« Brexit », avant après

En juin 1991, personne n’aurait prédit que l’Union soviétique n’en avait plus que pour six mois. Trois citoyens sur quatre venaient d’approuver en mars le projet d’une « Union réformée de républiques souveraines » proposé par Mikhaïl Gorbatchev.

Puis le coup d’État manqué des conservateurs qui refusaient tout changement précipita la chute d’une fédération vieille de sept décennies… La comparaison avec l’Union européenne s’arrête là.

Mais après une question claire, une participation forte (72 %) et un résultat net (51,9 % pour le « leave », le retrait), nul ne pourra revenir en arrière. Dans les prochains mois, un nouveau premier ministre négociera sans doute avec Bruxelles une entente proche de celle qui associe la Norvège ou la Suisse aux « 28 », devenus « 27 ».

Hors de l’Union européenne, le royaume britannique restera-t-il aussi « uni » ? L’Écosse, qui a souhaité à 62 % demeurer dans l’UE, pourrait cette fois opter en faveur de l’indépendance. En Angleterre et au Pays de Galles, la carte électorale fait ressortir les fractures d’un pays en pointe dans le déploiement des politiques néolibérales depuis l’arrivée aux affaires de Margaret Thatcher en 1979 : pauvres contre nantis, ouvriers contre cadres supérieurs, campagnes contre villes, province anglaise contre élite londonienne.

Après le verdict britannique, les dirigeants européens qui s’entêteraient à défendre leurs dogmes libéraux et fédéralistes, par un « renforcement de la zone euro » comme le projette le président français, prendraient consciemment le risque d’un emballement nationaliste plus puissant encore que celui qui déjà ébranle le continent. Angela Merkel, François Hollande et Jean-Claude Juncker, tous comptables du naufrage actuel de l’Union européenne, ne sauraient être les artisans du changement fondamental de cap que celle-ci réclame.


Rédaction : Le blog du « monde diplomatique » – Source


… Certes Hollande et son PS en débandade est hors-jeu dans ce capharnaüm provoqué par la sortie des anglais de l’UE, mais droite et extrême droite sans autre projet que de poursuivre les orientations des technocrates de Bruxelles ; le sont tout autant. MC

3 réflexions sur “« Brexit », avant après

  1. Honorat 26/06/2016 / 11h49

    Gorbatchev s’est fait cornaquer par Eltsine soutenu par les futurs oligarques. C’était la fin du communisme transparent et plus de liberté. Peut être un rêve que beaucoup semblent regretter dans l’ex URSS où l’argent ne régentait pas tout. L’URSS a « fournit » à l’occident musiciens compositeurs écrivains danseurs…etc. attirés par l’argent facile sans rapport avec l’utilité publique.
    Quant au « brexit » il faudra quelques années pour en mesurer les conséquence, les économistes ayant la triste habitude de se tromper mais continuent à faire des annonces tonitruantes aucunement certaines.

  2. lilies02 26/06/2016 / 12h40

    Je n’ai rien compris à ce qui c’est passé. Quand on écoutait les infos on avait l’impression qu’ils étaient contre le retrait et au final la balance s’est inversée.
    C’est honteux, le pays de galle a bien profité des aides de l’Europe pour remonter et maintenant ils prônent leur souveraineté et disent vouloir débrouiller seuls.

  3. BADEIGTS 26/06/2016 / 21h11

    Le peuple britannique a exprimé fortement son refus de cette politique européenne de surexploitation, du capitalisme débridé qui produit toujours plus de milliardaires et toujours plus de pauvres. L’Europe qu’il faut est celle des peuples, pas celle du fric. Une Europe avec un smic unique , un meilleur partage des richesses…….

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