Présidentielle française – Echos 4 (14 oct-2016)

Condensés des potins médiatiques de la pré-présidentielle de 2017

Le vote des cadres se « droitise »

Par Leïla Cormamond dans « Les Echos » – Source (extrait)

Le Cevipof a passé au crible leurs intentions de vote à la présidentielle. Alain Juppé séduit, Marine Le Pen fait une percée, François Hollande décroche.

(…) … selon [cette] étude Cevipof réalisée à partir de son enquête électorale récurrente sur 2017. « L’ensemble des votes en faveur de tous les candidats de la droite et de l’extrême droite passe de 59 % en 2012 à 70 % en 2017 », note son auteur, Luc Rouban, (…).

Alain Juppé est le grand favori (…) [il] y séduit 49,7 % des cadres (49,3 % des actifs). Dans le public, il reste premier, avec 37,5 % des intentions de vote, actifs et retraités confondus.

Si Emmanuel Macron se présentait, comme il en a, semble-t-il, l’intention, Alain Juppé perdrait 10 points à 39 %, dans le privé, et 7,5 points dans le public, mais resterait largement en tête. Le leader de « En marche ! » est crédité par le Cevipof de 19 % des intentions de vote chez les cadres du privé (19,8 % des actifs) et 15,2 % chez ceux du public (15,2 % des actifs).

Nicolas Sarkozy, lui, en revanche, ne profite pas de la droitisation des cadres. Il baisse dans toutes les catégories (…) et se place loin derrière Alain Juppé.


L’avènement du sarko-lepénisme !

Par Dély Renaud, dans Marianne – Source ( Extrait)

(…) La maladie de la droite folle se répand. Des berges de la droite sarkozisée aux rives de l’extrême droite lepénisée, les mêmes symptômes et les mêmes maux vont et viennent, faisant fi des vaccins éventés. (…) Tel est le principal enseignement de l’enquête que l’institut Harris Interactive a réalisé pour Marianne.

Cette étude s’est efforcée de mesurer la proximité croissante du parti Les Républicains et du Front national sur le terrain des « valeurs ». Et si « la digue n’a pas encore tout à fait cédé, euphémise Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion de Harris Interactive, elle n’en est pas moins de plus en plus poreuse… » Ce rapprochement se traduit d’abord par une nette lepénisation des esprits des sympathisants de droite au moment de choisir un locataire pour l’Elysée.

Une décennie de sarkozisme échevelé a enterré le réflexe dit de « front républicain ». (…) Fossoyeur de ce « front républicain », Nicolas Sarkozy prêche depuis quelques années le fameux « ni-ni » qui renvoie dos à dos le PS et le FN dans le même opprobre. (…) … pour le second tour de la présidentielle en mai prochain, la quasi-totalité des sympathisants de gauche (92 % !) refusent de choisir entre la peste sarkoziste et le choléra lepéniste. (…)


En économie, à droite, un programme des plus primaire

Par Philippe Mabille dans « La Tribune » – Source (Extrait)

Du dernier projet de budget du quinquennat Hollande, le Haut conseil des finances publiques, autorité indépendante chargée de juger de la crédibilité de la copie présentée par Bercy, n’a dit qu’un mot, cruel et définitif : « improbable ». (…)

En 2017, si la droite l’emporte, le scénario est déjà téléphoné : quel que soit le candidat élu, un audit des finances publiques affirmera que tout était faux dans ce budget ; et une loi de finances rectificative appliquera dès l’été un programme qui repose dans tous les cas sur un creusement – temporaire ? – du déficit pour remettre les compteurs à zéro. (…)

Adieu donc, si la droite gouverne l’an prochain, les 3 % du PIB. Il faudra tenter de renégocier avec Bruxelles et l’Allemagne un nouveau délai. (…)

Le débat économique gagnerait à se fonder sur un diagnostic mieux établi. L’un d’entre eux ne fait pas débat : on sait que le PIB par habitant en France, rapporté au même indicateur en Allemagne, a perdu près de dix points en dix ans. La droite et la gauche en assument la même paternité. Bien sûr, l’une des explications est démographique : la population allemande stagne, alors qu’elle conserve une croissance en France. Mais, c’est justement pour cela que c’est grave, car avec moins de croissance que l’Allemagne et de plus en plus d’habitants, c’est bien notre niveau de vie qui décline à grande vitesse.

