Uber, « l’ubérisation » et le coup du boomerang

Uber se retrouve pris au piège de son propre modèle

Le 22 septembre 2017, l’autorité organisatrice des transports de Londres a annoncé qu’elle retirait à Uber sa licence de transporteur. (…)

  • Aussitôt, le dirigeant d’Uber est intervenu pour reconnaître que la firme avait fait des  » erreurs  » et devrait envisager des changements. Pourquoi cette autocritique -soudaine ?

(…) … il faut remarquer que l’autorité londonienne ne reprend pas les accusations habituelles de concurrence déloyale ou de non-respect des droits des conducteurs : elle reproche à Uber de ne pas respecter les exigences de sécurité qui s’imposent à tout transporteur. (…) … et Uber comme entreprise de transport, doit impérativement assurer la sécurité des passagers et des personnels.

Cette dernière exige le contrôle des compétences, de la moralité, de la santé et du comportement des conducteurs. Elle impose aussi la déclaration des actes criminels commis pendant les déplacements. Elle interdit enfin toute entrave à l’inspection, par la police, du fonctionnement de l’entreprise. Or, Londres accuse Uber d’avoir été -défaillant sur toutes ces obligations et d’être un transporteur qui n’accomplit pas sa mission -sécuritaire.

Un tel constat interpelle inévitablement le modèle de la plate-forme. Si Uber veut adapter son organisation et ses sous-traitants à sa mission sécuritaire, (…) Il lui faudrait adopter un système rigoureux de contrôle, de supervision et de professionnalisation des conducteurs.

Or de telles procédures sont incompatibles avec le statut d’indépendant et contraindraient à salarier ses conducteurs !

A l’inverse, Uber pourrait demander aux pouvoirs publics de considérer chacun des conducteurs comme transporteur responsable. Mais cela reviendrait à les constituer en profession réglementée comme… les taxis ! Et leur rémunération serait alors bien différente.

Uber est donc pris au piège de son propre modèle.

(…)


Armand Hatchuel, Le Monde – Titre original« Uber se retrouve pris au piège de son propre modèle » – Source (Extrait)


 

3 réflexions sur “Uber, « l’ubérisation » et le coup du boomerang

  1. bernarddominik 07/10/2017 / 8h18

    Uber a cependant de gros avantages pour le client: le prix de la course sa durée et le temps d’attente sont connus avant de payer et d’accepter, et on paye par carte bancaire .

    Je l’ai utilisé à Paris et même pour 5 euros le chauffeur doit prendre la course.

    Un taxi refuse systématiquement les trajets qui ne l’intéressent pas

    • Libre jugement 08/10/2017 / 0h32

      J’ai valide votre commentaire Bernard , parcequ’il relate une experience.

      Pour ma part je suis visceralement contre cette société et son principe de gestion.
      C’est exactement le negrier moderne que permet l’ultra liberalisme

      • fanfan la rêveuse 08/10/2017 / 10h17

        Je suis entièrement d’accord avec vous Michel, c’est une honte de fonctionner ainsi.
        Très bon dimanche à vous !
        🙂

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