Yves Calvi : journaliste ou porte-parole du ministère de l’Intérieur ?
Il ne faut pas compter sur Yves Calvi pour faire contrepoids face à l’unanimisme de ses invités. Il se pose en effet en ardent défenseur du ministère de l’Intérieur et de la police, dont il met en avant la parole sans jamais la critiquer, comme en témoigne par exemple la présentation qu’il fait, le 20 avril, de l’émission consacrée à l’état d’urgence qui aurait pu, semble-t-il, être assumée par Bernard Cazeneuve :
« “L’heure n’est pas à la concurrence des forces de police mais à l’unité”. Ces propos du ministre de l’Intérieur devant nos unités d’élite du GIGN, du RAID et de la BRI donnent le ton et le programme d’une certaine façon. Le ministre annonce désormais un délai d’intervention de 20 minutes maximum en cas d’attaque terroriste, et la prolongation de de l’état d’urgence a été adoptée ce matin en Conseil des ministres. »
Pour informer les téléspectateurs du contenu de son émission, Yves Calvi se contente donc de relayer la parole du ministre de l’Intérieur, et d’informer de ses décisions.
Un choix « journalistique » auquel se conformera Yves Calvi durant toute l’émission, en se montrant, en outre, particulièrement inquiet de l’état de santé de la police française. En témoigne, par exemple, la première question qu’Yves Calvi pose à une des deux représentants de la police, Céline Berthon :
« Est ce que vous allez tenir le coup ? Parce que, on va dire que nos forces de l’ordre au sens le plus large du terme sont quand même mises sous une pression extrêmement importante depuis plusieurs mois. »
Ainsi qu’au second représentant de la police, Jean-Luc Calyel (GIGN) :
« Comment fait-on… Vous allez me dire ce sont des professionnels et c’est vrai mais euh… J’ai envie de vous dire pour maintenir sous pression dans une durée aussi longue des unités d’élite comme par exemple le GIGN ? »
Enfin, l’introduction d’Yves Calvi au premier reportage confirme également le ton :
« Alors rappelons donc que l’état d’urgence a été prolongé de deux mois aujourd’hui même et en Conseil des ministres. Le but est de couvrir les grandes manifestations sportives de l’Euro et du Tour de France. Au-delà du cadre juridique et des délais, le ministre de l’Intérieur annonce un nouveau schéma tactique : il s’agit principalement d’améliorer la coopération et la coordination de nos unités d’élite du RAID, du GIGN et de la BRI. Officiellement, il n’est plus de zones du territoire français où nos services ne puissent intervenir en plus de 20 minutes… »
Par ces trois interventions, à chaque fois, Yves Calvi prend le parti de relayer, sans recul ni critique, le discours du ministère de l’Intérieur et se montre visiblement soucieux de la santé de « nos » forces de police. Journalisme ou porte-parolat ?
- Yves Calvi confesse sa passion « du travail de la police »… jusqu’à en oublier le sujet de son émission
Pour comprendre pourquoi un numéro de « C dans l’air » peut être consacré à l’état d’urgence sans que jamais celui-ci soit interrogé, il faut peut-être s’arrêter sur la confidence qu’Yves Calvi fait à ses invités à la suite du premier reportage :
« C’est passionnant parce qu’on est au cœur du travail de la police et de la gendarmerie. »
Cette phrase pourrait expliquer pourquoi le sujet de l’émission – l’état d’urgence – est uniquement vu par le prisme de la police : c’est parce qu’Yves Calvi trouve cela « passionnant ». Et puisque c’est « passionnant », le même Yves Calvi invite des policiers dans son émission, qui vont parler avec « passion » de leur métier et des difficultés qu’ils rencontrent. En bout de chaîne, la « passion » d’Yves Calvi aboutit à une émission qui traite logiquement beaucoup de police et très peu d’état d’urgence.
On pourrait penser que la suite de l’émission compense ce tropisme. Il n’en est rien : que ce soit via les deux autres reportages ou les commentaires d’Yves Cavi, le même ton domine.
