Malmené !

Soirée difficile pour Manuel Valls le 06 janvier 2017 dans L’Émission politique sur France 2, l’ancien Premier ministre a eu du mal à s’extirper de la justification du bilan quinquennal du président Hollande.

Durant un peu plus de deux heures, il s’est efforcé, face aux journalistes de l’émission ainsi que plusieurs interlocuteurs, de présenter son programme pour la présidentielle, tout en assumant le bilan quinquennal de François Hollande. Un exercice de haute-voltige.

Sa position sur le 49-3

Manuel Valls l’a utilisé six fois en trois ans. (…) L’ancien maire d’Evry avait surpris en annonçant à plusieurs reprises qu’il voulait désormais la limiter aux seuls textes budgétaires. Hier, il est allé plus loin en réécrivant légèrement l’histoire. “On m’a imposé le 49-3”, a-t-il expliqué, dénonçant la responsabilité des frondeurs du PS qui lui ôté la majorité nécessaire.

Des rapports très froids avec le leader de la CGT

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, était donc l’invité mystère, présenté en début d’émission par David Pujadas. Décrire leurs retrouvailles comme froides relève de l’euphémisme. “Bonjour monsieur l’ancien Premier ministre”, a lancé Martinez après un ersatz de poignée de mains. “Bonjour monsieur le secrétaire général de la CGT”, lui a rétorqué Valls. Ambiance. L’invité du soir tente alors de briser la glace en lançant : “J’ai plaisir à vous retrouver même si…”, mais il est rapidement renvoyé dans les cordes par le leader syndical qui lui a retourné un cinglant : “Même si on ne s’est pas vu souvent…”

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Le voile et la laïcité

La militante associative Attika Trabelsi (jeune entrepreneur, diplômée de l’ENS) était elle-aussi invitée à débattre avec Manuel Valls. Elle a interpellé le Premier ministre en déclarant avoir été “humiliée et blessée” par ses déclarations sur le voile. Manuel Valls avait dit qu’il représentait un “asservissement de la femme“. Le candidat a donc répondu : “La laïcité ce n’est pas un glaive, c’est un bouclier [en référence aux symboles de la justice, ndlr], c’est ce qui nous rassemble, il faut la chérir, ne pas l’instrumentaliser. La laïcité, c’est la capacité à vivre ensemble et c’est pour ça que je la défend.” Se déclarant féministe, il a ajouté : “Qu’est-ce que c’est cette idée que le visage, que le corps des femmes, serait impudique (…)

Les autres points marquants :

Manuel Valls a annoncé sa volonté de construire 40 000 nouveaux logements sociaux en priorité destinés aux jeunes salariés. Il a expliqué face à Philippe Martinez que “nous avions besoin d’une fonction publique de proximité forte. Il faudra continuer de faire des embauches dans la fonction publique”. Une façon de répondre à l’annonce de François Fillon et de sa volonté de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires.

Plusieurs fois, il a dénoncé la “purge” que représente à ses yeux le programme du candidat droite. Comme sur la Sécurité sociale où il a déclaré : “Quand on veut mettre en cause la Sécurité sociale, on veut mettre en cause un des fondements de notre société.”

Sur le plan extra-national, Manuel Valls a regretté que l’UE “ne taxe pas assez les produits” et à appeler à augmenter les droits de douane. Sur la Russie, il a déclaré qu’“il faut toujours parler franchement, le rapport de forces est essentiel avec Poutine”, et en affirmant qu’il fallait maintenir les sanctions. Enfin il a expliqué que la Turquie “ne peut pas et ne pourra pas faire partie de l’UE.”


Service Actu – Les Inrocks, Source (extrait)