Frais Bancaire

Faut-il le rappeler, le candidat François Hollande dans sa déclaration de programmes en vue de l’investiture présidentielle au Bourget, avait déclaré qu’il fallait faire la guerre au monde de la finance. Bien évidemment il n’en fut rien durant tout son règne, la finance imposera sa politique personnelle et pourrira la société. MC

Avec Hollande le taux de profit des banques françaises a retrouvé son niveau d’avant la crise. Les banques universelles, que son prédécesseur avait grassement recapitalisées, avaient repris leurs affaires en se couvrant sur les dépôts non rémunérés des sujets. Ces dépôts étaient même source de profits, tant ils étaient taxés par une batterie de frais et de commissions qui ne sont toujours pas sévèrement encadrés. Pas plus que ne l’est la titrisation (actuellement débattue au Parlement européen), à l’origine de la crise.

En ce début d’année 2017, les frais de tenue de compte augmenteront en moyenne de 13 %. Ceux de BNP-Paribas, en hausse de 41 %, atteindront 25 euros par an. La taxation de plus de cinq retraits hors banque du titulaire du compte subira une hausse de 4,5 %.

Alors que l’endettement des ménages explose et que les banques se financent auprès de la BCE à taux nul, les taux d’intérêt appliqués aux découverts autorisés sont devenus exorbitants : 12 % à la Caisse d’épargne, 14 % à La Poste, 16 % à la BNP. Les taux hors découverts autorisés sont en moyenne de 19 %. Alors que nombre d’opérations sont informatisées, les commissions d’intervention subsistent.

Le cas de la Banque postale est particulièrement scandaleux. Parce que l’argent est un bien public, celle-ci assure en principe une mission de service public qui consiste à ouvrir à chaque citoyen un compte sans lequel son salaire ne saurait être versé, et donc à mettre à sa disposition les moyens de paiement nécessaires. La Banque postale recevra 225 millions d’euros de l’État en 2017 pour gérer les opérations du livret A. Or, ses frais de tenue de compte augmenteront de 100 %, soit 12 euros par an ! (…)

Il est temps de réviser la réglementation bancaire et de séparer les activités de dépôt et d’affaire pour créer de véritables établissements de détail finançant les ménages et les entreprises dans l’économie réelle. Il est urgent de créer un véritable service public bancaire. (…)


Liêm Hoang-Ngoc Maître de conférences à l’université de Paris-I – Source (extrait)


 

5 réflexions sur “Frais Bancaire

  1. Honorat 12/01/2017 / 15h22

    La baisse des taux a eu une conséquence gênante pour les banques: ils ne couvrent plus leurs frais et leurs risques. Il ne restait donc qu’une solution; augmenter les frais de gestion des comptes.
    Une banque n’est pas une société de bienfaisance, et elle a l’obligation d’équilibrer son compte d’exploitation, comme toutes entreprises, et je rajouterai comme tout individu, seul l’état peut se permettre de vivre à crédit éternellement, du moins c’est ce qu’on veut nous faire croire.
    Ce qui est scandaleux, c’est que Hollande ait renoncé à son projet de séparation dépôt/crédit et affaires face à l’ex patron de BNP Paribas, Michel Pébereau, qui reste attaché à l’idée de banque dite « universelle », c’est à dire qui fait du dépôt/crédit et du « trading », spéculation et autres opérations sur la monnaie.

    • Libre jugement 12/01/2017 / 16h16

      Juste …
      Rappelez moi le bénéfice des banques, comprenant bien évidemment le montant accordé aux actionnaires et dirigeants, affiché officiellement et après consolidation.

      • Honorat 12/01/2017 / 17h54

        BNP Paribas le bénéfice avant impôt autour de 5 milliards mais réalisé à 80% à l’étranger. Certes celà parait beaucoup mais il faut le mettre en regard des fonds propres trés important d’une banque. Une action BNP rapporte 2,5 %. Ce ne sont pas les banques qui font des sur profits mais l’énergie, l’eau, les autoroutes les e services (et encore pas tous). Mais les pépites sont cachées pour ne pas attirer les regards. La capitalisme n’a pas de morale et jouit de la complicité de l’état.

  2. Libre jugement 13/01/2017 / 10h38

    Faucheurs de chaises : La BNP sur la sellette

    Au procès de Jon Palais, poursuivi pour « vol en réunion », la banque opte pour la politique… de la chaise vide.

    Dax, première ville thermale de France, dort en hiver. Lundi 9 janvier, elle s’est offert une feria singulière devant le tribunal : 2 000 militants, venus de tout le pays, aux cris de « c’est pas les faucheurs qu’il faut juger, c’est l’évasion fiscale en bande organisée ! ». Le prévenu : Jon Palais, de l’association basque Bizi.

    BNP Paribas le poursuit pour « vol en réunion » : le militant a revendiqué une des quarante opérations de « réquisition de chaises » d’agences bancaires en dénonciation de l’évasion fiscale favorisée par les banques.

    Eva Joly, la magistrate spécialisée dans les affaires de corruption, mène la plaidoirie sur le fond. « Voilà un militant non-violent et défenseur de l’intérêt général attaqué par une multinationale aux 6,7 milliards d’euros de bénéfices en 2015, dont un tiers dans des paradis fiscaux – un business model ! »

    Dépassée, BNP Paribas ne demandait finalement que l’euro symbolique de dédommagement et avait opté pour la politique… de la chaise vide. Une absence déplorée par le tribunal. Le procureur, qui indiquait avoir bien compris l’essence de cet « emport » de chaises, a demandé la relaxe du prévenu. Délibéré le 23 janvier.

    Source http://www.politis.fr/articles/2017/01/faucheurs-de-chaises-la-bnp-sur-la-sellette-36091/

  3. Honorat 13/01/2017 / 10h58

    Oui, tout à fait d’accord.
    Depuis environ 150 ans les banques françaises apportent leur part au PIB grâce au qualités d’épargnants des français, ce n’est pas notre industrie qui a fait la richesse et la puissance de notre pays sur ce siècle et demi, mais est-ce dans l’intérêt des français ou des « 100 familles »?
    Il faut savoir qu’en dernier ressort c’est l’état qui est majoritaire dans le capital des banques (à travers un jeu complexe de participations croisées), ce devrait être donc lui qui décide, mais le pouvoir a été pris par une caste de polytechniciens/énarques/centraliens qui se servent, et servent les intérêts d’une nébuleuse incontrôlable. Pour moi il faut donc nationaliser les banques et les mettre sous le contrôle du parlement. Il faut que leur direction soit choisie par le parlement et non plus parmi une caste qui s’auto promue.

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