Un mois et quelques manifestations plus tard, dans son émission du 18 mai, Yves Calvi s’interroge de nouveau sur les conditions de travail et le bien-être des policiers :
« J’avais envie de vous demander si vous étiez soulagé, après une journée de manifestation de ce type Jean-Claude Delage ? », puis : « Est ce que vous avez l’impression d’être entendu ? »
Et, en fin d’émission, de reprendre :
« À ce stade-là je ne peux pas ne pas vous poser la question : est-ce qu’on a la matraque un peu lourde quand on est fatigué ? Tous ceux qui nous regardent ce soir savent effectivement… que vous êtes… enfin avec une charge de travail faramineuse depuis des mois, avec les attentats, les manifestations, les mouvements sociaux, je vais vous dire il est pas illégitime de penser que… un, un policier peut être effectivement à bout de nerfs ou en tout cas fatigué. »
Ou comment traiter des violences policières en s’interrogeant sur ce qui pourrait les excuser… Calvi semble d’ailleurs tellement proche du discours policier qu’il n’a aucun mal à se faire comprendre d’eux :
- – Yves Calvi : « En règle générale, s’il fallait résumer avec des mots simples les instructions qui vous sont données, c’est : disperser, arrêter des gens, savoir être violent avec ceux qui le sont, ça peut s’exprimer simplement ? »
- – Jean-Claude Delage : « Savoir être violent, ça je ne l’ai jamais entendu. »
- – Yves Calvi : « Non, mais… »
- – Jean-Claude Delage : « On se comprend, Yves Calvi, voilà. »
- – Yves Calvi : « Voilà. »
- « Décryptage » de service public ou échanges entendus ?
Durant toute la première émission, portant sur l’état d’urgence, le temps consacré à l’état d’urgence est approximativement de 9 minutes 30 secondes. Rappelons qu’un « C dans l’air » dure 65 minutes. Ainsi, aucun questionnement sur les effets de l’état d’urgence sur le quotidien de la population, sur les citoyens les plus impliqués dans l’actuel mouvement social ni sur les résultats ou les dérives de cet état d’urgence ne viendra perturber le salon de thé policier hébergé par le service public.
De même, la seconde émission ne propose qu’une vision très partielle du sujet qu’elle souhaite « décrypter » – la violence émaillant les manifestations – et unilatérale : celle de la police. Rien sur les manifestants blessés, rien sur les motivations des manifestants, rien sur les déviances des pratiques policières, sur lesquelles les points de vue critiques ne manquent pas et sont à la portée de tout journaliste un peu curieux : elles sont par exemple rigoureusement analysées par deux chercheurs du CNRS dans cet article.
Pour autant, que ce soit dit pour être tout à fait clair : inviter des policiers pour « décrypter » l’état d’urgence n’est pas condamnable en soi. Leurs points de vue doivent être entendus, comme tous les acteurs du mouvement social, quel que soit leur position.
En revanche, n’inviter que des policiers en y adjoignant un professeur de criminologie (Alain Bauer) et des éditorialistes réputés pour leurs positions conservatrices est une curieuse manière de « décrypter » un sujet.
En réalité, ce n’est pas à des « décryptages » qu’ont assisté les téléspectateurs durant ces deux émissions, mais à une campagne de soutien aux forces de police. Une fois de plus, Yves Calvi privatise une émission de service public pour mener des opérations de maintien de l’ordre sous couvert de « débats ».
Benjamin Lagues, Étienne Capron et Julien Salingue – Acrimed –(Extrait), Source
Dans C dans l’air les questions SMS sont filtrées et celles qui ne sont pas dans la tonalité de l’émission, éliminées. Avec la remise « au pas » de canal+, les diverses nominations à la tête du service public de l’audiovisuel, et Sarkozy avait donné « le la » en son temps, l’opinion publique est manipulée, à quand « Télé Pyong Yang » à la gloire de nos glorieux présidents?
L’info « à la gloire de nos glorieux présidents » c’est maintenant et demain c’est l’arbitraire, une dictature intellectuelle d’abord et des camps (oups … sont déjà là!) ou apprendre le français, travail, patrie, engagement a respecter … une dictature fermée quoi !
