Ces enfants qui travaillent, hélas !

Les modalités actuelles qui régissent le commerce international méconnaissent largement les droits sociaux au point d’accroître la précarité et le chômage partout dans le monde.

La mise en concurrence généralisée des travailleurs par le moins-disant social entraîne la négation des droits de l’homme les plus élémentaires, dont ceux des enfants.

Il y a près de cent ans, en mettant sur pied l’Organisation internationale du travail (OIT), les États convenaient qu’ « une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale ».

Plus tard, en 1944, ils affirmaient « la primauté des aspects humains et sociaux sur les considérations économiques et financières ».Plus de cent quatre-vingts conventions internationales du travail sont censées contribuer à promouvoir le progrès social à l’échelle du monde. Leur mise en œuvre se heurte tant à l’absence de volonté politique des États de les mettre réellement en application sur leur territoire qu’à l’insuffisance des moyens confiés à l’OIT pour remplir son mandat.

Un défi à relever: le combat contre le travail des enfants

[…] … le 12 juin 2015, l’OIT déclarait : « Le nombre global d’enfants en situation de travail s’élève à 168 millions. Plus de la moitié, c’est-à-dire 85 millions, effectuent des travaux dangereux. Cette persistance du travail des enfants prend ses racines dans la pauvreté et le manque de travail décent pour les adultes, le manque de protection sociale et une incapacité à s’assurer que tous les enfants fréquentent l’école jusqu’à l’âge minimum d’admission à l’emploi ou au travail. » […]

Aide au développement, projets de coopération et de solidarité

Si l’éducation et la formation sont à l’évidence des moteurs essentiels du développement social et économique, elles exigent des investissements. Dans de nombreux pays, les systèmes éducatifs sont exsangues. Pour beaucoup trop d’enfants, les possibilités d’accès à l’éducation s’arrêtent au niveau du primaire.

Dans les faits, l’école pour tous n’existe pas et les populations les plus pauvres, notamment dans les zones rurales, n’y accèdent pas. Dans ce domaine, comme dans tant d’autres, l’aide au développement, les projets de coopération et de solidarité se révèlent indispensables. […]

Les pays les plus affectés ne peuvent résoudre seuls le problème, […]. Dans ce domaine comme dans tant d’autres, l’aide au développement, les projets de coopération et de solidarité se révèlent indispensables, mais sont trop souvent insuffisants ou mal déployés […] … car l’objectif demeure : le travail des enfants doit être éradiqué.


B. Thibault (membre du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail) – Article lu dans « Revue du Projet » Page 18 N° 61