Ils osent tout, et c’est à ça qu’on les reconnaît.

Les candidats à la primaire de la droite ont ouvert la foire aux enchères. Juppé et Sarkozy veulent supprimer 300 000 emplois publics. Fillon double la mise : 600 000.

La dégressivité des allocations-chômage : 20 % au bout d’un an. Qui dit mieux ? 25 %, clame le suivant. L’avenir du travail ? C’est le travail indépendant, s’enthousiasme NKM. Ils mentent tous en affirmant que les Français travaillent moins que les autres Européens (or, France : 1 521 h/an ; Pays-Bas : 1 366 h/an). Et de conclure : supprimons les 35 heures hebdomadaires, repassons à 39 heures (payées 37, 35 ?), alors que, déjà, la durée moyenne effective est de 39.

Et tout est à l’avenant, en repassant par la case défiscalisation des heures supplémentaires et en criant haro sur les syndicats.

(…) Tandis que Pierre Gattaz, après avoir promis un million d’emplois contre plus de 40 milliards d’euros de CICE et de pacte de responsabilité, jure, la main sur son pin’s, que l’industrie peut repartir en France. 600 000 emplois de fonctionnaires mal payés coûtent une quinzaine de milliards par an, soit moins qu’un an de CICE et de pacte donnés aux patrons.

Ils osent tellement tout qu’ils nous prennent pour ce qu’ils sont, incapables de comprendre que diminuer la dépense publique et supprimer des emplois publics pour retrouver un équilibre budgétaire par la voie de l’austérité est absurde.

Même le FMI l’a avoué : « Au lieu de permettre la croissance, plusieurs politiques néolibérales ont augmenté les inégalités, compromettant en retour une expansion durable (1). »

Les emplois publics sont productifs.

Les travailleurs employés par l’État, les collectivités territoriales et les hôpitaux publics produisent bien sûr des services utiles, mais également de la valeur économique, qui s’ajoute à la valeur produite par les entreprises privées. Tout le contraire du discours libéral qui a une vue pré-copernicienne de la vie en société.


Jean-Marie Harribey  Source (extrait)


  1. « Neoliberalism : Oversold ? », J. D. Ostry, P. Loungani, D. Furceri, Finance and Development, vol. 53, n° 2, FMI, juin 2016.

2 réflexions sur “Ils osent tout, et c’est à ça qu’on les reconnaît.

  1. Pimpf 30/10/2016 / 15h47

    Audiard ne s’était déjà pas trompé 🙂

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