À en juger par les affaires qui ont émaillé la République depuis les années 1980, on est plutôt enclin à conclure à l’impunité des dirigeants politiques.
Combien ont été condamnés, même légèrement, au regard des infractions avérées ?
Si peu que cette impunité a forcément encouragé les infractions, qui se sont banalisées.
L’affaire Cahuzac a peut-être changé la donne, moins par l’ampleur de la faute que par sa nature : le ministre a commis un authentique délit politique parce qu’il condamnait la fraude tout en la commettant lui-même, mais surtout parce qu’il a menti à ses pairs avec aplomb et qu’il n’est pas de pire crime : mentir à la presse, au président de la République et devant l’Assemblée nationale.
Après beaucoup d’autres lois censées mettre un terme à la corruption, la création du Parquet national financier en 2013 a peut-être changé les choses : la liste des dirigeants politiques récemment condamnés — et même durement, avec des peines inédites de prison ferme comme pour Claude Guéant — suggèrent un revirement.
De même que la rapidité des procédures, rompant heureusement avec des délais si longs qu’ils équivalaient à des enterrements programmés — où l’on attend que les incriminés meurent.
Extrait d’un article titré : « De la vertu en politique » signé d’Alain Garrigou – Le blog du « Monde diplomatique » Source en lecture libre