Serez-vous capable de démêler la vérité après avoir lu ces 2 articles émanant respectivement du quotidien « libération » et du « Figaro ». Qui croire en cette fin de quinquennat où toutes les annonces sont permises selon que l’on est pro gouvernemental ou opposé à sa politique. Reste que le lecteur qui sera demain un électeur, devrait pouvoir séparer le bon grain de l’ivraie et en la matière ce n’est pas dans les médias qu’il faut rechercher la vérité. MC
La France semble entamer sa lente convalescence.
Bonne nouvelle pour la France : selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), un mouvement de reprise économique de l’activité semble émerger dans l’Hexagone. Plus optimistes que le gouvernement, qui prévoit une croissance de 1,5 % en 2016, les économistes de l’OFCE tablent sur 1,6 % en 2016 et autant en 2017. Nettement mieux qu’en 2015, lorsque la France affichait un taux de croissance à peine supérieur à 1 %.
L’institut de recherches économiques, lié à Sciences-Po, souligne qu’après une année 2015 marquée par une remontée de l’épargne des ménages, un redressement des marges des entreprises et une réduction du déficit des administrations publiques, ces différents acteurs « abordent l’année 2016 avec de nouvelles marges de manœuvre » qui « pourront soutenir la consommation, l’investissement et l’emploi ».
Dans un contexte où l’environnement macroéconomique extérieur reste relativement porteur (prix du pétrole, chute de l’euro, taux d’intérêt historiquement bas), l’économie hexagonale aborde l’année 2016 dans des conditions meilleures que par le passé. L’an dernier, la baisse des dépenses budgétaires avait eu un impact négatif sur la création de richesse nationale. Il devrait s’estomper en 2016 et en 2017. Si la croissance devait prendre une courbe légèrement ascendante, celle du chômage restera plate, prévoit l’OFCE.
Au cours de l’année 2016, le nombre total d’emplois créés serait ainsi de l’ordre de 230.000 et le taux de chômage reviendrait à 9,5 % en fin d’année, « soit une baisse de 0,5 point, dont 0,15 dû à la mise en place du plan de 500.000 formations [de demandeurs d’emploi annoncé par le gouvernement] ». « Certes, si l’on reste encore loin d’une croissance vigoureuse et du niveau de chômage d’avant crise, note prudemment l’institut, la France semble cependant entamer sa lente convalescence, notamment par le redressement du pouvoir d’achat des ménages. »
Vittorio de Filippis – Libération- Source
Autre version
Le FMI ne croit pas à une vraie reprise en France
Le gouvernement fait-il preuve d’un optimisme exagéré ?
Dans les documents qui seront envoyés prochainement par Paris à Bruxelles, Bercy devrait maintenir sa prévision de croissance à 1,5 % pour 2016, un chiffrage qu’il juge « prudent ». Pourtant, de plus en plus d’organismes tablent sur un étiage plus bas. La Commission est à 1,3 % pour la France en 2016. Et dans ses dernières prévisions, publiées mardi, le FMI a révisé à la baisse la progression du PIB français attendue cette année, la ramenant de 1,3 % à 1,1 %, ainsi que celle de 2017 (de 1,5 % à 1,3 %).
Ce tour de vis est dû pour l’essentiel à des facteurs externes. L’organisme international est plus inquiet pour la croissance mondiale et pointe notamment le ralentissement des pays émergents. Il note aussi qu’en Europe, l’endettement reste élevé et les gains de productivité, faibles, deux facteurs bridant durablement la reprise. À ce tableau déjà peu réjouissant s’ajoutent les problèmes politiques du Vieux Continent : incertitudes liées au Brexit, crise migratoire, terrorisme.
Résultat, le FMI table désormais sur une croissance de 1,5 % en 2016 dans la zone euro, au lieu des 1,7 % précédemment anticipés. Mais si la France n’est pas la seule à voir ses perspectives s’assombrir, force est de constater qu’elle se distingue par une performance inférieure à celle de ses voisins.
Le FMI table sur une croissance de 2,6 % en Espagne et de 1,5 % en Allemagne. Comparé aux périodes précédentes, le rebond que connaît l’économie française actuellement est lui aussi bien faible. Atteindre une croissance de 1,2 % en 2015, puis de 1,5 % cette année – si jamais ce niveau est atteint -, est assez décevant après trois années de croissance proche de zéro. Même l’OFCE, qui est parmi les instituts les plus optimistes, avec une prévision de hausse du PIB de 1,6 % en 2016, parle de « lente convalescence ». Baisse limitée du chômage Ses économistes, d’obédience plutôt keynésienne, l’expliquent par au moins deux raisons. Tout d’abord, les usines, qui n’ont toujours pas absorbé le choc de la dernière crise, ne tournent pas à plein régime.
Conséquence, le rebond de l’investissement est réel (+2% en 2015, +3 % attendus par l’OFCE en 2016), mais encore limité. Ensuite, les entreprises auraient moins licencié que l’ampleur de la crise ne le justifiait. Elles auraient donc des sureffectifs – évalués par l’OFCE à 80 000 postes fin 2015 -, ce qui freinerait aujourd’hui les recrutements. L’OFCE table donc sur un recul du taux de chômage, mais sans éclat (surtout compte tenu de l’effet du plan formation, qui réduira le taux de 0,15 point) : de 10 % fin 2015 à 9,5 % fin 2016 en métropole.
Le FMI, pour sa part, voit le taux de chômage ne baisser que de 0,3 point en 2016. À l’institut COE-Rexecode, proche du Medef, on voit d’autres facteurs à la langueur française (qui se traduirait par une croissance d’à peine 1,2 % en 2016). « L’Hexagone n’a pas encore totalement réglé ses problèmes de compétitivité, si bien que lorsque la demande repart, les importations rebondissent encore plus fortement. Et, surtout, il faudrait que le gouvernement ait une politique économique plus prévisible et que le marché du travail soit réformé », estime Denis Ferrand, directeur général de COE-Rexecode. Un argumentaire qui s’appuie notamment sur les résultats d’une étude menée en décembre par la Banque centrale européenne (BCE).
L’institution de Francfort a voulu savoir pourquoi les entreprises européennes détenaient des montants records de cash et, dans certains pays, investissaient peu. Interrogés, les chefs d’entreprise ont cité deux causes: la crainte que la demande ne soit pas assez forte – ce qui renvoie aux problèmes de ralentissement des émergents – mais aussi la conduite de la politique économique et les rigidités du marché du travail. Ce n’est pas avec la tournure que prend le projet de loi El Khomri que ce handicap va disparaître… (…)
Crouzel Cécile – Le Figaro – Source