Sa calvitie lui monte a la tête malgré les implants …!!!
Il a surtout comme d’autres les pleins pouvoirs et se fait une joie de promouvoir les excès d’une société libérale tournant a la dictatures très droitiere
C’est quoi, cet article ? Bien sûr que nos policiers sont à bout ! Non, Hollande n’est pas un dictateur ! C’est au contraire un type mou qui tolère l’intolérable. Notre police n’en peut plus. Le PS à l’Elysée, certains en rêvaient, ils l’ont eu !
Un peu, beaucoup étonné de ce commentaire, qui bien évidemment vous regarde.
Quelques remarques qui j’en suis sur ne changerons pas votre avis mais qui vous questionnerons sans doute.
1) Hollande a été élu par défaut contre Sarkozy et sur des promesses électorales non tenues
2) Que les policier soient harassés, à bout, c’est possible, mais n’est-ce pas leur métier qu’ils exercent ? Que dire alors de bons nombres de salariés précaires multipliant les petits boulots durant 10 voir 12 h par jours et 7 a 8 jours par semaine, « essayant » de joindre les deux bouts (et qui quelques fois n’ont pas de lieux couvert, pour dormir la nuit.)
3) Faire passer des lois avec le 49-3 alors que tous les sondages (pourtant commandés par l’état), les salariés n’en veulent pas, n’est-ce pas imposer aux français un diktat?
4) De laisser tous les medias aux mains d’une caste élaborant une information orientée, de ne pas appliquer la loi exigeant la pluralité de l’info, n’est-il pas une dictature intellectuelle qui ne dit pas son vrai nom ?
5) De surveiller faits et gestes par tous les moyens numériques, n’est-ce pas une atteinte aux libertés ?
Etc.
Je suis né pour te nommer « LIBERTY » … sans être ni libertaire ni anarchiste pour autant.
Une dictature. .. ben dites donc !
-Je serai plus tolérante sur ce sujet, car une question est réel « A qui pouvons nous nous fier sur l’exactitude des faits qui nous intéresse ? » Car il n’est plus question depuis maintenant bien longtemps de transmettre des données justes mais de faire de l’audimat…Nos journalistes restent-ils neutres dans les faits ? ont-ils la possibilité de nous dire la vérité ? Je ne crois pas !
-Les policiers effectivement ont choisi ce métier, pour autant ils sont humains et ont leur limite, comme chacun d’entre nous. Ils sont sous pression depuis bien longtemps et ils ne sont plus respectés depuis maintenant de longues années, ce qui rend leur métier difficile. Des bavures, cela existe, c’est humain hélas, attention je ne valide pas pour autant celles-ci.
-Les Français ont élu Mr Hollande, par défaut peut-être. Pour autant, devant tant de promesses impossible, je n’ai pas suivie. Il faut maintenant assumer ce vote qui a été un très mauvais choix.
Je crois sincèrement qu’il va nous falloir trouvé un oiseau rare pour essayer de remettre la France sur pied. Tant que nos politiques et leurs puissants amis ne verront que leurs nombrils et l’argent, au lieu du bien de la France et des français, rien ne changera. Il y a vraiment un très grand ménage a faire dans bien des domaines mais aussi remettre des valeurs en service. Je pense aussi que devant la masse de travail pour y parvenir, il faudra du temps et une réelle volonté.
Je crois que nous sommes arrivés dans une situation que je qualifierai de délicate et j’ai bien peur que le pire reste à venir…
Assurer un blog diffusant soit des dictons archi-connus soit l’effigie de pin up … est s’assurer d’être moins exposer aux commentaires.
Pourtant je ne divergerais pas dans mes choix d’articles essayant de décrypter l’info et continuerais a les poster.
