« Les Républicains » de Wauquiez, miroir du « Front National » ?

[…] Désormais exclu de son parti Les Républicains, Thierry Solère, député des Hauts-de-Seine […] va désormais devoir se trouver un nouveau port d’attache. […] Il a répondu aux questions de « Libération »

  • Une exclusion qui acte une rupture déjà consommée. Encore plus si Laurent Wauquiez est élu président de LR. Alain Juppé a déclaré vendredi souhaiter «un grand mouvement central» LREM-droite pour les élections européennes de 2019. Précisant que «si Macron reste dans la ligne de son discours à la Sorbonne, je ne vois pas d’incompatibilité». Qu’en pensez-vous ?

Je me reconnais totalement dans la proposition d’Alain Juppé. Dans la période de recomposition du champ politique que nous vivons, il y a une ligne de fracture entre des acteurs qui expriment une certaine défiance vis-à-vis de l’Europe comme Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, une partie des socialistes et Laurent Wauquiez et ceux qui veulent poursuivre la construction européenne, c’est-à-dire LREM, les centristes et d’autres.

  • Est-ce, selon vous, une mise en garde adressée au prochain président de Les Républicains ?

Complètement. […] Nous nous réjouissons de voir aujourd’hui la France reprendre l’initiative en Europe et obtenir des résultats. Nous nous réjouissons du discours du président de la République à la Sorbonne que nous partageons totalement.

  • Qu’est-ce que cela vous fait de vous faire qualifier de «traître» du soir au matin par vos anciens compagnons ?

Je n’en éprouve aucun affect. […] Wauquiez a beau dire qu’il ne tendra jamais la main au FN, les faits sont là et donc cette instance est condamnée à se radicaliser. Quitte à virer ceux qui incarnent un pan de l’histoire de la droite française. A l’inverse, ceux qui sentent que la digue est cassée rejoignent l’autre rive comme l’ex-président de Sens commun, Christophe Billan, qui n’a jamais hésité à faire des appels du pied au FN, et à envisager une plate-forme commune avec le Front national. […]

  • Vous exclu et Wauquiez élu, que faites-vous ?

Ce que feront les «constructifs», je ne peux pas vous le dire. Les constructifs, c’est un groupe parlementaire d’alliance entre le centre et la droite. C’est d’ailleurs dans l’ADN traditionnel de la droite que de travailler avec les centristes. Sauf qu’aujourd’hui, les centristes ne veulent plus de l’UMP mais préfèrent être avec nous. Si les adhérents décidaient de choisir la ligne Wauquiez, il est clair que je ne me reconnaîtrais plus dans cette formation politique.

Et donc ? Allez-vous former un parti comme vous le demandent vos partenaires de l’UDI afin de constituer une fédération ou bien rejoindre tout simplement le parti de l’Elysée ?

[…] Nous avons cette fin de trimestre, de novembre à fin décembre, pour apporter notre contribution à la clarification de l’espace politique à droite. […]

Vous auriez pu faire le choix d’une clarification accélérée en rejoignant directement LREM, comme l’a fait Bruno Le Maire ? Peur de franchir le Rubicon ?

[…] Bruno Le Maire veut incarner la jambe droite de LREM. Il a décidé qu’il n’avait plus rien à faire avec un parti étriqué, populiste et antieuropéen, et qui risque de se confondre avec la droite FN. […]

  • Qu’est-ce qui, aujourd’hui, fait défaut à la droite ? Une ligne idéologique ? L’absence de leader ?

La droite paye le fait d’avoir gouverné pendant dix ans sur les quinze dernières années. […]

  • Est-ce que le peuple de droite veut encore entendre un discours de droite ou est-ce qu’il est devenu plus sensible, en dehors de l’aspect générationnel, à un discours plus moderniste, plus osé comme celui de Macron ?

A la fin du quinquennat, il y aura deux options. S’il y a des réformes profondes qui sont mises en œuvre, et qu’il y a des résultats, je ne vois pas la capacité pour une droite bon ton, ou pour une gauche socialiste un peu revigorée, de venir proposer une alternative. L’alternance se fera sur une gauche radicale, ou elle se fera sur une droite identitaire. Et la droite identitaire, c’est Marion Maréchal-Le Pen, c’est Laurent Wauquiez. C’est le pari que prend aujourd’hui Laurent Wauquiez. […]

  • Est-ce que vous êtes un «sale type», comme vous a qualifié Nadine Moramo ?

A vous d’en juger. Je ne vais pas me livrer à un combat de boue avec madame Morano mais, franchement, je n’ai pas mérité cela. Elle n’existe médiatiquement que par l’outrance


D’après un article lu dans « New.Yahoo.com » – Titre original « Thierry Solère : «Wauquiez se met exactement sur le même créneau que Le Pen» » – Source Yahoo (Extrait très partiel)


Ou source « Libération » – (Extrait très partiel)


 

2 réflexions sur “« Les Républicains » de Wauquiez, miroir du « Front National » ?

  1. bernarddominik 14/11/2017 / 8h27

    Choisir entre la peste brune de Wauquiez et le choléra libéral de Solere et Macron, très peu pour moi.

    Je reste cependant attaché à l’euro car revenir au franc rendrait notre dette insupportable et je reste convaincu que jouer sur la monnaie pour baisser ses prix de production est une vue à court terme.

    En revanche je suis partisan des quotas sur les importations pour amener les français à acheter « responsable ». Quand commander une Porsche à 150.000 euros demandera 5 ans, ça fera hésiter.

    Les quotas ne sont pas explicitement interdits par les traités. Ça revient à instituer un contrôle des transferts d’argent vers l’étranger pour s’assurer que les quotas sont respectés.

    • Libre jugement 14/11/2017 / 11h12

      Quota … oh oui: POUR
      Boycott aussi, autant pour l’exportation qu’a l’importation de marchandises allant ou provenant de tous les pays ne respectant pas les droits de l’homme, le droit des enfants, la démocratie, la répression ethnique, appropriation illégale des terres cultivables … la liste risque à être longue …

      Pourtant Il existe bien un système viable, solidaire, égalitaire en droits et en devoirs respectant chacun des humains. Mais hélas, bien évidemment cela ne fait pas les affaires de la finance. On ne revient toujours au même point.

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