciens ne sont plus rentables, l’industrie pharmaceutique abandonne leur production. Certaines molécules dont les brevets ont expiré sont rachetées et deviennent des produits de spéculation (2). D’autres en situation de monopole sont en position de force et permettent une augmentation de leurs tarifs (3). Enfin, quand de nouveaux traitements apparaissent, leur prix atteint des niveaux difficiles à justifier.
De fait, nous assistons à une inflation généralisée du coût des nouveaux médicaments. Préoccupation ancienne des pays en développement, ce sujet affecte désormais tous les pays : la pression budgétaire et financière sur les systèmes de Santé et sur l’assurance maladie, notamment tiré par le vieillissement de la population et la croissance démographique mondiale, est telle que des voix s’élèvent aux États unis (4), en Europe pour s’alarmer de l’augmentation sans précédent de la facture liée à l’introduction de certains médicaments et vaccins. De fait, c’est un marché juteux pour l’industrie : les experts projettent un accroissement des dépenses de santé de 5,2% par année entre 2014 ‐2018 (5) quand la croissance mondiale plafonne à 2,5%.
L ’appât du gain prend le pas sur l’ambition d’un accès aux médicaments pour tous, laissant sur le carreau de nombreux patients en attente de traitement.
Nathalie Ernoult, chercheuse associée à l’iris, Rubrique « Humanitaire et développement ». (EXTRAIT)
- ….. sans objet, victime de l’extrait !
- Affaire Martin Skhreli, et plus récemment
- EpiPen de Mylan dont le prix à augmenter de 450% entre 2004 et 2016.
- Rapport des Senateurs Wyden & Grassley sur la fixation du prix du Solvadi® par Gilead. (Dec 2015)
- Deloitte global health care outlook 2015
« 6 août. Réveil très tôt. Pas d’eau, malheureusement, dans cet hôpital. Je me rase à l’eau minérale et me lave un peu de la même manière. Puis les notables arrivent et nous mènent au pavillon principal nous restaurer… » (Albert Camus, Journal d’un voyage en Brésil 1946.)
🙂