Le don d’organes est automatique, sauf…

Acte 1 : Les députés ont voté un amendement qui permettra aux équipes médicales de prélever les organes sur un patient décédé, sauf s’il a fait savoir avant qu’il s’y opposait.

Avant cette nouvelle loi, il suffisait de s’inscrire sur le registre national des refus pour que l’on ne puisse en aucun cas prélever l’un de vos organes. Pour les personnes non inscrites, l’avis de la famille était nécessaire avant tout prélèvement.

La loi votée dans la nuit de vendredi 10 avril 2015 a retenu le consentement présumé du donneur, sauf opposition écrite de sa part. Les familles n’auront plus leur mot à dire.

FRANCE 3-Franceinfo – Mis à jour le 11/04/2015 | 23:46, publié le 11/04/2015 | 23:46 – Source


Acte 2 : Don d’organes : un décret précise les modalités d’expression du refus.

Depuis 1976 et la loi Cavaillet, chaque français est présumé favorable au don de ses organes sauf s’il s’y oppose de son vivant.

En 1994, la première loi de bioéthique a précisé les conditions du consentement présumé : registre des refus, dialogue avec la famille pour rechercher la position du défunt sur le don d’organes.

Porté par le professeur Jean-Louis Touraine et le docteur Michèle Delaunay, un amendement à la loi de santé présenté à l’assemblée nationale en 2015 a proposé qu’en l’absence d’inscription au registre des refus, le prélèvement soit considéré comme « consenti », sans implication des proches dans la démarche.

A l’issue d’une large concertation, ce décret a été publié au journal officiel le 14 août 2016. Au total :

  • Le registre national automatisé des refus reste le moyen « principal » d’expression du refus.
  • Il est également possible d’exprimer son refus par écrit et de confier ce document à un proche ou, en cas d’impossibilité de l’écrire et de le signer, de demander à deux témoins d’attester qu’il est l’expression de sa volonté libre et éclairée.
  • Enfin, en l’absence d’inscription sur le registre ou d’un tel document, les proches peuvent faire valoir, par écrit, un refus de prélèvement d’organes exprimé par le patient décédé en mentionnant précisément le contexte et les circonstances de son expression verbale…

Mis à jour le jeudi, 18 août 2016 09:58 – Source


 

4 réflexions sur “Le don d’organes est automatique, sauf…

  1. fanfan la rêveuse 24/11/2016 / 8h18

    J’ai depuis de nombreuses années ma carte de donneuse d’organes.
    Je pense qu’il est généreux de faire cela lorsque nous n’avons plus vie ici-bas. Pour autant le rendre systématique me heurte quelque peu, bien que c’est à chacun d’y penser avant l’éventualité de sa mort.
    N’aurait-il pas été mieux que chaque médecin en parle avec ses patients et que cela soit mentionné dans un registre numérique commun au corps médical ? !

    • Libre jugement 24/11/2016 / 10h50

      Je ne sais ce qui est mentalement possible – j’explique : générosité, solidarité, aide a l’avancement médical, aide envers son prochain, aide a l’instruction de la medecine, peut-être un peu de tout cela auraient-avaient contribué a ce que mon beau-père, offre son corps a la medecine … Vous me direz j’vois pas l’rapport. Un corps incinéré laisse une urne, un corps enterré laisse une tombe, il y a là une trace mémorielle et géographiquement identifiable d’un ex vivant pour sa famille.
      Dans le cas d’un don du corps il ne reste que de mémoriels souvenirs, le lieu géographique n’étant pas défini et plus, le passage par un CHU n’étant que transitoire avant incinération mais ou et quand, pas d’accompagnement ultime ni de recueillement possible.
      De plus l’idée du « charcutage » par des carabins arrivant a grand pas, n’aide, ni à concevoir l’autorisation de prélèvement d’organes ni au respect du décédé.
      Dans le cas ou un des miens auraient un besoin de greffe, peut-être serais-je plus ouvert aux dons d’organes, mais dans le cas présent, et bien que je conçoive l’idée généreuse, je ne sais comment je réagirais, sauf si un vœu exprimé clairement regardant et engageant son auteur existait.
      En ce qui me concerne, j’ai toujours dit que ma famille fera se qu’elle voudra de moi, après mon décès; désolé mais je ne serais plus là pour contester ou approuver leurs choix.

      • fanfan la rêveuse 24/11/2016 / 16h35

        Vous devriez lire « Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal Michel, ou aller voir le film qui est depuis peu au cinéma, cela vous permettrait certainement de cheminer dans votre pensée. Il n’est nullement question de charcutage, il y a un réel respect du donateur.
        Je peux vous comprendre malgré tout, ma décision a été faite lorsque justement un membre de ma famille a eu dans l’urgence besoin d’un organe pour continuer à vivre.
        De ce fait, nous en avons discuter au sein des miens sur 6 un seul refuse cela. Et puis j’ai vu la mort de près personnellement voilà bientôt 18 ans, cela change aussi sa façon de voir la vie et ses priorités.
        Bonne fin de journée Michel à bientôt avec plaisir 🙂

  2. Libre jugement 24/11/2016 / 18h16

    En dehors de mon beau-père, j’ai ma femme et un gendre dont je connais l’interdiction formelle de toucher a leur corps. Perso je ne sais pas ou plutôt je reste avec ma question en suspend sur ce point par contre sur le droit de mourir dans la dignité, j’ai là une opinion bien arrêtée. Ce n’est pas le même sujet mais est tout aussi difficile d’abord.

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