La pauvreté du bilan du quinquennat Hollande

Élisabeth Roudinesco : « On ne gouverne pas à gauche en divisant la gauche ! » (…)

Elle revient sur les grands débats de société qui ont marqué ces cinq dernières années,(…)

  • Vous parlez d’une « époque d’inculture ». Est-ce dû à une modification en profondeur du champ intellectuel ? Ou y a-t-il une démission de la part de certains intellectuels ?

Ceux que l’on appelle couramment aujourd’hui des intellectuels, à mes yeux, ne le sont pas. Ce sont des polémistes médiatisés. Dans ma génération, il y avait des maîtres – de Sartre à -Foucault, de Deleuze à Derrida – que l’on ressentait comme tels. Et ces maîtres-là ne passaient pas à la télévision ! (…)

Aujourd’hui, la télévision véhicule une haine de la pensée, cette dernière étant remplacée par des polémistes qui parlent de tout et de rien, en particulier de ce qu’ils ignorent. (…)

  • Car le débat intellectuel, aujourd’hui, se déroule surtout à l’échelle internationale…

Oui. Avec une immense exigence qualitative quant aux travaux qui sont traduits. Or, les polémistes dont nous parlons et qui sont en permanence présentés comme des intellectuels français sur les plateaux de télévision sont quasiment inconnus hors de France.(…)

  • Nous sortons de plusieurs mois de contestation de la loi travail. Comment avez-vous apprécié cette séquence ? Un mouvement comme Nuit debout vous a-t-il intéressée ?

Je reproche beaucoup à cette social-démocratie au pouvoir d’avoir divisé la gauche. On ne peut pas être au pouvoir à gauche si l’on divise la gauche. La gauche de gouvernement a perdu la bataille du pouvoir pour le moment, et je pense qu’elle est en train de s’en apercevoir. La volonté de toucher à la Constitution à propos de la déchéance de la nationalité a été une erreur. Le départ de Christiane Taubira aussi.

Quant à Nuit debout, même si nous ne partageons pas toujours les mêmes positions, je trouve intéressant et sympathique ce mouvement, qui est un symptôme de notre époque. (…)


Olivier Doubre, Politis – Source (extrait)


  1. Mais pourquoi tant de haine ?, Seuil, 2010, p. 7.

Une réflexion sur “La pauvreté du bilan du quinquennat Hollande

  1. alstamatiouphotographies 11/10/2016 / 17h10

    La politique est bien compliqué. Ceci étant dit ce qui me fait bien peur c’est que, même si la France et la Grèce ont deux economies bien diffrentes, les politicards sont les mêmes. Ils n’arrivent pas a imposer les reformes qu’il faut et on a tous vu ou a fini la Grèce qui en plus de sa dette doit rembourser les prets avec des interets venus d’ailleurs pour ses moyens.

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