Il est nécessaire que des avis divergents apparaissent et s’ils font débats c’est que les sujets ne reçoivent pas l’assentiment de tous et méritent l’écoutes d’autres analyses. Si un plat est raté il est facile de montrer le résultat « catastrophique » alors que l’information serait d’expliquer pourquoi celui-ci est raté … il en est de même pour l’info … montrer les conséquence d’un déraillement est une info : dire que depuis de nombreuses années les voies ne sont plus entretenues correctement, en expliquer les raisons et la conséquence; c’est donner l’info complète … et les exemples ont multiples
Enfin je dirais à celles-ceux que ce blog gênerait, que la libre expression doit circuler surtout aux vues de l’info orientée actuelle ou les seuls quotidien restant hors emprises de magnats sont « La Croix » et « l’humanité ».
Un petit rappel, la plus part du temps ce sont des articles choisis certes par mes soins (par conséquent ne sauraient et ne prétend être neutre) mais écrits par des journalistes de différentes opinions et paraissant dans des journaux d’orientation très diverses (de droites comme d’extrêmes gauches – désolé mais je ne puis me résoudre a lire les articles d’extrêmes droites, racistes, anti-européens et xénophobes par principe) et pour terminer; ce blog est intitulé a juste titre me semble-t-il « Libre jugement – Libres propos ».
J’ai mon libre jugement et laisse vivre tous les libres propos …
Cordialité aux lectrices-lecteurs
Vous avez raison Michel, ici est votre royaume, chacun est libre d’y adhérer ou non mais avec respect. Pour autant nous pouvons continuer à y converser avec respect et tolérance car mine de rien c’est en faisant évoluer nos pensées que ce monde changera.
Je ne suis pas toujours en accord avec les choix de publications que vous faite mais je dois bien reconnaître que ceux-ci me font évoluer dans ma pensée d’une façon ou d’une autre. Je crois qu’il ne faut pas oublier pour cela qu’il n’y a pas une vérité mais des vérités 😉
Je vous souhaite Michel un très bon dimanche et vous espère un peu plus de soleil que nous ici, en Hauts de France.
A vrai dire ici il fait très chaud et nous serions preneurs d’un peu de fraicheur … en moyenne 40 la journée et la nuit minimum 20-22°.
Mon commentaire Françoise n’est en rien une réponse a une réponse de deception face a certains commentaires car je pense comme toi que les idées, avis, doivent faire reflechir et évoluer. Le regret est que ce n’est pas avec deux ou trois mots exprimant un accord ou désaccord que cela aide mais en développant-expliquant son point de vue, les raisons de l’accord ou du désaccord que chacun peut progresser dans l’analyse du sujet proposé.
Et cette dernière sortie de phrase ne t’est pas destinée car les echanges sont feconds.
Pour terminer je précise que certains postes ne me conviennent pas … mais je les mets parce qu’ils me semblent expliquer un point de vue étayant un ou des sujets récemment postés.
Cordialement, Bon dimanche
Penser à nous les nordistes Michel, qui n’avons pas chaud du tout et qui avons un taux d’humidité important lorsque vous aurez 40° 😉
Si c’était possible je vous ferez volontiers un colis de notre temps en échange d’un peu du votre.
A chacun sa vision Michel ! Et puis il est une autre réalité, tout le monde n’a pas la possibilité d’argumenter ceci soit par un manque d’information ou de capacité intellectuelle ou tout simplement pas l’envie. C’est ainsi !
Je sais bien que cela ne me concerne pas Michel, mais je vous ai senti quelque peu amer.
Bonne journée à vous Michel ! 🙂
Amer … oh que non, juste la remarque écrite : chacun a tous les droits d’avoir un avis divergeant du moment qu’elle-il argumente son avis. Dire « non » ou un laconique « pas d’accord » en un à trois mots, est facile mais ne contribue pas a permettre à la personne administratrice du blog émetteur, de se remettre en question ou de contre argumenter, alors que comme toute personnes, il est toujours nécessaire de se remettre en question.
Quant au temps, s’il est superbe dans notre région alors qu »ailleurs ce n’est pas l’été, il faut penser qu’en octobre-novembre nous avons le « phénomène cévenol »ses pluies et inondations et même si en Ardèche méridionale nous avons que peut d’hiver, en Ardèche du nord ou central c’est 2 a 3 m de neige et des jours sans voir âme qui vive. Mais c’est vrai que dans l’ensemble nous sommes gâté coté temps.
Cordialement