L’Hémicycle se « partitionne »

A l’assemblée nationale les anciens partis politiques « se découpent ».

Parti Communiste. Selon Alban Montigny dans « La Croix » – source

  1. Ils ont fait bande à part pour les législatives, ils feront bande à part dans l’hémicycle. Les communistes ne formeront pas un groupe parlementaire commun avec La France insoumise. André Chassaigne, président sortant des députés du Front de gauche, a annoncé que le PCF qui a décroché 11 sièges dimanche sera en capacité de former un groupe. Comment ? En s’alliant avec quatre députés ultramarins. Le groupe de La Gauche démocrate et républicaine de la précédente législature sera ainsi reconduit.
  2. La France insoumise constituera un groupe. À noter que l’ancienne secrétaire nationale du PCF, Marie-Georges Buffet, qui avait été soutenue par La France insoumise durant la campagne, fera partie du groupe communiste. Tout comme le député de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu, qui avait pourtant signé la charte de La France insoumise après l’échec des négociations entre les deux formations aux lendemains de la présidentielle. Depuis, la tension ne semble pas être retombée. La discipline de vote contestée « Les conditions qu’ils nous ont mis pour le groupe parlementaire nous ont obligés à nous organiser nous-même. Ils avaient déjà décidé de tout », déplore-t-on place du Colonel-Fabien. En cause notamment, la discipline de vote édictée dans la charte du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon qui devrait présider le futur groupe, a lancé un « appel » mardi aux socialistes en posant comme préalable à toutes discussions de « voter contre la confiance au gouvernement ». Durant l’entre-deux tours, La France insoumise avait apporté son soutien à quatre frondeurs PS qui avaient voté « la motion de censure contre la loi El Khomri ». Seul le député de la Loire, Régis Juanico, a réussi à garder son siège. Mais ce dernier ne semble pas prêt à s’éloigner du PS.

Les Républicains. Selon Marion Mourgue et Jean-Baptiste Garat dans « Le Figaro » – Source 

On sait, depuis la guerre fratricide de 2012 entre Copé et Fillon, de quoi l’UMP puis Les Républicains sont capables. Y compris de faire deux groupes à l’Assemblée nationale. En 2017, rien n’a changé. On est même passé à deux doigts d’avoir trois groupes !

  1. À l’Assemblée mercredi, deux groupes ont pris forme : un groupe LR «canal historique » avec 98 inscrits
  2. un nouveau groupe «Républicains constructifs, UDI et indépendants » composé pour le moment de 17 députés LR et de 17 élus UDI.

Les centristes se sont retrouvés dans l’après-midi pour examiner les conditions exactes de leur participation. «Il est important que nous conservions notre liberté de vote, notamment sur la question de la confiance au gouvernement », explique Philippe Vigier, ancien patron des députés UDI,

Tout ce beau monde doit se retrouver pour la première fois mardi à 10 heures. C’est à cette occasion qu’ils éliront leur président. L’objectif est clairement affiché par les élus «constructifs»: «devenir la troisième force politique à l’Assemblée nationale », explique Franck Riester (Seine-et-Marne), qui espère l’arrivée d’autres députés avant mardi. «On pourrait être entre 45 et 50», pronostique Maurice Leroy.

Parmi les députés, certains ont déjà clairement annoncé qu’ils voteraient la confiance au gouvernement le 4 juillet ; d’autres qu’ils s’abstiendraient. (…) Au bureau politique mercredi, Christian Jacob a interpellé Jean-Pierre Raffarin en lui expliquant que «deux groupes dans une même famille, ça n’existe pas ». (…)

Parti socialiste. Selon Abel Mestre dans « Le Monde » – Source  

Le (PS) va – officiellement – entrer dans l’opposition. La direction du parti doit proposer au Conseil national (le CN, le  » parlement  » de la formation), qui se réunira samedi 24 juin à Paris, de ne pas voter la confiance au gouvernement d’Edouard Philippe. Une position qui semblait faire l’unanimité à la sortie du bureau national qui s’est tenu mardi 20 juin, rue de Solférino, réunissant environ 80 participants pendant plus de quatre heures.  » Il faut une clarté totale sur le fait qu’on ne peut pas voter la -confiance. Ce n’est pas un gouvernement ni de droite ni de gauche. C’est bien un gouvernement de droite, et notre parti ne peut que s’y opposer « , a expliqué François -Kalfon, proche d’Arnaud Montebourg, (…)  » le seul message  » qui doit être diffusé est que  » le PS est dans l’opposition « . Cet ancien proche de Manuel Valls, qui a été très offensif lors de ce bureau national, dessine deux types de  » lignes rouges  » :  » Ceux qui se revendiquent de la majorité présidentielle et ceux qui voteront la confiance au gouvernement.  » Ceux-là  » ne seront plus socialistes « .

Un avis partagé largement à la direction du PS.(…)  » Il faut une distinction entre les députés PS et En marche ! Mais on peut ne pas voter la confiance et être constructifs, sans voter systématiquement contre tous les projets de loi « , note Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement et partisan de la ligne  » modérée « .

Cependant, la position de la direction du parti est jugée par trop intransigeante par les socialistes les plus  » macroncompatibles « , tel l’ancien député Malek Boutih, qui a échoué à se faire réélire sous l’étiquette  » majorité présidentielle  » dans la 10e circonscription de l’Essonne.  » Il faut qu’il y ait une liberté de vote. Le contraire serait une catastrophe. Et cela ne se joue pas dans les instances du parti mais le jour du discours de politique générale « , avertit-il. Et d’ajouter :  » Le PS est, aujourd’hui, terriblement atteint. Il est en danger de mort. Il n’a plus les moyens d’avoir une ligne politique exclusive.  »

Benoît Hamon réunira ses fidèles le 1er juillet. Quitteront-ils le navire socialiste ? Rien n’est tranché. Parmi eux, deux -lignes s’affrontent entre les partisans du maintien et ceux pour qui il faut dépasser les anciennes structures et travailler avec toute la gauche, y compris à La France insoumise et à Europe Ecologie-Les Verts.