Depuis le début des années 1980, le terme de « patron » a peu à peu disparu des discours, au profit de l’expression « créateur de richesse » — qui, il est vrai, correspond mieux au statut de héros modernes accordé aux entrepreneurs.
L’idée selon laquelle « ce sont les entreprises qui créent l’emploi » suggère en effet que le bien-être collectif dépend en grande partie d’eux.
Mais une telle croyance est-elle fondée ? N’est-ce pas le patron qui décide d’un recrutement supplémentaire ?
Le pire dans cette histoire, c’est que les principaux intéressés, ceux que la tenue de ce discours favorise le plus évidemment, savent eux-mêmes, mais d’une connaissance à la fois honteuse et inavouable, que cet énoncé est faux ! Les plus empotés ont parfois la maladresse de vendre la mèche !
Ainsi Jean-François Roubaud, alors président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), en janvier 2014, lors de l’élaboration du pacte de responsabilité. La question en discussion est celle des contreparties aux 50 milliards de ristournes fiscales : le patronat s’engage-t-il sur un volume global de créations d’emplois ? Évidemment, refus complet, mais assorti d’un argument : « Encore faut-il que les carnets de commandes se remplissent… »
Et voilà le roi nu : le souverain créateur d’emplois ne crée rien du tout. Il n’ouvre de nouveaux postes à pourvoir que s’il fait face à un volume présent ou futur de commandes qui le justifie. Mais jusqu’à plus ample informé, les entreprises ne font pas elles-mêmes leurs perspectives de chiffre d’affaires — sinon ça se saurait, et la vie d’entrepreneur serait particulièrement simple.
Frédéric Lordon -Économiste et philosophe, directeur de recherche au CNRS. Auteur d’On achève bien les Grecs. Chroniques de l’Euro 2015, Les Liens qui libèrent, 2015. Source (Extrait très partiel)
Si c’était si simple, nos « patrons », « artisans » embaucheraient.
Ce monsieur ne me semble pas bien réaliste, mais sait il vraiment ce que c’est qu’être à son compte ? !
J’en doute, pour avoir autour de moi des oncles qui galère vraiment, la réalité, ils ont du travail mais sont trop ponctionnés pour pouvoir embaucher…Le noeud de la guerre est là et nulle part ailleurs…
Françoise, je me garderais bien de porter un quelconque jugement sur la gestion ou la ponction financière que vous avez evoqué, pour des personnes de votre entourage, ne connaissant pas le contexte.
Par contre dans mon peut-etre un peu défaillant souvenir (chacun pourra corriger), les entreprises de tous bords étaient très heureuses de dégager après impôts, entre 3 et 5% a distribuer aux actionnaires dans les années 60 à 70 (1960-1970). Avant ces années là, étant trop jeune, je n’ai pas de souvenir, il faudrait retrouver des stats, mais je me doute qu’au sortir de la guerre de 45 la situation ne consistait pas pour le patronat a thésauriseuse mais prioritairement a relancer l’économie française.
En 1968 les salaires et avantages sociaux furent pour certaines branches industrielles multipliées par deux et les actionnaires recevaient entre 5 et 8%.
Aujourd’hui -je parle des industrielles- il est vital comptablement que l’entreprise dégage entre 15 et 20% pour les actionnaires et qu’ils aient en plus des parachutes dorés en guise de licenciements ou de retraites.
Cette realité n’est, c’est vrai, pas celle des artisans, patron de PME, et certaines professions libérales (Autoentrepreneurs) qui sont surchargés de taxes et impôts dans la plus parfaite inégalité fiscale.
N’oublions pas cepandant les inscrits français dans les 100 premières fortunes mondiales, se plaignant d’être trop taxés et validant ainsi l’idée qu’il fût normal « d’utiliser » les paradis fiscaux. C’est tout ce monde et de nombreux sportifs, vedettes (show-man,cinéma,théâtre) connus, résidant Suisse, Monégasque, Israélien, USA, Patagonie, Irlande … voir Belge, qui créé une absence de rentrée fiscale importante nonobstant les délocalisations des sièges sociaux, les infractions fiscales, absences de déclarations, retournements de fonds, falsifications … Alors c’est vrai malheur (et c’est a dénoncer, mais qui s’en souci) a ceux qui en France essayent de maintenir une entreprise.
De là a maintenir que les salaires sont la cause de ses charges, certains élus dont le nouveau pacha, franchissent le pas …
A quel moment va-t-on recréer le « Serf » … certes en transformant le mot ?
Rappelons-nous comment le patronat a façonné … l’hôtesse/hôte de caisse pour caissière/caissier ou technicienne/technicien de surface pour Balayeur/Balayeuse, gardienne/gardien d’immeuble pour concierge …. des revalorisations uniquement psychologiques parce qu’au niveau du salaire ….
En France il y a deux patronats, les grosses entreprises et les multinationales et les petites et moyennes entreprises, pour autant je déplore qu’en règle générale tous sont mis dans le même panier lorsqu’on parcours ce genre de publication…Je vous rejoins Michel, pas de souci.
Je ne juge pas votre personne Michel, mais les dires de ce monsieur qui sont pour moi trop englobants.
Pour beaucoup un patron gagne très bien sa vie, ce qui n’est pas toujours vrai…
Je peux affirmer qu’en différentes périodes ces patrons de petites et moyennes entreprises , n’arrivent pas forcément à sortir un salaire convenable et sont bien heureux que leurs femmes travaillent à l’extérieur pour parvenir à vivre.
Inconcevable, ils ont pris un risque en osant se mettre à leur compte, ils travaillent beaucoup, ils donnent du travail, ils ont la responsabilités de faire vivre les foyers de leurs employés.
Je vous remercie de me permettre de recaler les choses, car trop de gens pensent forcément qu’un patron est riche et profite de ces employés. cela existe, mais ce n’est pas une généralité.
Un bon patron fait un bon employé ! 😉
Belle journée Michel à bientôt avec plaisir 🙂
Je ne peux qu’être d’accord avec votre commentaire Françoise.
Comme a dit « KelKun » dans un cynisme absolu, « taxer les « pôvres », ils sont plus nombreux » …