Après le 13 Nov 2015 : c’est la guerre ! Quelle guerre ?

Depuis la nuit tragique de vendredi, beaucoup de Français pensent : c’est la guerre.

  • Il n’est pas douteux, en effet, que les victimes sont tombées au cours d’une opération de guerre menée en plein Paris.
  • Pas douteux non plus que les rescapés qui n’ont échappé aux balles qu’en fuyant au milieu de cadavres amoncelés en seront marqués comme par un épisode de guerre.
  • Pas douteux enfin que les chirurgiens et infirmières urgentistes ont accueilli dans les hôpitaux des dizaines de personnes touchées par des armes automatiques et que l’on n’avait pas connu cela à Paris depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Passé ce constat, passé les mesures sécuritaires que tout gouvernement prend en de telles circonstances, la seule question qui vaille, car le choix de la stratégie de défense en dépend, est : de quelle guerre s’agit-il ?

  • Une première réponse est que le conflit moyen-oriental s’est invité sur notre sol en riposte à notre propre implication militaire. Nous sommes frappés comme des intérêts américains sont frappés, comme un avion russe a été abattu au-dessus du Sinaï. Un terme à ce conflit viendra un jour des efforts conjugués de l’Occident, de la Russie, de la Turquie et de l’Iran pour construire une issue politique à la crise irako-syrienne.
  • Mais cette guerre a une seconde nature, plus insidieuse et, regardons-la en face, plus française. Il s’agit de la guerre des valeurs entre la théocratie fondamentaliste et la démocratie occidentale dont l’expression la plus emblématique est ce qu’il est coutume d’appeler la laïcité à la française.

L’extrême difficulté de ce conflit est qu’il n’y a pas de compromis possible avec la conception salafiste de l’État, de la société, de la femme, comme il n’y avait pas de compromis possible, lors de la dernière guerre, avec le fascisme.

  • Mais en même temps, il faut tout faire pour ne pas assimiler l’islam et les musulmans en général à ceux d’entre eux qui ont une conception totalitaire de leur culture.

  • Il va falloir mener un combat sans merci contre la propagande menée sur Internet, dans les mosquées, dans les quartiers, par les islamo-fascistes tout en veillant ardemment à ce que la grande masse des citoyens musulmans modérés demeure dans le camp démocrate.

Tel est le redoutable défi de la guerre désormais ouverte

Favilla, Les Echos – Source