(…) Se sentant engagés par leurs promesses de campagne, ils appliquent sans réfléchir leur programme, la plupart du temps daté, bâclé, inopérant et à contre-emploi ; et ils finissent au bout d’un an ou deux par se rendre compte de leur erreur avant de passer la fin de leur mandat à essayer – dans le meilleur des cas – de la corriger.

Comme les alternances politiques se succèdent de plus en plus rapidement avec le quinquennat, la majorité en place manque en outre le plus souvent de temps pour vérifier que sa stratégie économique était la bonne. Et si tel est effectivement le cas, c’est en général la suivante qui dilapide cet héritage… (…)


Droite : Une analyse du 1er débat de la primaire

Par Gérard Le Puill dans le quotidien « l’Humanité » – Source (Extrait)

A peine le débat terminé entre les candidats de droite pour l’élection présidentielle, un sondage SOFRES réalisé auprès de 625 personnes, en âge de voter et ayant regardé la mise en scène de TF1, donnait le verdict suivant : Alain Juppé était déclaré le plus convaincant par 36% des personnes interrogées. Il devançait dans l’ordre Nicolas Sarkozy (22%), Bruno Le Maire et François Fillon (11%), Nathalie Kosciusko-Morizet (3%), Jean-Frédéric Poisson (2%) et Jean-François Copé (1%).

(…) Après une heure de monologues successifs, c’est surtout la couleur de la cravate des hommes qui faisait la différence. Celle de Nicolas Sarkozy était « bleu marine», histoire de braconner sur les terres de qui vous savez. Le Maire avait annoncé avant l’émission qu’il n’en porterait pas, ce qui fut le cas. Son problème est de pouvoir se différencier par rapport à ses aînés. En présentant ses arguments, il a montré qu’il ressemblait beaucoup à Sarkozy et à Fillon. (…)

Pour le reste, tous, ou presque, ont dit qu’il faudra travailler plus chaque semaine quand ils seront au pouvoir. Malgré cela, il faudra baisser les charges patronales et baisser les impôts des plus riches en commençant par supprimer l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Pour compenser le coût des cadeaux offertes aux plus riches, on partira de plus en plus tard en retraite, on supprimera les régimes spéciaux de certaines professions, on réduira le nombre de fonctionnaires tous les ans et on précarisera les emplois dans la fonction publique. Quant à aux chômeurs de longue durée, ils auront droit à une double peine qui se traduira par moins 20% d’indemnités au bout d’un an et moins 20% encore au bout de 18 mois. Et comme les pauvres devront payer à la place des riches, Copé, le monsieur 1% du sondage de fin d’émission, a promis que la TVA augmentera de 3% sous sa présidence. Copé a raison sur un point : il représente le mieux la droite décomplexée. (…)

2 réflexions sur “Présidentielle française – Echos 4 (14 oct-2016)

  1. fanfan la rêveuse 16/10/2016 / 08:53

    Bonjour Michel,
    Très prise depuis quelques jours, me voilà à jour dans vos publications. Ce que je lis n’annonce pas de meilleurs jours. Plus encore, un questionnement certain, qui sera à la hauteur de la tache ? Aie aie aie, aller voter en ce début 2017 ne sera pas facile…
    Très bon dimanche à vous Michel !
    🙂

    • Libre jugement - Libres propos 16/10/2016 / 09:38

      Merci Françoise de me lire aussi fidèlement, Bon WE.
      Merci également a ceux qui me suivent régulièrement (plus d’une 100e d’abonnés chaque jours).

Les commentaires sont fermés.