Gauche : Tractations et préparatifs pour la présidentielle – 2

Après l’exercice de la primaire de droite « Les Républicains » ou en est la gauche !

Le mouvement Ensemble!, opte pour Mélenchon

… 70 % pour un soutien à Jean-Luc Mélenchon à l’occasion de la présidentielle de 2017. Pour Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble !, ce vote « va enclencher toute une série de rencontres ». La question est moins celle de la présidentielle que celle des législatives.

Clémentine Autain a ainsi rejoint lundi l’appel « Front commun », qui propose un cadre de discussion entre les forces de « gauche alternative, France insoumise, PCF, EELV, etc ».

Le choix de la formation de soutenir Mélenchon ne règle pas tous les problèmes.

D’abord, la question des législatives donc. La France insoumise propose pour l’instant un cadre rigide pour les candidats, avec l’obligation d’adhérer à une charte et de passer par une association de financement France insoumise. Ensemble ! attend un geste de ce côté.

Si la plupart des militants d’Ensemble ! s’accordent à dire que le programme de la France insoumise leur convient largement, la personnalité du candidat à la présidentielle leur pose quelques problèmes. Ses positions sur la politique internationale, sur la question des migrations, ou encore sa façon de surjouer la personnalisation présidentielle font grincer. Ce sont les mêmes questions qui agitent les communistes.

Christophe Gueugneau, Médiapart – Source (Extrait)


Après la percée de Fillon, les maigres espoirs des socialistes

Pour les socialistes, l’affaire est entendue. Sa dynamique est à ce point « brutale et massive » que François Fillon ne peut que remporter, dimanche, la primaire de la droite et du centre. Un souhait, désormais, autant qu’un pronostic. Car si la gauche ne peut plus compter sur le ressort de l’anti-sarkozysme en 2017, elle veut voir dans la probable défaite du favori, Alain Juppé, des raisons d’espérer.

« Lisez bien le programme de François Fillon et vous verrez qu’il va aider à réunir la gauche », souligne un proche de François Hollande, un autre y voyant un « excellent candidat » pour réactiver le clivage-droite-gauche. « Ultra conservateur, ultra libéral, ultra anti-mariage pour tous, ultra anti-social », selon la formule du premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.

L’exécutif compte sur Alain Juppé pour commencer à ouvrir les yeux des électeurs ce jeudi, lors du débat de l’entre-deux-tours de la primaire. Et rêve déjà d’une candidature de François Bayrou qui viendrait ensuite priver d’oxygène François Fillon et… Emmanuel Macron. Les appels au rassemblement se sont multipliés ce lundi.

Les Hollandais font valoir que le chef de l’État reste « le plus à même de rassembler toute la gauche », mais la primaire de la droite n’est pas pour lui dénuée d’avertissements à l’heure où doit prendre la décision de briguer ou pas un nouveau mandat. L’équation pour 2017 comporte encore de nombreuses inconnues mais le risque existe d’une défaite du président Hollande dès la primaire de la gauche.

Furbury Pierre-Alain, Les Echos – Source (extrait)


Les pro-Hollande en pleine perdition

François Hollande n’est pas à mettre exactement au même plan qu’Alain Juppé ou François Fillon, mais il fait largement le jeu des néolibéraux, des antisociaux, des néo-réactionnaires en ouvrant grand la porte à leurs thèses et en les légitimant.

Comment des artistes aussi talentueux que Catherine Deneuve, Benjamin Biolay, Juliette Binoche, Denis Podalydès, Jean-Michel Ribes, Raymond Depardon, pour ne citer qu’eux, ne se rendent-ils pas compte que leur soutien à Hollande, dans sa forme et son fond, ressemble funestement à celui des célébrités d’Hollywood qui ont supporté sans effet Hillary Clinton, renforçant un effet hors-sol, coupé des inquiétudes et des sentiments populaires ?

Sans doute veulent-ils éviter le pire, mais le pire est paradoxalement encouragé en partie au plus profond de ce qu’ils défendent. Les laissés pour compte ne le pardonneront pas de sitôt. Comment ne pas voir que l’action d’Hollande désespère « les plus fragiles comme les plus modernes », selon l’expression du député socialiste Christian Paul ? Toute défense binaire du quinquennat de François Hollande, même face au péril d’une extrême droite et d’une droite dure, ne fera qu’accélérer la chute.

Aurélien Soucheyre – source (Extrait)