José Manuel Barroso, lorsqu’il était président de la Commission européenne (2004-2014) a fait prendre des directives très critiquées en leurs temps, mettant à genoux l’économie de plusieurs états, et son arrivé dans le cercle bancaire de la très controversée Goldman Sachs International à l’origine de la crise des subprimes en 2007 qui déclencha ensuite la plus grave crise économique mondiale depuis 1929, n’est pas fait pour nous rassurer.
Selon Sébastien Lernould sur « le Parisien » (Extrait) – Source
(…) Goldman Sachs, c’est une des banques à l’origine de la crise des subprimes en 2007 qui déclencha ensuite la plus grave crise économique mondiale depuis 1929. C’est aussi elle qui est accusée d’avoir, au début des années 2000, aidé la Grèce à maquiller ses comptes pour répondre aux exigences de la zone euro. Avant, pire, de spéculer contre la dette grecque, accélérant ainsi la crise qui manqua de provoquer la faillite du pays et le Grexit. Pas de Grexit finalement mais un Brexit et un nouveau symbole désastreux pour l’image de l’Europe. Donnant du grain à moudre à tous ceux qui dénoncent la collusion entre les « technocrates de Bruxelles » et un monde de la finance qui serait le réel détenteur du pouvoir.
Mais que va faire Barroso chez Goldman Sachs ?
Tout simplement défendre les intérêts de la banque d’affaires (5 Mds€ de bénéfices en 2015), au moment où ses activités en Europe sont menacées. Implantée à Londres, elle était jusqu’ici idéalement placée pour vendre ses services dans toute l’Europe. Or, avec le Brexit, c’est-à-dire la mise à l’écart de la City, tout est remis en question. « Evidemment je connais bien l’UE, glisse sans pudeur Barroso au Financial Times. Si mes conseils peuvent être utiles dans ces circonstances je suis prêt à aider, bien sûr. » (…)
Note : Propos identiques pour La tribune, Le Figaro, Les Echos, Médiapart …
Pour Jean Quatremer, sur « Libération » (Extrait) – Source
C’est, au pire moment, un symbole désastreux pour l’Union et une aubaine pour les europhobes, un président de Commission étant censé incarner, bien au-delà de son mandat, les valeurs européennes qui ne sont justement pas celles de la finance débridée qu’incarne Goldman Sachs : tous les anciens présidents de Commission, qui bénéficient d’une pension confortable censée les préserver de toute tentation, ont, jusque-là, su éviter un tel mélange des genres.
Atlantiste militant Mais la morale et les convictions n’ont jamais étouffé cet ancien président des étudiants maoïste (MRPP) brutalement passé à droite (PSD) à 24 ans avant d’entamer une carrière politique fulgurante qui l’amènera à divers postes ministériels puis à la tête du Portugal en 2002, à peine âgé de 46 ans.
C’est en juin 2004 qu’il est propulsé à Bruxelles grâce à son ami Tony Blair, le Premier ministre britannique de l’époque qui a soufflé son nom à ses partenaires après avoir posé son veto, soutenu mezzo voce, par les pays d’Europe de l’Est, à la candidature du Premier ministre belge Guy Verhofstadt soutenu par Berlin et Paris : certes libéral, il était trop fédéraliste pour Londres et surtout il s’était opposé à la guerre en Irak. Ce qui n’était pas le cas de Barroso : atlantiste militant, il a organisé le fameux «sommet des Açores» de 2003, avec les Etats-Unis, l’Espagne et la Grande-Bretagne, au cours duquel la guerre à l’Irak fut déclarée.
Pire, il a ensuite joué un rôle trouble dans le transfert des prisonniers vers Guantanamo, laissant les avions de la CIA emprunter les aéroports et l’espace aérien portugais. Jamais il n’a regretté son soutien indéfectible à Georges W. Bush. Barroso n’oublie pas ses dettes et paye Blair en retour, notamment en s’opposant à toute régulation du système financier au plus grand bonheur de la City.
Il s’illustre aussi pendant la campagne référendaire française en défendant jusqu’au bout la première mouture de la directive Bolkestein libéralisant la prestation de service, ce qui a alimenté la campagne des opposants au traité constitutionnel européen, un texte dont les Britanniques ne voulaient pas.
Lu dans l’humanité web – Source
Pas la première du genre
La banque de Wall street est l’une de celles ayant vendu le plus de produits financiers complexes « les subprimes » à l’origine de la crise de 2008. Mais cette nomination qui souleve ces cris d’orfraie du secrétaire d’Etat (PS) français n’est pas la première du genre et montre la collusion entre certain gouvernement mais surtout les plus hautes institutions européennes avec les grandes banques et les marchés financiers.
Ainsi, avant José Manuel Barroso (Portugal), Mario Draghi (Italie), Président de la banque centrale européenne (BCE) depuis 2011, était vice-président de Goldman Sachs Europe de 2002 à 2005. Mario Monti (Italie), avant d’être président du Conseil italien de 2011 à 2013 était conseiller international chez Goldman Sachs de 2005 à 2011.
Avant eux, Peter Sutherlan (Irlande) commissaire européen de 1985 à 1989, deviendra président non exécutif de Goldman Sachs International de 1995 à 2005. L’ancien chef économiste de la Banque centrale européenne de 1998 à 2006, Otmar Issing (Allemagne) est depuis conseiller de Goldman Sachs. La Grèce, qui a connu la crise que l’on sait, n’est pas épargné. Ainsi, l’ancien directeur général adjoint de la Banque centrale grecque de 2012 à 2015, Petros Christodopoulos est un ancien tradeur pour Goldman Sachs.
Goldman Sachs et d’autres banques d’investissement américaines sont considérées comme particulièrement vulnérables aux conséquences du Brexit car leurs activités en Europe reposent en grande partie sur le principe du « passeport européen », qui leur permet d’offrir leurs services dans tous les pays de l’Union dès lors qu’elles ont obtenues une licence dans un seul d’entre eux. Plusieurs banques ont averti que si la sortie du Royaume-Uni de l’UE se traduisait par la perte de ce « passeport », elles devraient transférer une partie de leurs effectifs basés à Londres vers d’autres centres financiers de l’Union.
En France il est courrant que des hauts fonctionnaires du ministère des finances soient débauchés par des banques. Et non seulement ils auront la retraite carsat/arco/agirc, mais pendant ce temps leurs points de retraite de fonctionnaire continuent à s’accumuler leur assurant double retraite. Notre état est trés généreux avec ses énarques et les hommes politiques, c’est d’ailleurs souvent les mêmes c’est pourquoi ils ne s’oublient pas lors de leurs votes aux 2 assemblées. Il faut réactiver les incompatibilités et interdire plus de 2 mandats pour que la politique ne soit plus un métier.