Les jeunes grands consommateurs de cybersexe

Selon une récente étude de l’Ifop, de plus en plus de 18-24 ans consommeraient des vidéos sur des plateformes de webcam érotiques. Elles seraient même en passe de détrôner le porno traditionnel.

Pourquoi un tel attrait? Explications.

Cela pourrait être la « télé réalité » du X. Dans l’intimité de leurs salons, de plus en plus de femmes anonymes se livrent en direct -la plupart du temps contre une rémunération- à des performances érotiques sous l’oeil de leurs webcams. Une activité quasi artisanale qui détone à côté de l’industrie traditionnelle du porno.

Pourtant, ces shows amateurs fédèrent une communauté grandissante. Selon un sondage commandé par la plateforme Camgirl.tv et publié par l’Ifop le 11 avril, les jeunes seraient les premiers consommateurs de ces exhibitions par écrans interposés.

« Un jeune sur six de moins de 25 ans (16%) a déjà fréquenté un site de webcam pour y visionner un sex show, soit une proportion deux fois plus élevée que chez l’ensemble des Français (7% en moyenne) », souligne l’étude réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 1000 personnes de 18-24 ans. La proportion est encore plus forte chez les garçons: « 20% […] ont déjà observé une personne s’exhiber en direct devant une webcam, soit une proportion qui a doublé par rapport à 2013 (10%). » 

Le phénomène repose principalement sur la gratuité de l’offre « freemium » proposée par les sites. L’Ifop révèle en effet que trois quart des adultes de moins de 25 ans préfèrent les shows gratuits et publics. Ils peuvent néanmoins verser des pourboires à la cam girl grâce à des « token », des jetons virtuels. Ils sont à peine 5% à choisir l’option payante du Cam-to-cam, c’est à dire en privé.

L’attrait de la girl next door

Comment expliquer le succès grandissant de ces plateformes érotiques chez les jeunes?

Tout d’abord, par l’interactivité qu’elles permettent. En lieu et place de la passivité du visionnage d’un film porno traditionnel, elles participent à l’essor d’un « cyber onanisme », plus stimulant, plus concret, en particulier chez « des jeunes qui n’oseraient pas se livrer à des jeux de séduction aussi poussés dans la vraie vie », estime l’Ifop.

S’il semble plus facile de se projeter dans cette sexualité de substitution, c’est aussi parce qu’elle rassemble une communauté de girls next door parfois très loin des canons de beauté en vigueur dans le milieu du X, comme la star Little Red Bunny récemment interviewée pour l’émission Envoyé spécial.

Selon l’Ifop, « 63% des adeptes des sites de webcam affichent clairement leur préférence pour les charmes des « amateurs/amatrices » (63%) que pour celui des modèles professionnels. »  De quoi faire réfléchir les professionnels d’une industrie en pleine mutation.


Leslie Rezzoug, Supplement l’Express « Style » Source  


 

3 réflexions sur “Les jeunes grands consommateurs de cybersexe

  1. fanfan la rêveuse 12/11/2017 / 11h27

    C’est encore une histoire d’argent pour les gérants de ces sites. C’est aussi une autre façon de gagner de l’argent facilement sans « se salir », si je peux dire.
    Il y a aussi une part, il me semble, d’obscurantisme de chacun, se sentant à l’abri derrière son écran et pouvant se permettre bien des choses…
    Notre société semble se perdre en matière de relation humaine, préférant de plus en plus le virtuel. Qu’est-ce-que cela va donner dans quelques années ? !
    Bon dimanche Michel !
    🙂

    • Libre jugement 12/11/2017 / 12h05

      Chacun pourra déduire de cette info ce qu’il veut. Quelques part, c’est pour moi une autre forme de prostitution mais que les purtaines-puritains bon teint se rassurent, le gouvernement trouvera bien un biais pour impôser ces exhibitions payantes tout comme le sera taxé celle-celui qui les visionnerait et comme l’est (selon un loi votée), devrait l’être, le sont peut-etre, verbalisés les messieurs « utilisant » des faveurs sexuelles rétribuées.

      Mais rouvrez les bordels non de d’là, ils sont d’utilités publics et peut-etre, oui peut-etre, aurions nous moins de délinquances sexuelles et cela n’évitera pas le commerce du-des corps mais peut-etre le régulera en supprimant tout une ribambelle de demi-sel

      • fanfan la rêveuse 12/11/2017 / 14h08

        Je suis d’accord avec vous Michel, c’est de la prostitution puisqu’il y a paiement, simplement « plus propre ».
        Ce que je ne comprends pas, pour exemple, pourquoi de tels agissements de la part d’une secrétaire de direction ? (vu dans un reportage sur le sujet) ce n’est pas un besoin d’argent mais bien, il me semble son côté obscur.
        Je suis encore en accord avec vous, pourquoi avoir fermer les maisons closes ? ! Nous aurions bien moins de soucis à ce sujet 😉

        J’adore, votre expression  » ribambelle de demi-sel », j’ai bien ri 🙂

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