Retraite complémentaire : Une fusion toujours déficitaire !

Le patronat (Medef) et une majorité de syndicats à l’exception de la CGT et de FO ont signé ce vendredi  17 novembre l’Accord sur les retraites complémentaires Agirc-Arrco

Négociation de fusion AGIRC-ARRCO

[…] … Le document soumis à la signature des organisations syndicales par le patronat (80 pages) reprend l’intégralité des dispositions antérieures et des accords successifs de l’AGIRC et de l’ARRCO.

Il reprend en particulier les dispositions profondément régressives de l’accord d’octobre 2015 :

– baisse de la pension de 10%, pendant 3 ans, si un salarié ne recule pas son âge de départ sans décote d’un an, ce qui anticipe un éventuel recul de l’âge de départ en retraite de 62 à 63 ans ;

– recul de la date de revalorisation des retraites du 1er avril au 1er novembre ;

– à partir du 1er janvier 2019, plus d’acquisition de nouveaux droits pour la garantie minimale de points des cadres ;

– revalorisation de la valeur d’achat et de la valeur de service du point tenant compte d’un facteur de soutenabilité financière qui n’exclut plus une baisse de la valeur de service donc des retraites, ce qui va au-delà des dispositions de l’accord d’octobre 2015 ;

– mise en place d’un pilotage semi-automatique du régime, avec une négociation tous les 4 ans sur les paramètres et une réduction du pouvoir de décision du Conseil d’administration.

La transformation de la cotisation AGFF en cotisation ordinaire et la disparition de l’association AGFF est un des rares points positifs de cet accord. Cette cotisation pour le financement des départs entre 60/62 ans et 65/67 ans faisait l’objet d’un chantage permanent de la part du Medef, en menaçant de supprimer le financement des départs avant 65 ans.

La justification de la fusion des régimes AGIRC et ARRCO pour les signataires d’octobre 2015 était le déficit des deux régimes. Force est de constater que le nouveau régime sera lui aussi déficitaire et que la question d’un accroissement des ressources est toujours refusée par le patronat. La négociation de novembre 2017 n’est pas seulement le dernier acte de l’accord d’octobre 2015, il est aussi le premier acte de la future réforme des retraites prévue par M. Macron pour 2018.

Le candidat à la présidence de la République prévoyait ce printemps de mettre en place un pilotage financier du système de retraite faisant du niveau des retraites et pas du niveau des ressources la principale variable d’ajustement, à l’image du système suédois. Les propositions du Medef pour le régime unifié AGIRC-ARRCO sont cohérentes avec cet objectif de régression sociale. […]


Daniel Roucous


 

2 réflexions sur “Retraite complémentaire : Une fusion toujours déficitaire !

  1. bernarddominik 20/11/2017 / 15h55

    Le déficit agirc-arco est une légende.

    Ce sera un déficit … futur si l’état continue à favoriser l’auto entreprenariat et si le chômage persiste.

    Ce qui permettrait d’améliorer les comptes ce serait de ne plus faire supporter aux caisses complémentaires des charges indues et des investissements dans des centres déficitaires et dont l’utilité reste à démontrer, et de pas disperser les caisses distributrices [privées] qui prennent leur marge au passage (mornay, klesia, cnro, ag2r, oreka, humanis, etc..).

    • Libre jugement 20/11/2017 / 16h06

      Merci de confirmer ce que trop peu pense … et surtout, il faut s’adresser a ceux qui sont formatés par la fausse info venant de l’état et du Medef, relayée par des medias obséquieux.

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